DOSSIER

Rentrée 2016-2017 : ce qu’il faut savoir

392---dessin-dossierAvec la mise en place de nouveaux programmes et de nouveaux cycles du CP à la 3e, sur la base d’un socle commun de connaissances, de compétences et de culture redéfini, et surtout une nouvelle organisation des enseignements au collège – une réforme loin de faire l’unanimité –, l’année scolaire à venir verra donc de nombreux changements s’opérer. Des évolutions – parmi lesquelles la mise en œuvre en particulier des EPI, enseignements pratiques interdisciplinaires – qui ne sauraient être profitables aux élèves que si elles ont été bien préparées. A ce titre, l’exemple de la réforme des rythmes scolaires, généralisée depuis 2014, peut laisser planer un doute sur l’efficacité de certaines mesures. Une véritable concertation avec tous les partenaires de la communauté éducative, au premier rang desquels les parents d’élèves, est en effet un préalable indispensable à la réussite des réformes entreprises, dans lesquelles seul l’intérêt des enfants doit primer.

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26 heures : telle est la durée des enseignements obligatoires pour tous les collégiens dès cette rentrée 2016. Un emploi du temps qui se décomposera de façon différente pour les élèves de 6e et ceux du cycle 4, qui regroupe désormais les classes de 5e, 4e et 3e (lire en encadré).

 

Nouveautés pour les élèves de 6e

Commencé en CM1, le nouveau cycle 3 fait désormais le lien entre le primaire et le collège puisqu’il inclut la classe de 6e. Les nouveaux entrants au collège suivront donc 26 h d’enseignements disciplinaires, dont 3 h d’accompagnement personnalisé. Un temps qui doit permettre à chaque élève d’acquérir des méthodes de travail, de développer son autonomie, de savoir travailler seul… et en groupe ! Concrètement, en fonction de leurs besoins individuels, les élèves, pris en charge par les enseignants dans le cadre de leurs discipline, seront invités à développer certaines compétences : prendre des notes, apprendre une leçon, faire des révisions, comprendre et rédiger un texte écrit, faire une recherche documentaire, etc. Les élèves du cycle 4 bénéficieront également de cet accompagnement personnalisé, à raison d’une à deux heures par semaine.

Outre les enseignements obligatoires classiques (4 h 30 de français par semaine, idem pour les mathématiques, 4 heures de langue vivante 1 notamment), les élèves de 6e pourront aussi choisir, quand cela est possible, un enseignement supplémentaire d’une deuxième langue vivante (à raison de deux heures par semaine), dans le cadre des classes bilangues, dites « de continuité » – classes maintenues à 70 % –, qui permettent de poursuivre au collège l’apprentissage d’une langue étrangère, autre que l’anglais, apprise en primaire. Notons toutefois qu’il est possible d’intégrer une classe bilangue en 6e sans avoir étudié ni l’allemand ni l’espagnol par exemple en primaire.

 

HD-392---dossier-xs-2Nouveautés à partir de la 5e

Un choix que n’auront pas à effectuer les élèves de 5e puisque désormais, à partir de cette rentrée 2016, ils devront obligatoirement apprendre une seconde langue vivante, avec un horaire dédié de 2 h 30 hebdomadaires. Cette nouveauté apportée par la réforme du collège a été favorablement accueillie par la communauté éducative, parents d’élèves en tête. Lors de l’assemblée générale de la Fédération PEEP, sa présidente, Valérie Marty, rappelait toutefois que « si l’apprentissage d’une seconde langue dès la classe de cinquième est une évolution logique dans un environnement plus ouvert sur le monde, avancer l’âge de l’apprentissage ne suffira pas à garantir un meilleur niveau de la maîtrise de la langue à la fin de la scolarité. » Et Valérie Marty de demander qu’ « une réflexion de fond sur l’enseignement des langues vivantes soit menée : développer la pratique à l’oral, s’inspirer des sections européennes et développer l’enseignement en langue étrangère de disciplines non linguistiques, par exemple… »

 

