Les nouveaux éco-délégués
Plusieurs dizaines de milliers de collégiens et de lycéens viennent d’être élus pour promouvoir les comportements respectueux de l’environnement dans leur établissement scolaire. Des éco-délégués voulus par le ministre de l’Education nationale qui leur demande d’œuvrer à rendre notre quotidien plus vert.
Des élèves éco-délégués ? Pas vraiment une nouveauté. Depuis que les questions liées à l’environnement occupent le devant de l’actualité, nombre d’établissements scolaires se sont engagés dans une démarche d’éducation au développement durable, en s’appuyant sur l’investissement de leurs élèves. On citera notamment le programme Eco-Ecole lancé en 2005 par l’association Teragir. Sur des thèmes tels que l’énergie, les déchets, la biodiversité ou l’alimentation, les actions concrètes se sont multipliées : par exemple, les élèves de l’école élémentaire de Cruet en Savoie ont aménagé une mare pédagogique au sein de l’établissement qui a amené à une prise de conscience de la fragilité de l’équilibre écologique ; à Sigoulès, en Dordogne, les écoliers ont contribué à l’aménagement de bacs de tri dans les classes pour le recyclage du papier, etc.
Un binôme fille-garçon par établissement
En instituant des éco-délégués, le ministère de l’Education nationale entend généraliser ce type d’actions de préservation de l’environnement. Au départ prévu pour chaque classe, puis par niveau, finalement la circulaire ministérielle du 27 août 2019 impose que « chaque collège et lycée désigne au moins un binôme fille-garçon d’éco-délégués par établissement » ; des éco-délégués élus parmi les membres volontaires du conseil de vie collégienne/lycéenne, ainsi qu’au sein du conseil académique de la vie lycéenne (CAVL) et du Conseil national de la vie lycéenne (CNVL).
En tout, 20 000 éco-délégués d’établissement sont donc élus, loin des 250 000 annoncés initialement ; néanmoins chaque établissement scolaire est incité à organiser dans chaque classe des élections d’éco-délégués en parallèle à la traditionnelle élection des délégués de classe.
Ambassadeurs auprès de leurs pairs
Les missions dévolues aux éco-délégués s’articulent autour des enjeux du développement durable : entre autres, limiter la consommation d’énergie, protéger la biodiversité, éviter le gaspillage alimentaire, réduire et trier les déchets. Les éco-délégués sont donc invités à mener des actions concrètes dans ces différents domaines en les partageant avec leurs camarades, en résumé à être les moteurs de projets pédagogiques pour préserver l’environnement au sein de leur collège ou lycée. De gestes simples (éteindre les lumières, installer un tri sélectif, etc.) à des opérations plus élaborées (créer un potager, organiser une exposition sur les conséquences du réchauffement climatique, etc.).
Si tout le monde s’accorde à saluer toute initiative allant dans le sens de la protection de l’environnement et du développement durable, l’efficacité du nouveau dispositif des éco-délégués va devoir se confronter au réel… Les questions de moyens, d’encadrement, vont se poser ; certaines actions ne pouvant être menées qu’en dehors des cours vont nécessiter un appui des personnels de l’établissement. Plus largement, c’est la communauté éducative tout entière (élèves, parents, enseignants, collectivités et partenaires associatifs) qui doit être mobilisée pour véritablement assurer la réussite des projets portés par les éco-délégués.
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ZOOM
Un plan global pour l’éducation au développement durable
L’élection des éco-délégués fait partie d’une série de mesures mises en place à la rentrée dans le cadre du plan « Une École engagée pour le développement durable et la transition écologique ». Le ministère a listé 8 mesures. Parmi celles-ci, on notera en particulier des dispositifs pédagogiques pour lutter contre le gaspillage alimentaire dans les cantines ainsi que l’intégration aux programmes d’enseignement, du primaire au lycée, des enjeux du développement durable ; par exemple, le nouveau programme d’histoire-géographie des élèves de seconde aborde la question environnementale avec la thématique : « Sociétés et environnements : des équilibres fragiles ».
