Anne Genetet, nouvelle ministre de l’Education nationale
« Le navire ne changera pas de cap ». Un changement dans la continuité ? En tout cas, la nomination d’Anne Genetet au poste de ministre de l’Education nationale a suscité d’emblée l’incompréhension et la colère des syndicats d’enseignants.
Surprise ! Le 21 septembre, la nomination d’Anne Genetet à la tête du ministère de l’Education nationale a créé la stupéfaction dans le monde éducatif. A l’image de celle de Pap Ndiaye, il a deux ans, en succédant à Jean-Michel Blanquer. A la différence que cette dernière marquait une vraie rupture ; ici, elle s’inscrit dans la continuité, celle de la poursuite de la politique éducative menée par Gabriel Attal l’an passé.
Pas de changement de cap
En effet, lors de la « passation de pouvoir » avec Nicole Belloubet, qui ne sera restée ministre de l’Education que 7 mois, Anne Genetet a indiqué que « Le navire ne changera pas de cap. Un mouvement a été lancé autour d’ambitions fortes comme l’élévation du niveau de nos élèves, l’exigence de nos enseignements, mais aussi le respect de nos professeurs, de leur autorité et de celle de la République, et le bien-être de nos élèves et de nos personnels » ; un discours en droite ligne donc avec les réformes entreprises l’an passé par Gabriel Attal, notamment avec la mise en œuvre progressive du « Choc des savoirs » – un ensemble de mesures qui rencontrent une forte opposition dans le corps enseignant, en particulier la mise en place des groupes de besoins au collège (en 6e et en 5e) en français et en mathématiques, comme la généralisation des évaluations nationales de début d’année.
Des premiers pas sous pression
Outre cette ligne directrice, qui devrait donc être maintenue, dès sa nomination, son inexpérience dans le domaine de l’éducation et particulièrement sur les questions scolaires a également provoqué la colère des syndicats enseignants ; sans oublier ses activités professionnelles de conseil quand elle vivait à l’étranger qui ont créé (inutilement ?) des polémiques.
En résumé, pas d’état de grâce au programme ces premières semaines pour la nouvelle ministre de l’Education ! Mais des dossiers auxquels elle devra rapidement s’atteler, notamment celui des enseignants. Qu’il s’agisse de la question de l’attractivité du métier (on déplore une pénurie de candidats aux concours), mais surtout de la problématique essentielle aux yeux des parents : celle des remplacements non assurés – en particulier dans le second degré.
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ZOOM
Bios express
Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale, est née le 20 avril 1963 à Neuilly-sur-Seine. Docteur en médecine, elle a été élue députée en 2017 (La Répubique en marche) puis réélue en 2022.
A ses côtés, dans le Gouvernement de Michel Barnier, dans le domaine de l’éducation siègent :
- Alexandre Portier, ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel. Né le 21 avril 1990 à La Tronche (Isère), cet ancien professeur de philosophie a été élu député en 2022 (Droite républicaine).
- Patrick Hetzel, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Né le 2 juillet 1964 à Phalsbourg (Moselle), cet ancien professeur des universités siège à l’Assemblée nationale depuis 2012 (Droite républicaine).