Les ados et l’acné
A l’heure des premiers émois amoureux et de l’affirmation de soi, c’est la hantise des ados et pourtant un passage quasi obligé… l’acné ! Une maladie de la peau le plus souvent bénigne que l’on peut prévenir et traiter pour en atténuer les effets.
L’acné survient généralement pendant la puberté. Sous l’effet des hormones sexuelles mâles (androgènes), les glandes sébacées se mettent à produire en trop grande quantité le sébum, une matière grasse qui empêche le dessèchement de la peau. Résultat, la peau devient grasse. Le pore se bouche et le bouton d’acné apparaît sous l’effet d’un développement bactérien dans le follicule. Que ce soit sur le visage, les épaules, le haut du thorax ou rarement la ceinture, l’acné est caractérisée par la présence de points noirs (comédons) et blancs (microkystes). Quand ils sont infectés, ils se transforment en papules ou en pustules.
Quelle prévention ?
Il n’existe à ce jour aucune preuve scientifique formelle d’une prédisposition génétique à l’apparition de l’acné. Si le stress, parce qu’il perturbe l’équilibre hormonal, peut favoriser l’apparition de l’acné, l’alimentation joue également un rôle.
« Les aliments riches en sucres rapides (produits laitiers, sodas…) et en graisses saturées (charcuterie, sauces, plats préparés issus de l’industrie alimentaire) favorisent l’augmentation et la rétention du sébum », explique le Dr Géraldine Ramane (lire ses conseils en encadré). En résumé, les aliments à fort indice glycémique sont un facteur de développement de l’acné. Ainsi, a contrario, il faut donc privilégier les produits à faible indice glycémique tels que les fruits et légumes, les fruits à coque (amandes, noisettes…).
A savoir également : l’acné n’est pas contagieuse, le soleil ne la guérit pas, son exposition la met seulement en sommeil… Et sa réapparition n’en est que plus forte ! Quant à l’hygiène quotidienne, la règle qui prévaut est « ni trop ni trop peu », un nettoyage de peau quotidien avec un gel nettoyant ou un pain dermatologique est suffisant.
Quels traitements ?
Il n’existe pas de traitement rapide de l’acné. Plusieurs semaines de traitements sont généralement nécessaires avant d’observer un effet. Tenter d’accélérer le traitement en forçant la dose est parfaitement inutile. Trois démarches-clés sont à conseiller : se laver régulièrement la peau, se rincer à l’aide d’une lotion et évacuer les bactéries par l’application de crèmes et de gels spécifiquement indiqués (à base de trétinoïne ou adapalène notamment).
Si ces produits ne sont pas concluants après deux ou trois mois, les dermatologues peuvent conseiller un traitement à base d’antibiotiques par voie orale, ou bien, en cas d’acné sévère, un traitement par isotrétinoïne, une molécule dont l’efficacité a été démontrée scientifiquement. Dans ce dernier cas, un rendez-vous chez un dermatologue est indispensable, la prescription initiale de l’isotrétinoïne orale étant réservée exclusivement à ces spécialistes des maladies de la peau. Et l’acné en est bien une, qu’il ne faut pas prendre à la légère, pour ne pas fragiliser davantage l’adolescent en pleine construction de son identité et de son image.
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CONSEILS
Dr Géraldine Raman, dermatologue
« Pour « avoir la peau » des pustules et autres comédons, il ne faut pas presser les boutons entre les doigts ou les gratter. En effet, on risque d’infecter la peau, de propager l’acné et de laisser des cicatrices. Autre geste à éviter à tout prix : l’utilisation abusive de tire-comédons, car cela provoque le plus souvent une inflammation. Le mieux est bien entendu de faire appel à un dermatologue, qui, après un nettoyage de peau et l’extraction des comédons, appliquera une solution d’acide trichloracétique pour refermer les pores et favoriser la cicatrisation. »