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« RAPPROCHER L’ÉCOLE DE TOUTES LES FAMILLES »
situé dans un quartier très défavorisé, avec des familles en grande difficulté. Le
résultat le plus marquant à citer dans cet article est qu’alors que ces familles,
pour qui l’école représentait souvent un lieu d’exclusion, se sont rapidement rap-
prochées de l’école peu après la mise en place du projet, sachant que lors de sa
construction, les parents partenaires étaient principalement les parents élus. Et
ce fut pour l’équipe d’enseignants une réelle réussite de voir le midi les parents
venir dire bonjour à l’enseignant de leur enfant, ne plus hésiter à rentrer dans
l’école pour rencontrer un enseignant.
Je donne ici la parole à la directrice de l’école maternelle, qui était présente lors
de la mise en place du projet et qui m’écrivait à la rentrée 2014: «La rentrée s’est
bien passée : une équipe enseignante stablemobilisée autour d’un projet commun,
idem pour l’équipe des animateurs, des ATSEM qui y trouvent leur compte et qui
ne souhaitent pas changer d’école, des parents qui s’investissent et ont plaisir à
nous revoir tous, voilà le secret !»
À Lannion, le maire prenant note du retour de ce travail en ateliers, a alors dit
que cela méritait réflexion, et a chargé la responsable de la commune du projet
éducatif local de mettre en marche la calculette pour savoir où cela conduisait
financièrement.
Il faut dire qu’à leur grande surprise ils se sont rendu compte qu’une telle orga-
nisation, outre qu’elle permettait davantage de qualifier les personnes recrutées,
revient moins cher qu’une organisation imposant ¾ d’heure chaque jour.
Pourquoi ? Parce qu’une commune ne peut pas
payer ¾ d’heure la personne recrutée, mais
forcément 1h, ce qui donne 4 fois 1h de rémuné-
ration par semaine. Quelle différence avec 2 fois
2 heures? Mais 2 fois 2 heures non seulement
cela permet d’intégrer les associations comme la
bibliothèque ou la médiathèque de la commune
beaucoup plus facilement, mais effectivement
en ne libérant pas partout en même temps les
après-midi dans tous les groupes scolaires, cela
permet de réelles économies du point de vue des
heures de ménage mais également du nombre
d’intervenants à recruter.
D’ailleurs à propos de finances, je ne peux ici
que relater un échange très récent d’un res-
ponsable d’Auvergne, région dans laquelle j’ai
travaillé avec plusieurs communes, qui me disait
UNE COMMUNE NE
PEUT PAS PAYER ¾
D’HEURE LA PERSONNE
RECRUTÉE, MAIS
FORCÉMENT 1H