EDUCATION

Drame de Nantes / Fouilles des sacs des élèves

HD-465---actuLe 24 avril, dans un lycée nantais, un lycéen a poignardé plusieurs de ses camarades, une élève de seconde est décédée – il y a un mois, le 26 mars, une circulaire autorisait désormais les policiers à contrôler les sacs et les cartables aux abords des collèges et lycées (environ 1 000 contrôles en un mois, 94 armes blanches saisies). Après cette attaque meurtrière au couteau, si les questions autour de la sécurité dans les établissements scolaires se posent à nouveau (le Premier ministre a demandé d’intensifier les contrôles mis en place), les problématiques liées à la santé mentale des adolescents (quelle détection, quelle prise en charge, quel suivi ?) apparaissent également prioritaires.

 

Après plusieurs épisodes de violences au sein ou aux abords  d’établissements scolaires depuis le début de l’année, notamment avec des armes blanches, la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, et le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, signaient, le 26 mars dernier, une circulaire qui autorise désormais les fouilles « inopinées » des sacs des collégiens et lycéens par les forces de l’ordre. Le message adressé aux préfets précise les modalités de mise en œuvre des fouilles de sacs aux abords des établissements scolaires : il s’agit de « contrôles préventifs, ciblés sur des zones ou établissements jugés à risque », qui doivent se faire sous réquisition du procureur, par des policiers et des gendarmes, avec la présence d’un officier de police judiciaire.

 

Quelles sanctions ?

Outre d’éventuelles sanctions pénales (notamment pour les élèves majeurs), comme l’ont demandé les ministres, en cas de découverte d’une arme blanche, l’élève concerné devra être systématiquement présenté devant un conseil de discipline et un signalement effectué auprès du procureur.

 

Manque de personnels

La dramatique attaque meurtrière au couteau qui a coûté la vie d’une jeune lycéenne à Nantes le 24 avril montre toutes les limites de ce nouveau dispositif de fouilles des sacs à l’entrée des établissements scolaires.

Déjà, fin mars, Laurent Zameczkowski, porte-parole de la PEEP, dénonçait des effets d’annonce face à l’insuffisance des moyens déployés : « Depuis des années, nous demandons à ce que l’on sécurise les abords des établissements scolaires. Malheureusement ce n’est pas possible pour des questions d’effectifs… Aujourd’hui, on nous promet des fouilles de sacs… Si on arrivait à faire une fouille par an par établissement, ce serait déjà le bout du monde. La vérité, c’est que nous avons besoin de moyens, que ce soit des forces de l’ordre, des médiateurs autour des établissements scolaires comme c’est le cas dans certaines villes… mais nous avons aussi et surtout besoin de personnels au sein de l’école. Nous avons aujourd’hui 1 assistant d’éducation pour 120 élèves au collège, et 1 pour 250 élèves au lycée. Ce qui importe avant tout c’est la prévention : il faut suffisamment d’adultes pour repérer les situations en amont dans et aux abords des établissements scolaires ».

 

Quelles suites après le drame de Nantes ?

Au lendemain du drame de Nantes, le Premier ministre a demandé d’intensifier les contrôles mis en place aux abords et au sein des établissements scolaires depuis la circulaire du 26 mars dernier. François Bayrou a aussi réclamé « sous quatre semaines », des propositions concrètes en matière de prévention, de réglementation et de répression pour endiguer le phénomène des violences commises par les mineurs avec des armes blanches.

De son côté, le porte-parole de la PEEP réaffirmait que « le vrai problème aujourd’hui est qu’il y a un manque de moyens crucial pour pouvoir encadrer les jeunes, discuter avec eux. Mais aussi pour le suivi de la santé mentale, pour les accompagner post-covid. Les séquelles sont terribles. »

A savoir : la santé mentale des jeunes sera le thème du 98e congrès national de la PEEP les 24 et 25 mai.

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