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« RAPPROCHER L’ÉCOLE DE TOUTES LES FAMILLES »
ET L’ÉCOLE, QUE DOIT-ELLE CONSIDÉRER ?
Dans un article de 1998, «Appel pour une chro-
nopsychologie anti-gourou», je démontrais que
les connaissances scientifiques sur les rythmes
de l'enfant ne suffisent pas à elles seules à
penser l'aménagement de ses temps de vie,
pourtant toute la réforme actuelle a été menée
sur cette chimère. Ne lit-on pas partout que «la
semaine avec cinq matinées, c’est mieux pour les
écoliers», en oubliant totalement que c’était le
cas avant 2008 ce qui n’a pas permis aux élèves
alors inscrits en primaire de mieux réussir les
évaluations Pisa en 2012 quand ils avaient alors
15 ans! On lit encore sur le site du ministère, que
«Les apprentissages fondamentaux mobilisant
une forte capacité d’attention sont placés aux
moments les plus propices». Mais qui s’interroge sur ce que sont les appren-
tissages fondamentaux pour les enfants? Apprend-on à lire-écrire-compter
uniquement en maths et en français? Sur tous les facteurs connexes qui inter-
fèrent sur tout apprentissage? Et que sont les «moments les plus propices»?
Binet, psychologue réputé qui a travaillé avec des élèves en difficulté, disait en
1906 aux enseignants «faites bénéficier vos écoliers de la clarté mentale de la
matinée».
Pierre Magnin, Médecin et Recteur, auteur d’un rapport sur les Rythmes scolaires
en 1980, écrivait en 1993 (p.161): «Les observations et dosages (prélèvements
d’urine) ont montré que la période propice de la matinée s’impose pour être la
plus caractéristique et la plus synchronisée: celle de l’après-midi apparaissant
moins intense et moins vigoureuse». Il confirme que «même en respectant la
pause méridienne, il est remarquable que les performances qu’elle permet d’at-
teindre ou de réaliser restent chez la plupart des individus inférieure à celles de la
matinée. La disponibilité cérébrale a évolué.»
MAIS QUI S’INTERROGE
SUR CE QUE SONT LES
APPRENTISSAGES
FONDAMENTAUX POUR
LES ENFANTS ?