EPI, enseignements pratiques interdisciplinaires

Mais si l’apprentissage d’une seconde langue en 5e apparaît comme un point positif de cette réforme, il est une mesure qui, elle, n’a pas fait l’unanimité : l’introduction des EPI, enseignements pratiques interdisciplinaires. En quoi vont-ils consister ? Ces EPI, qui concerneront dès la rentrée tous les élèves de 5e, 4e et 3e, ont pour but de « construire et d’approfondir des connaissances et des compétences par une démarche de projet conduisant à une réalisation concrète, individuelle ou collective (qui peut prendre la forme d’une présentation orale ou écrite, de la constitution d’un livret ou d’un carnet, etc.). » Un nouvel enseignement assuré par des enseignants de plusieurs disciplines, qui travailleront en équipe et proposeront d’autres méthodes de travail aux élèves : expression orale, créativité, participation active des élèves, travail en petit groupe sur des projets… En résumé, une nouvelle façon d’apprendre pour les élèves et de travailler pour les enseignants ! Et cela soulève justement une interrogation : ces derniers auront-ils été bien préparés à cette nouveauté ? Si dans certains collèges, les réunions se sont multipliées pour une mise en œuvre efficace de ces EPI en septembre, dans d’autres, la préparation semble avoir été plus difficile, ce qui compliquera son application. L’opposition à cette réforme d’une partie non négligeable du corps enseignant n’y est pas étrangère.

Lire ici notre dossier spécial sur les EPI.

 

HD-392---dossier-xs-3En primaire

Si les principaux changements de cette rentrée concerneront le collège, les élèves de l’école élémentaire auront également droit à des programmes nouveaux, construits à partir du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, qui a été redéfini avec de nouvelles composantes, et qui seront évaluées à la fin de chaque cycle.

Une évaluation dont les parents pourront prendre connaissance avec le nouveau livret scolaire unique, qui devrait également être disponible en ligne (lire notre fiche « Parents mode d’emploi » de La Voix des Parents n° 389)

 

Au lycée

Avec 88,5 % d’admis pour la session 2016, jamais le taux de réussite au bac n’avait été aussi élevé. Précisément, le taux de réussite dans les séries générales s’élève à 91,4 %, à 90,7 % dans les séries technologiques et 82,2 % pour le bac professionnel. Des résultats qui pourraient encore être en progression l’an prochain grâce à un coup de pouce dont peuvent désormais bénéficier ceux qui ont échoué à l’examen. En effet, les élèves pourront conserver sur leur demande et pour chacune des épreuves à laquelle ils se sont présentés, le bénéfice des notes égales ou supérieures à 10 qu’ils ont obtenues ; et ainsi ne passer lors de leur représentation au bac l’année suivante que les autres épreuves. En résumé, pour ces candidats qui repasseront le bac, le calcul de la moyenne pour l’admission s’effectuera sur la base des notes conservées et des notes obtenues aux épreuves nouvellement subies.

 

Incertitudes au programme

Mais la forme actuelle du bac pourrait également évoluer. C’est en tout cas le souhait exprimé par la ministre de l’Education nationale en juillet, quelques jours après l’annonce des résultats record de cette année : « Il faudra faire un jour le toilettage du bac ». Et Najat Vallaud-Belkacem de lancer des pistes de remodelage de l’examen bicentenaire avec « moins d’options, moins d’épreuves et un calendrier plus équilibré ». Mais un autre calendrier va lui aussi s’imposer, celui des élections présidentielles de 2017, qui, sans parler d’une éventuelle réforme du bac, pourrait remettre en cause et tuer dans l’œuf la réforme du collège, tant elle est décriée par l’opposition actuelle et une grande partie du corps enseignant.

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A SAVOIR

1h30 de pause déjeuner

A l’instar de la pause minimum imposée en primaire avec la mise en place de la réforme des rythmes scolaires en 2014, les collégiens vont bénéficier eux aussi d’une pause méridienne de 1h30, au minimum.

Par ailleurs, en 6e, les élèves ne devront pas avoir plus de 6 heures de cours par jour. Pour les élèves du cycle 4 (5e, 4e et 3e), la durée maximum de cours quotidiens est fixée à 7 heures, « autant que faire se peut », comme le précise la circulaire sur les enseignements au collège du 30 juin 2016.

Comme c’est souvent le cas, les règles sont fixées… avec déjà des exceptions ! Ainsi, comme l’explique le texte ministériel « Lorsque certaines contraintes locales l’imposent, ces deux dispositions relatives à la pause méridienne et à l’amplitude quotidienne des enseignements peuvent faire l’objet d’une dérogation accordée par le recteur d’académie ».

