EDUCATION

Voie technologique, 8 séries à la loupe

HD-408---techno-3A l’inverse de la voie générale et de la voie professionnelle, la voie technologique apparaît mal identifiée pour de nombreux parents. Quelles formations se cachent derrière les sigles STMG, STI2D et autres STAV ? Présentation d’une voie qui mérite une meilleure (re)connaissance !

 

 

Que recouvre précisément la voie technologique ? Si la plupart des parents sauront répondre pour ce qui concerne la voie générale (comme son nom l’indique…) et la voie professionnelle (à visée d’insertion professionnelle), la voie technologique se résumerait-elle aux technologies, à « l’étude des techniques » ? Une définition bien « générale » au final tant les différentes filières de cette voie de formation peuvent paraître éloignées les unes des autres. En effet, au sein de cette voie technologique se préparent des formations préparant à la gestion, à la santé, à la restauration, à l’industrie, à la musique… En tout, on compte 8 séries, 8 bacs technologiques, détaillés dans les grandes lignes page ci-contre.

De son côté, l’Education nationale classe ces 8 séries technologiques en 3 secteurs :

Secteur de la production

STI2D : sciences et technologies de l’industrie et du développement durable

STL : sciences et technologies de laboratoire

STAV : sciences et technologies de l’agronomie et du vivant

 

Secteur des services

ST2S : sciences et technologies de la santé et du social

STMG : sciences et technologies du management et de la gestion

STHR : sciences et technologies de l’hôtellerie et de la restauration

 

Secteur « disciplinaire »

STD2A : sciences et technologies du design et des arts appliqués

S2TMD : sciences et techniques du théâtre, de la musique et de la danse.

 

Accès et « choix »

Le choix de la voie technologique se fait au lycée, après une seconde générale et technologique (excepté pour la série STHR, qui débute après une année de seconde spécifique, option proposée par 84 lycées en France). Comme pour le choix d’une première générale, le choix de se diriger vers une série technologique obéit aux règles classiques de l’orientation : vœux de formation exprimés par l’élève et sa famille, avec choix des spécialités, via une fiche-navette sur laquelle le conseil de classe indique de son côté ses propositions.

Dans les faits, si des élèves font naturellement le choix d’une série technologique adaptée à leur projet d’études qui les conduira vers un secteur d’activité qu’ils envisagent, il arrive que cette orientation vers la voie technologique soit quelque peu « contrainte ». Beaucoup d’élèves en seconde générale et technologique n’ont, en effet, pas d’idée précise de ce qu’ils souhaitent, vers quelle formation se diriger ? pour quel métier ? Face à ces interrogations l’option voie générale est souvent cochée… Problème, les exigences ne sont pas les mêmes en voie générale et en voie technologique ; et à l’heure du choix d’orientation, quand l’élève n’a pas un niveau jugé suffisant (souvent en maths et en sciences), une série technologique (STMG le plus souvent, qui peut apparaître comme la plus généraliste des séries technologiques) est alors conseillée, recommandée… voire « décidée » par le conseil de classe, contre les souhaits initiaux de l’élève et de sa famille. Une situation qu’a vécue Julien, actuellement en série STI2D, mais qui, au final, s’avère satisfaisante ! (lire témoignage ci-dessous).

 

HD-408---techno-2Une réforme a minima

La réforme du lycée et du baccalauréat impacte principalement la voie générale, les 8 séries technologiques vont connaître moins de bouleversements. Ainsi, alors que les 3 séries générales disparaissent pour des bacs généraux à la carte (les élèves choisissent 2 enseignements de spécialité en terminale qui vont apporter une « couleur » à leur diplôme), les 8 bacs technologiques sont eux maintenus.

Quant aux choix des enseignements de spécialité qui incombent aux élèves de la voie générale, les élèves de la voie technologique ne sont pas concernés ; en effet, l’organisation des enseignements de spécialité colle à celle en voie générale sur la forme (3 enseignements de spécialité en première, et deux en seconde), mais, dans cette voie technologique, ces enseignements de spécialité sont imposés aux élèves (mises à part les séries STMG et STI2D pour lesquelles un choix d’enseignement spécifique doit être effectué en fin d’année de première – voir page 9).

