DOSSIER

Bac, brevet : être prêt pour le jour J

LVDP-405---Manger-BougerC’est le grand rendez-vous de la fin d’année scolaire. Pour conclure les cycles du collège et du lycée, les élèves passent en juin deux examens nationaux : le Diplôme national du Brevet et le Baccalauréat. Même si la note dépend pour moitié d’un contrôle continu, le Brevet se compose d’un oral et de quatre épreuves écrites. En terminale, les choses sont plus corsées : après des épreuves anticipées en première, les candidats aux trois bacs (général, technologique et professionnel) font face à une semaine d’épreuves.

À quelques semaines de l’examen, les élèves doivent redoubler d’efforts pour ne pas être surpris le jour J. Une période propice au stress, voire à l’anxiété. Mais que les élèves ne s’affolent pas : plus de 8 candidats sur 10 sont admis ! Nous avons réuni de précieux conseils pour bien se préparer et être au top lors des épreuves.

 

 

 

Qui n’a jamais stressé à la veille d’un examen ? Comme le permis de conduire, le bac et, dans une moindre mesure, le brevet, provoquent des sueurs froides à nombre de candidats. Car l’enjeu dépasse le simple diplôme. « En France, le bac est une institution incontournable », pointe Josette Ripoll, directrice de Week-end Bac, structure spécialisée dans l’aide aux révisions. Sésame pour accéder aux études supérieures, c’est aussi « le marqueur d’un changement de monde, un passage obligé pour l’adulte en devenir. » Luka, 19 ans, qui a obtenu son diplôme l’an passé, confirme : « Depuis tout petit, on nous parle du bac ! On nous le présente comme l’entrée dans la vie adulte. Forcément, c’est le stress, y compris pour les parents. » Et plus l’échéance approche, plus l’émotion est forte. « L’inquiétude va crescendo en première et terminale », analyse David Boudeau, professeur de SVT et secrétaire général de l’Association des Professeurs de Biologie et Géologie.

Un phénomène constaté également par Julien Brudieux, enseignant en mathématiques. « On voit des élèves et des parents submergés, psychologiquement en souffrance. Le stress touche aussi les professeurs : en 3e et encore plus en terminale, l’examen vient valider leur travail. »

 

Parents : un rôle essentiel

L’anxiété gagne la sphère familiale. « Au départ, on n’angoisse pas trop entre élèves, se rappelle Luka. Le stress vient des profs, des parents. Mon père avait tellement peur que j’échoue que je me suis beaucoup pris la tête ! » Or le rôle des parents est justement de rassurer les enfants, suggère Véronique Gomez, maman de deux bacheliers et présidente de l’union locale Peep à Compiègne (photo ci-contre). « On doit être présent et ne pas rentrer dans le jeu du stress. Si on leur met la pression, on risque de tomber sur un mur. Il faut y aller doucement et trouver des solutions. »

Émilie Dali, dont les deux enfants préparent ensemble le Bac S cette année, se voit dans un rôle de facilitatrice. « Je suis à côté, pour les accompagner moralement. Je gère toutes les démarches, la paperasse, pour simplifier le quotidien. » Elle a laissé ses enfants décider de l’objectif : la mention très bien. « Je ne leur mets pas de pression négative. On doit être confiant, même si parfois un contrôle se passe mal. Notre rôle, c’est de les pousser à avoir confiance en eux, les rassurer s’ils paniquent. » Elle recommande de ne « jamais montrer ses émotions. Bien sûr que l’on stresse pour eux ! Mais on doit le garder pour soi, rester toujours optimiste. »

Face à des enfants de 17 ou 18 ans « qui n’ont plus besoin de papa-maman », Véronique Gomez a fait le choix de « la liberté » : être souple sur les horaires, les sorties, le cinéma… « Les enfants doivent apprendre à se rythmer eux-mêmes. » Avec une règle néanmoins : « si les bulletins ne suivent pas, j’enlève tout ! » Une méthode efficace pour ses enfants diplômés : son fils travaille désormais à son compte, et sa fille a 15 de moyenne en BTS. « Ils ne voulaient pas perdre leurs privilèges ! J’étais là, mais ils se sont gérés seuls 80 % du temps. C’est essentiel : après le bac, la vie est un changement radical. Si on les couve trop, ils seront perdus. »

