Previous Page  139 / 148 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 139 / 148 Next Page
Page Background

139

« RAPPROCHER L’ÉCOLE DE TOUTES LES FAMILLES »

situé dans un quartier très défavorisé, avec des familles en grande difficulté. Le

résultat le plus marquant à citer dans cet article est qu’alors que ces familles,

pour qui l’école représentait souvent un lieu d’exclusion, se sont rapidement rap-

prochées de l’école peu après la mise en place du projet, sachant que lors de sa

construction, les parents partenaires étaient principalement les parents élus. Et

ce fut pour l’équipe d’enseignants une réelle réussite de voir le midi les parents

venir dire bonjour à l’enseignant de leur enfant, ne plus hésiter à rentrer dans

l’école pour rencontrer un enseignant.

Je donne ici la parole à la directrice de l’école maternelle, qui était présente lors

de la mise en place du projet et qui m’écrivait à la rentrée 2014: «La rentrée s’est

bien passée : une équipe enseignante stablemobilisée autour d’un projet commun,

idem pour l’équipe des animateurs, des ATSEM qui y trouvent leur compte et qui

ne souhaitent pas changer d’école, des parents qui s’investissent et ont plaisir à

nous revoir tous, voilà le secret !»

À Lannion, le maire prenant note du retour de ce travail en ateliers, a alors dit

que cela méritait réflexion, et a chargé la responsable de la commune du projet

éducatif local de mettre en marche la calculette pour savoir où cela conduisait

financièrement.

Il faut dire qu’à leur grande surprise ils se sont rendu compte qu’une telle orga-

nisation, outre qu’elle permettait davantage de qualifier les personnes recrutées,

revient moins cher qu’une organisation imposant ¾ d’heure chaque jour.

Pourquoi ? Parce qu’une commune ne peut pas

payer ¾ d’heure la personne recrutée, mais

forcément 1h, ce qui donne 4 fois 1h de rémuné-

ration par semaine. Quelle différence avec 2 fois

2 heures? Mais 2 fois 2 heures non seulement

cela permet d’intégrer les associations comme la

bibliothèque ou la médiathèque de la commune

beaucoup plus facilement, mais effectivement

en ne libérant pas partout en même temps les

après-midi dans tous les groupes scolaires, cela

permet de réelles économies du point de vue des

heures de ménage mais également du nombre

d’intervenants à recruter.

D’ailleurs à propos de finances, je ne peux ici

que relater un échange très récent d’un res-

ponsable d’Auvergne, région dans laquelle j’ai

travaillé avec plusieurs communes, qui me disait

UNE COMMUNE NE

PEUT PAS PAYER ¾

D’HEURE LA PERSONNE

RECRUTÉE, MAIS

FORCÉMENT 1H