16
Nº2
REVUE COMITÉ RÉFLEXION FAMILLES / ÉCOLE
L’objet/sujet de l’action des deux protagonistes, le processus
éducatif de l’enfant/élève ne possède pas de frontières précises,
claires, délimitées. L’imprécision de ces frontières ne peut qu’en-
gendrer tensions, conflits, sentiments d’invasions de champs et
incertitudes dans l’action des deux partenaires.
Comme le dit un chercheur espagnol, J.Garreta «De la part des
parents, on ne sait même pas quelle est la limite qu’il est correct
de ne pas franchir lorsqu’on s’implique ; il y a une peur d’envahir
le terrain professionnel de l’enseignant. De la même manière, il
y a de la part des maîtres, une peur que ses compétences pro-
fessionnelles ne soient pas respectées. Ce sujet mériterait une
réflexion axée sur une transparence de ce qu’est cette ligne si fine
qui existe entre le correct et l’incorrect dans le domaine du parte-
nariat école-familles.»
La complexité intrinsèque à l’acte éducatif, le rôle dévolu par les
habitus de chacun des acteurs impliqués, l’absence d’une forma-
tion des professionnels à la collaboration avec les familles, les
présupposés socio-culturels présents lors du déroulement de la
rencontre, rendent les rapports et les relations familles-école
complexes et exigeants, donc souvent épuisants pour les acteurs
concernés.
L’implication parentale dans la vie de l’école porte en soi des
bénéfices à la fois pour l’élève, pour les parents comme pour
l’école et pour la communauté toute entière, comme cela a été
mis en évidence par la recherche internationale.
Cependant, il est évident dans les sociétés contemporaines que le
rapport famille-école représente toujours un problème contro-
versé. La relation entre les deux éducateurs du jeune constitue
un noeud critique, d’une façon ou d’une autre compliqué, dans le
cadre du processus éducatif des nouvelles générations.