Rentrée : ce qui va changer
Qui dit rentrée, dit nouveautés. Comme tous les ans, de nouvelles mesures entreront en vigueur, de la maternelle au lycée, lors de cette nouvelle année scolaire. Sur le plan des enseignements, on retiendra deux grandes innovations : d’une part la mise en place de nouveaux programmes en français et en mathématiques, de la maternelle à la 6e, qui marque la fin du cycle « de consolidation » ; et, d’autre part, l’installation de l’Evars, éducation à la vie affective et relationnelle à l’école primaire, éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité, au collège et au lycée.
Cette année, c’est au collège que se concentreront la plupart des nouveautés, avec notamment la mise en œuvre d’une évaluation en français et en maths pour les élèves de 5e, une révision des modalités d’évaluation du brevet, la création de « classes à horaires aménagés mathématiques et sciences » (Chams), la mise en place du « Plan Avenir » pour l’orientation, des tests physiques en 6e, sans oublier la généralisation du « portable en pause », une mesure qui doit rendre réellement effective l’interdiction de l’utilisation du portable au collège.
L ire, écrire, compter. La maîtrise des savoirs fondamentaux demeure depuis des années la priorité affichée à chaque rentrée par les différents ministres de l’Education. Or, depuis des années, les évaluations des élèves de 6e comme de 4e, qui sont censés maîtriser ces fameux savoirs fondamentaux, livrent un bilan préoccupant (lire ICI notre zoom sur les évaluations de septembre 2024 au collège, ainsi que notre dossier « Maths, derniers de la classe », numéro 461 de La Voix des Parents de décembre 2024).
Pour inverser cette tendance, de nouveaux programmes de français et de maths sont donc mis en œuvre à la rentrée. Ils vont concerner tous les niveaux des trois premiers cycles, de la petite section de maternelle à la 6e – seule exception, le CM2, qui bénéficiera de programmes rénovés à la rentrée 2026. Tous ces nouveaux programmes seront organisés autour de repères annuels, qui fixeront des objectifs clairs et explicites des acquisitions attendues pour les élèves.
Justement, à chaque début d’année scolaire à l’école élémentaire, les élèves sont évalués sur leurs compétences en français et en maths. Des évaluations qui permettent aux professeurs d’ajuster leurs interventions pédagogiques « pour s’assurer que les élèves maîtrisent les savoirs fondamentaux à la fin de l’école primaire ». Ces évaluations seront organisées entre le 8 et le 19 septembre (en CP, les élèves sont à nouveau évalués en janvier pour un « point d’étape »).
Des évaluations sont également organisées au collège, en 6e et en 4e, et, pour la première fois cette année, elles concerneront également les élèves de 5e. Celle-ci se tiendra « dans un format resserré (50 minutes), organisé autour d’une séquence « mathématiques et français », à laquelle s’ajoutera un test de fluence : un exercice qui mesure la capacité de l’élève à lire correctement un texte à vois haute.
Il est à noter que les résultats de ces évaluations de 6e et de 5e sont la base à retenir par les équipes éducatives pour constituer les groupes de besoins en français et en mathématiques en 6e et en 5e. Des groupes dont la composition peut évoluer au cours de l’année scolaire, en fonction des progrès – ou des insuffisances – observés chez les élèves.
Des tests physiques en 6e… une possibilité !
Toujours au collège, une nouveauté médiatisée lors de son annonce, doit être mise en œuvre à la rentrée : des tests physiques pour les élèves de 6e. Mais attention, cette mesure ne sera appliquée que sur la base du volontariat des enseignants d’EPS ! Quand elle aura lieu, cette évaluation des aptitudes physiques des élèves prendra la forme de 3 tests (endurance, sprint, saut) ; les résultats seront communiqués aux parents.
Autre nouveauté concernant encore le collège cette année, des « classes à horaires aménagés mathématiques et sciences » (Chams) seront créées en 4e et 3e, avec au moins 50 % de filles. En plus des cours du tronc commun, deux à trois heures par semaine seront consacrées à un projet collectif encadré par les professeurs et des partenaires du monde de la recherche ou de l’ingénierie. Une expérimentation, issue du plan « Filles et maths », menée dans quelques dizaines collèges, avant une extension prévue l’an prochain, avec au moins une classe Chams par département.
Mise en œuvre de l’Evars
Autre nouveauté notable de la rentrée, la mise en œuvre du programme Evars, l’éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité (les questions liées à la sexualité ne sont pas abordées avant le collège). Cet enseignement concernera les élèves de la maternelle au lycée, avec des programmes progressifs, « respectant la maturité et l’âge des élèves », à raison d’au moins 3 séances par an (lire notre ICI notre dossier sur l’Evars) .
A souligner : les parents devront être informés des objectifs d’apprentissage annuels de ce nouvel enseignement ; une information dont les modalités « seront laissées à l’initiative de chaque école et établissement ».
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Généralisation du « portable en pause » au collège
L’expérimentation menée l’an passé dans 200 collèges est généralisée pour cette nouvelle année scolaire : dans tous les collèges, les élèves devront mettre leur portable « en pause ». En pratique, il s’agit de s’assurer que l’interdiction de l’utilisation du téléphone portable – inscrite dans la loi depuis août 2018 ! – soit bel et bien appliquée. Ainsi, chaque collège définira la modalité de mise à l’écart des téléphones (ou tout objet connecté) qu’il souhaite adopter, « en concertation avec les membres de la communauté éducative, notamment les collectivités territoriales et les parents d’élèves ».