 

Nouveaux cycles, nouveaux programmes à la rentrée

L’an passé, l’école maternelle avait vu la mise en place de nouveaux programmes et l’instauration d’un seul et même cycle pour les 3 années : les petite, moyenne et grande sections étant réunies dans le cycle 1, appelé cycle des apprentissages premiers. A la rentrée 2016, c’est au tour de l’école élémentaire et du collège de subir la réforme, dans les prolongements définis par la loi d’orientation du 8 juillet 2013. De nouveaux programmes donc, du CP à la 3e, « organisés de façon plus cohérente et plus progressive ». Concrètement, ces nouveaux programmes ont été conçus dans la logique des nouveaux cycles et leur acquisition doit donc se faire, progressivement, pendant les 3 années de chacun de ces cycles. Des nouveaux programmes évalués également de façon progressive, avec un nouveau livret scolaire.

Deux nouveaux grands paliers apparaissent ainsi : la fin du CE2 et celle de 6e, qui sont respectivement la dernière année du cycle 2 (CP, CE1 et CE2, dit cycle des apprentissages fondamentaux) et du cycle 3 (CM1, CM2 et 6e, dit cycle de consolidation). Les trois dernières années du collège, 5e, 4e et 3e, qui mènent au passage du DNB (diplôme national du brevet) en fin d’année de 3e, constituent elles le cycle 4, appelé cycle des approfondissements.

 

Une prime pour raccrocher les décrocheurs

110 000 jeunes sortent encore chaque année du système éducatif sans diplôme. Les différents dispositifs lancés depuis quelques années, le plan « Reviens te former » (reviensteformer.gouv.fr), par exemple, ont permis de faire baisser – légèrement – ce nombre de jeunes à l’avenir plus qu’incertain. Pour réduire encore les sorties sans qualification professionnelle, une mesure a été annoncée dans le cadre du plan jeunesse, présenté le 11 avril dernier par le Premier ministre, Manuel Valls : les élèves décrocheurs âgés de 16 à 18 ans qui reprendront leurs études bénéficieront d’une prime de 600 euros. Une aide qui sera accordée sous deux conditions : être déjà bénéficiaire (ou éligible) d’une bourse de lycée et avoir abandonné ses études pendant au moins cinq mois. La mise en place de cette prime a créé la polémique, des voix s’élevant pour dénoncer les effets pervers qu’elle pourrait induire : déresponsabilisation des parents, inversion des valeurs, effet d’aubaine, etc.

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Gel des frais pour les étudiants

Année pré-électorale oblige ? En tout les cas, la nouvelle sera reçue favorablement par les étudiants et leurs familles : les frais universitaires ne seront pas augmentés pour l’année 2016-2017, mais gelés. Comme en 2015 (mais aussi en 2014), les étudiants qui s’inscriront en licence devront débourser 184 euros, et ceux en master et en doctorat devront s’acquitter respectivement de 256 et 391 euros de droits d’inscription.

Autres annonces faites début juillet par Najat Vallaud-Belkacem, le montant de la cotisation à la sécurité sociale (215 euros annuels) et le tarif du ticket de restaurant universitaire, 3,25 euros le repas, seront également gelés pour l’année universitaire à venir.

 Autre mesure pour la prochaine rentrée, annoncée en avril dans le cadre du plan en faveur de la jeunesse, le nouveau calcul des échelons de bourses doit permettre à 25 000 nouveaux étudiants « issus des classes moyennes », et déjà exonérés de frais d’inscription et de cotisation de sécurité sociale, de bénéficier également d’une bourse. Une aide annuelle de 1 009 euros qu’ils pourront percevoir dès septembre 2016.

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ZOOM

Les nouveau programmes expliqués aux parents

Pour les parents, il est souvent difficile de connaître, mais surtout de comprendre ce que recouvrent précisément les programmes scolaires, notamment à cause de l’utilisation d’un jargon trop technique. La ministre de l’Education a annoncé la parution début juillet de 3 ouvrages censés expliciter les nouveaux programmes scolaires : « Votre enfant à la maternelle », « Votre enfant à l’école élémentaire » et « Votre enfant au collège ». Outre de permettre aux parents de comprendre ce qui est attendu de leurs enfants à l’école et au collège, chacun de ces trois ouvrages propose également des pistes d’activités complémentaires à réaliser à la maison.

Co-édités par Canopé, éditeur de ressources pédagogiques, placé sous tutelle du ministère de l’éducation nationale, et Play Bac, ces 3 guides sont disponibles en version imprimée en librairie et en version téléchargeable sur le site de Canopé (www.reseau-canope.fr). Et ne sont donc pas gratuits… 8,90 euros pour la version imprimée vendue en libraire et 3,90 euros en format numérique.

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