Comme dans la voie générale, à côté d’enseignements spécifiques, les élèves de 1re et de terminale de la voie technologique suivent des enseignements communs. Les matières de ce tronc commun (avec leurs horaires hebdomadaires) sont :

– Français (3 heures en 1re) puis philosophie (2 heures en terminale)

– Histoire-géographie (1 h 30) et 18 heures par an d’enseignement moral et civique (dispensées généralement par l’enseignant d’histoire-géographie)

– Langues vivantes A et B (4 h)

– Mathématiques (3 h)

– Education physique et sportive (2 h).

Si l’organisation de la formation subit donc peu de changements, il en va autrement du bac, dont l’évaluation est calquée sur celle de la voie générale. Ainsi, les épreuves du contrôle continu compteront pour 30 % de la note finale et les bulletins scolaires, de première et de terminale, pour 10 %. Les épreuves terminales compteront donc elles pour 60 % : il s’agit des épreuves du bac de français (écrit et oral) passé en fin d’année de première, ainsi que des épreuves de fin d’année de terminale : philosophie, grand oral et enseignements de spécialité. Le baptême du feu est prévu pour juin… 2021 ! Rappelons en effet que ce sont les élèves actuellement en première technologique qui seront les premiers concernés par ce nouveau bac.

 

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ZOOM

Etat des lieux – chiffres-clés

  • En 2019, le taux de réussite global au bac technologique atteint 88,1 %. En comparaison, la voie générale affiche un taux de réussite de 91,2 %.
  • 156 385 élèves se sont présentés aux épreuves du bac technologique, principalement dans 3 séries : STMG (76 377 élèves), STI2D (35 279 élèves) et ST2S (24 102 élèves), qui représentent plus de trois quarts des effectifs des bacs technos. A l’opposé, seuls 307 élèves ont passé le bac S2TMD… 297 ont été admis.

 

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A SAVOIR

Les 8 bacs technologiques

 

Bac STMG – sciences et technologies du management et de la gestion

Enseignements de spécialité : Droit et économie, Management, sciences de gestion et numérique. En terminale, l’élève doit choisir un enseignement spécifique parmi gestion et finance, mercatique (marketing), ressources humaines et communication, ou systèmes d’information de gestion

Poursuite d’études : Licence universitaire (pour un tiers des bacheliers) et formations courtes, BTS et DUT, pour 53 % des bacheliers. Les bacheliers STMG ont aussi la possibilité, avec un très bon dossier, d’entrer en classe préparatoire ECT (économique et commerciale option technologique)

Secteurs professionnels : Vente, gestion, commerce, ressources humaines…

Taux de réussite au bac 2019 : 85,3 %

 

 

 

 

Bac STD2A – sciences et technologies du design et des arts appliqués

Enseignements de spécialité : Analyse et méthodes en design, Conception et création en design et métiers d’art

Poursuite d’études : Les DMA (Diplômes des métiers d’art) et DN MADE (Diplôme national des Métiers d’art et de design). Autres options : une licence universitaire « art » ou une école d’art

Secteurs professionnels : Arts et design

Taux de réussite au bac 2019 : 96,6 %

 

 

 

 

Bac STL – sciences et technologies de laboratoire

Enseignements de spécialité : Physique-chimie et mathématiques, Biochimie-biologie-biotechnologies ou sciences physiques et chimiques en laboratoire

Poursuite d’études : Les bacheliers STL s’orientent principalement vers un BTS ou un DUT. Des études universitaires sont également possibles (licences de sciences de la vie, de chimie…) ainsi que des écoles d’ingénieurs post-bac et des écoles paramédicales

Secteurs professionnels : Agroalimentaire, biologie, chimie, santé, environnement…

Taux de réussite au bac 2019 : 90,3 %

 

 

 

 

Bac S2TMD : sciences et techniques du théâtre, de la musique et de la danse

Les élèves qui choisissent cette série doivent s’inscrire parallèlement dans un conservatoire classé par l’Etat.