Parmi les solutions déjà expérimentées : les casiers, les pochettes individuelles verrouillées, le dépôt du téléphone en classe… Les collèges devront avoir mis en place leur dispositif « portable en pause » d’ici la fin de l’année civile.
« Droit à la déconnexion »
Cette mesure, qui a permis lors de son expérimentation d’améliorer le climat scolaire et de diminuer le cyberharcèlement, s’inscrit dans la nouvelle politique d’un « usage raisonné du numérique à l’école ».
Autre mesure mise en place dans ce cadre : l’actualisation des espaces numériques de travail (ENT) et des logiciels de vie scolaire (Pronote) sera suspendue par défaut le soir de 20 h à 7 h et en fin de semaine du vendredi 20 h au lundi 7 h. Un droit à la déconnexion dont pourront profiter les élèves… et les parents !
A noter : le ministère vient d’éditer un guide destiné aux parents « Bien grandir avec les écrans : des repères pour chaque âge », qui fournit des préconisations pour un usage progressif et accompagné du numérique.
Les nouveautés pour le bac et le brevet
Brevet
La prochaine session du brevet, passée en fin d’année scolaire par les élèves de 3e, subira plusieurs modifications. Les épreuves terminales compteront désormais pour 60 % de la note finale (contre 50 % actuellement), tandis que le contrôle continu représentera 40 % (contre 50 % jusqu’alors). Celui-ci sera calculé à partir des moyennes annuelles de toutes les disciplines (toutes au même coefficient) obtenues par les élèves en classe de 3e, et non plus à partir des huit composantes du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
A savoir, pour éviter les distorsions de notations d’un collège à l’autre, comme d’un enseignant à l’autre, des « commissions académiques d’harmonisation du contrôle continu » seront créées pour favoriser l’égalité de traitement entre les candidats.
Rappelons enfin que l’obtention du DNB ne sera toujours pas une condition sine qua non pour entrer au lycée qui continuera à être décidé en conseil de classe.
En arrivant en classe de première, les lycéens avaient en point de mire le « bac de français » en fin d’année ; désormais, à ces épreuves (oral et écrit de français) viendra s’ajouter, dès cette année scolaire (a priori en juin 2026 comme le français), une nouvelle épreuve anticipée de mathématiques, qui portera sur le programme de mathématiques en vigueur préparé par les élèves en classe de première de la voie générale et de la voie technologique (les sujets seront donc différents).
La nouvelle épreuve consistera en une épreuve écrite de deux heures, qui comprendra un questionnaire à choix multiples (6 points), ainsi que deux ou trois exercices (14 points) ; une épreuve durant laquelle l’usage de la calculatrice ne sera pas autorisé.
L’épreuve sera affectée d’un coefficient 2 (l’épreuve de français, elle, compte pour un coefficient 10 – 5 pour l’oral, 5 pour l’écrit). A noter, la mise en œuvre de cette nouvelle épreuve anticipée de maths aura une conséquence sur les coefficients du grand oral à la session 2027 ; ils seront réduits : coefficient 8 (au lieu de 10) en voie générale et 12 en voie techno (au lieu de 14).
Voie pro : un parcours différencié raccourci
Au printemps, les élèves de terminale professionnelle ont expérimenté le parcours différencié (« parcours en Y ») de fin d’année, une des mesures-phares de la réforme de la voie pro. Concrètement, chaque élève devait choisir :
– soit un parcours « poursuite d’études », consistant en des cours intensifs pour préparer leur entrée dans le supérieur,
– soit un parcours « insertion », renforçant la place dédiée aux stages professionnels, afin de réussir leur entrée sur le marché du travail.
Cette organisation a conduit à un absentéisme record (lire notre zoom dans la partie « Voie pro » du guide La vie scolaire de A à Z).
Conséquence, à la demande des syndicats enseignants (qui réclamaient l’abrogation pure et simple du dispositif), le ministère a annoncé la réduction à 4 semaines au lieu de 6 de la durée du parcours différencié. La quasi-totalité des épreuves d’examen sera placée fin mai (sauf l’oral de projet), avant le parcours différencié, dont le raccourcissement ne sera peut-être pas suffisant pour faire diminuer l’absentéisme de fin d’année…
Ecole inclusive
Cette année, plus de 500 000 élèves en situation de handicap ont effectué leur rentrée en milieu ordinaire. En dépit de ces chiffres en constante progression depuis 20 ans (la loi du 11 février 2005 reconnaît à tout enfant handicapé le droit d’être inscrit en milieu ordinaire, dans l’école la plus proche de son domicile), comme l’a à nouveau dénoncé l’Unapei fin août (campagne « J’ai pas école »), plusieurs milliers d’enfants en situation de handicap restent sans scolarisation adaptée.
A la rentrée, le ministère renforce son action pour améliorer l’inclusion scolaire des enfants porteurs de handicap en généralisant les pôles d’appui à la scolarité (PAS), composés d’un enseignant coordonnateur et d’un éducateur du secteur médico-social, qui sont censés apportés des réponses rapides et adaptées aux besoins des élèves. Concrètement, par exemple, le matériel pédagogique adapté (MPA), notamment le matériel informatique, pourra désormais être attribué gratuitement « en réponse de premier niveau », sur proposition du PAS, à tout élève.
Besoin d’un accompagnement ou d’informations concernant ces questions liées à l’inclusion scolaire (et plus largement pour tout ce qui touche à la santé des élèves), n’hésitez pas à contacter le Groupe Santé Prévention de la PEEP (sante.prevention@peep.asso.fr).