Mais la confiance n’exclut pas le contrôle : elle gardait un œil sur la scolarité. « Les enfants peuvent dire qu’ils gèrent, alors qu’ils ne gèrent pas ! On doit regarder les bulletins, les appréciations des enseignants. » Elle invite à utiliser l’Espace Numérique de Travail (ENT) pour faire des profs des alliés. « Via l’ENT, on peut les contacter sans que l’enfant le sache. Cela peut faire avancer les choses. Discuter avec les professeurs, c’est souvent enrichissant… »

 

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Pour obtenir son brevet ou son bac, pas de place à la chance, seul le travail paye ! Mikey et Scarlette, les enfants d’Émilie Dali, sont des exemples en la matière : pendant les deux mois avant l’examen, ils ne s’accordent plus de répit ! « Ils sont un peu militaires : 3h de travail le matin, 4 ou 5h l’après-midi », sourit leur maman. Tout le contraire de Luka : « J’avais de bonnes capacités, mais je n’étais pas sérieux, avec des soucis de comportement, d’absentéisme… J’ai privilégié d’autres épanouissements personnels : le sport, les copains, la copine. »

Ces profils opposés sont de grands classiques selon le prof de maths Julien Brudieux : « Il y a vraiment deux types d’élèves : ceux qui travaillent régulièrement et de façon stratégique, et ceux qui s’y mettent en catastrophe, à la dernière minute. » Lui-même reconnaît n’avoir pas « beaucoup travaillé » en terminale ! « À l’adolescence, il n’est pas évident d’entendre qu’il faut réviser toute l’année. Après coup, on le regrette : le lycée est l’occasion d’apprendre à travailler. C’est utile pour la poursuite d’études. » Luka le concède : « À 18 ans, on ne comprend pas les enjeux. On pense au moment présent. Avec le recul, on se rend compte que pour accéder aux meilleures écoles post-bac, les mentions, les bulletins, c’est important… »

Encore faut-il réviser efficacement ! S’approprier vraiment les connaissances, prendre du recul sur les thématiques, comprendre les points importants des plans… Ce qui demande du temps ! « Les programmes sont lourds et denses, prévient Josette Ripoll de Week-end Bac. Il n’est pas possible de tout intégrer dans les dernières semaines. » L’élève a tout à gagner à travailler régulièrement : « cela permet de plus facilement réactiver ses connaissances lors des révisions », souligne Isabelle Pailleau, psychologue du travail et des apprentissages. « Se rendre compte de ce que l’on a compris permet d’installer une confiance en soi. » Les contrôles rythmant l’année scolaire sont déjà une base de travail intéressante. « Cela permet de s’ancrer, se préparer peu à peu », note Josette Ripoll.

Et au printemps, la cadence s’accélère : « Les vacances de Pâques sont une période cruciale : on peut élaborer des fiches, reprendre ce qui n’est pas assimilé jusque-là, revoir les notions déjà acquises. » Une période idéale pour suivre un stage de révision, par exemple (voir encadré page 21).

Et attention à ne pas faire d’impasse : « en mai il y a encore des cours », rappelle le professeur David Boudeau. Il n’est pas rare que l’examen porte sur des notions vues les dernières semaines ! L’occasion de travailler en groupe : on se répartit les fiches des derniers cours, tout en s’aidant à revoir le reste. « Mes deux enfants révisent ensemble, et c’est une chance, juge Émilie Dali. Travailler entre camarades est très positif : on peut échanger, s’aider à comprendre, s’entraîner… »

 

HD-406---dossier-4Se préparer comme un sportif

« Quand on voit les élèves amener du glucose, des bouteilles d’eau, on dirait des sportifs à l’échauffement ! » Josette Ripoll fait un parallèle entre révisions au bac et entraînement avant une compétition. « C’est similaire au niveau de la concentration, la performance exigée, l’anxiété que cela suscite. »