Enseignements de spécialité : Culture et sciences chorégraphiques, ou musicales, ou théâtrales, Pratique chorégraphique, ou musicale ou théâtrale

Poursuite d’études : La plupart des bacheliers s’inscrivent dans les CNS, conservatoires nationaux supérieurs

Secteurs professionnels : Musique, danse, théâtre et art dramatique

Taux de réussite au bac 2019 : 96,7 %

 

 

 

 

Bac STAV – sciences et technologies de l’agronomie et du vivant

Ce bac se prépare dans un lycée agricole

Enseignements de spécialité : Gestion des ressources et de l’alimentation, Territoires et technologie

Poursuite d’études : Principalement un BTSA (brevet de technicien supérieur agricole), qui propose pas moins de 16 spécialités. Certains BTS ou DUT sont aussi possibles

Secteurs professionnels : Agriculture, agroalimentaire, service en milieu rural…

Taux de réussite au bac 2019 : 88,6 %

 

 

 

Bac STI2D : sciences et technologies de l’industrie et du développement durable

Enseignements de spécialité : Physique-chimie et mathématiques, Ingénierie, innovation et développement durable, ce dernier enseignement de spécialité correspond à 4 enseignements spécifiques parmi lesquels l’élève de terminale n’en choisit qu’un seul : innovation technologique et écoconception, ou systèmes d’information et numérique, ou énergies et environnement, ou architecture et construction

Poursuite d’études : BTS ou DUT en majorité. Autres possibilités, pour les bons dossiers, une classe prépa TSI (technologie et sciences industrielles) ou une licence « sciences de l’ingénieur »

Secteurs professionnels : Energie, logistique, maintenance, informatique industrielle, génie civil, électronique…

Taux de réussite au bac 2019 : 90,5 %

 

 

 

 

Bac ST2S : sciences et technologies de la santé et du social

Enseignements de spécialité : Sciences et techniques sanitaires et sociales, Chimie, biologie et physiopathologie humaines

Poursuite d’études : Majoritairement les BTS et les DUT du paramédical et du social, ainsi que des écoles de ces deux secteurs

Secteurs professionnels : Sanitaire et social, paramédical

Taux de réussite au bac 2019 : 90,6 %

 

 

 

Bac STHR : sciences et technologies de l’hôtellerie et de la restauration

Enseignements de spécialité : L’admission en 1re de la série STHR se fait après une seconde spécifique Economie et gestion hôtelière, Sciences et technologies culinaires et des services, et enseignement scientifique alimentation-environnement (ES AE).

Poursuite d’études : BTS « management en hôtellerie-restauration ». Autres options : école privée du secteur ou licence professionnelle

Secteurs professionnels : Hôtellerie-restauration

Taux de réussite au bac 2019 : 94,9 %

 

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TEMOIGNAGE

Rodolphe, père de Julien, actuellement en classe de première en série STI2D

« Julien a pris goût au programme d’innovation technologique »

« Julien avait des résultats corrects en seconde, mais sans plus, environ 11 de moyenne générale, explique son père Rodolphe. Sans idée précise, avec lui on a opté pour une première générale, avec des enseignements de spécialité qu’il appréciait, « sciences de la vie et de la terre » notamment. Mais le conseil de classe n’a pas accédé à cette volonté et nous a proposé une orientation vers un bac STMG.

Avec Julien, j’ai pris rendez-vous avec son professeur principal qui nous a expliqué ce choix d’orientation par un niveau trop bas en physique et maths notamment. Finalement, après cet échange, qui a aussi permis à Julien de prendre conscience des enjeux, nous nous sommes entendus avec la proviseur de son lycée pour une orientation vers la voie technologique, mais pour la série STI2D, plus en adéquation avec les envies de Julien – les études de management et de gestion ne l’attirant pas du tout. A la condition qu’il travaille les sciences pendant l’été. Ce qu’il a fait. Et depuis la rentrée de septembre, ses résultats dans cette série sont satisfaisants et, surtout, Julien prend vraiment goût au programme d’innovation technologique », se réjouit son père.

 

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