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« RAPPROCHER L’ÉCOLE DE TOUTES LES FAMILLES »
développer chez les enfants leurs capacités de transfert d’apprentissage : il est
beaucoup plus facile de mettre en évidence les liens possibles à faire entre un
apprentissage en mathématique et un autre en musique quand ces deux matières
se succèdent, plutôt que d’être très éloignées l’une de l’autre dans une journée.
De plus avec l’alternance des différents moments dans la matinée, il n’y a pas de
phénomène de lassitude.
Une longue matinée donne aux plus jeunes enfants le temps d’aller au bout de
ce qu’ils ont commencé sans être mis sous pression ce qui répond beaucoup plus
facilement à l’École bienveillante attendue par Viviane Bouysse. De plus pour
tous les enfants qui en ont besoin, les heures de siestes nécessaires (à placer dès
la fin du repas, sans récréation auparavant) s’étalent beaucoup moins sur les
heures scolaires, et les enfants ont donc
plus de temps de classe et de moments
de sollicitation des différents adultes qui
s’occupent d’eux.
Un fruit partagé au cours d’une pause
au 1/3 de cette longue matinée empêche
l’hypoglycémie d’apparaître trop tôt mais
devient aussi un temps de respiration
propice aux échanges, pour les enfants de
tous âges.
C’est en organisant au mieux les temps
d’apprentissage et en travaillant sur leurs
contenus qu’on leur donne toute leur effi-
cacité, car comme l’ont montré Attali et
Bressoux (2002), le temps est la ressource
pédagogique la plus porteuse d’effica-
cité de l’acte d’enseignement. Il est facile de démontrer que 6 heures bien gérées
peuvent être moins fatigantes pour l’élève que 5 heures mal organisées, c’est bien
aux contenus des temps, quels qu’ils soient, auxquels il faut s’intéresser afin de
les organiser de manière à ce que les enfants puissent en bénéficier en perma-
nence pour acquérir toutes les connaissances et compétences attendues dans le
cadre du socle commun.
Comme le rappelle Suchaut, «Il y a bien longtemps que des modèles ont mis en
évidence les principes fondamentaux visant à la rentabilité du temps d’apprentis-
sage des élèves (Caroll, 1963 ; Bloom 1974). En résumé, de nombreuses études ont
permis demieux connaître l’influence du temps d’enseignement sur les apprentis-
sages des élèves même si celles-ci ont eu en fait assez peu d’écho dans le contexte
IL EST FACILE DE DÉMONTRER
QUE 6 HEURES BIEN GÉRÉES
PEUVENT ÊTRE MOINS
FATIGANTES POUR L’ÉLÈVE QUE
5 HEURES MAL ORGANISÉES