L’objectif impose une hygiène de vie adaptée. « La première chose, c’est le sommeil, soutient Émilie Dali. Les enfants doivent bien dormir ! Puis bien manger, boire de l’eau… » Le contexte domestique est « capital », selon Josette Ripoll. « La réussite s’accompagne d’un mode de vie sain, d’une alimentation équilibrée qui favorise la digestion et apporte une bonne dose d’énergie. » De l’énergie qu’il faut penser à dépenser ! « On parle d’esprit sain dans un corps sain, reprend-elle. Un ado doit prendre le temps de déconnecter, bouger son corps, faire du sport. »

Véronique Gomez, elle, poussait d’ailleurs ses enfants à prendre l’air : « Je pense qu’il ne faut pas réviser tout le temps. C’est bien d’avoir des moments de sortie. » « C’est important de se ressourcer, de respirer, appuie Josette Ripoll. Au retour de l’école, prendre le temps d’un goûter, avant de se mettre au travail. »

Des pauses qui n’ont rien de temps perdu : cela aide à apprendre ! Alterner révisions et pauses stimule la « mémorisation par paliers », ou progressive. « C’est la mémoire qui reste le plus longtemps, affirme Josette Ripoll. Elle rend l’enfant plus fort face à l’inconnu de l’examen. » Mais pour aider son cerveau, il faut respecter son sommeil, qui contribue au processus de mémorisation. Plus on s’endort tard, moins sa nuit est réparatrice. Les spécialistes déterminent qu’une nuit de huit heures, commençant avant minuit, serait l’idéal. « C’est compliqué pour les adolescents, car les cycles sont perturbés par les changements hormonaux, nuance Josette Ripoll. Mais se coucher avant minuit, se lever avant 7h, cela fait du bien. »

En tout cas, il faut en finir avec le réveil « le plus tard possible », annonce Josette Ripoll. « Ce n’est pas bon de se lever juste avant de partir. L’enfant sacrifie le petit-déjeuner, et sa concentration est altérée toute la matinée. Mieux vaut prendre le temps de manger, se laver, se mettre progressivement en route. »

Dernier point d’une bonne préparation : prendre conscience de l’enjeu. Luka a eu cette « révélation » quelques semaines avant l’examen. « J’ai compris que je passais cet examen pour moi, et je me suis mis au travail. Inutile de prendre le stress des autres. » En seconde, un stage peut permettre ce travail sur soi. « On propose des week-ends après la 3e, signale Josette Ripoll. Cela prépare l’élève au lycée : comment travailler de façon autonome, gérer son temps à la maison, prendre des notes… L’élève se donne alors des objectifs réalisables. »

 

HD-406---dossier-2Conseils aux retardataires

Quand le printemps arrive, c’est la panique pour ceux qui n’ont pas anticipé. Luka s’est ainsi imposé 15 jours de travail non-stop avant l’examen. « J’étais à la bibliothèque 10 heures par jour, et je continuais le soir avant de me coucher. » Un test au collège lui avait révélé que sa mémoire était visuelle. « J’ai donc beaucoup lu, regardé des vidéos de révisions. » Impossible de tout apprendre en si peu de temps. « On ne rentre pas dans le détail, tranche-t-il. Je me suis concentré sur les idées générales, les plans de cours, en essayant de comprendre les examens. »

 

Les annales, un bon choix !

Il a privilégié les annales. « On y trouve des résumés de cours, des quizz, des informations sur les examens, des plans pour répondre… Elles m’ont apporté la méthode nécessaire. » Une stratégie à double tranchant. « Les annales, cela peut suffire pour le bac, accorde le prof de maths Julien Brudieux. Mais si on vise des études supérieures, on risque d’être largué. »

Étienne Jurie, professeur d’histoire-géo dans un collège aquitain, voit un intérêt aux annales de Brevet : « Cela permet de comprendre l’esprit de l’épreuve. Elles apportent des exemples d’idées organisées. On évite ainsi le « vrac » sur la copie. » La psychologue Isabelle Pailleau partage cet avis : « C’est une bonne stratégie, car on voit ce qui est réellement attendu lors de l’examen. Pour un enfant qui doute, cela permet de gagner du temps. »

Outre les annales, les conseils des enseignants ne sont pas à négliger. On peut tester un stage de dernière minute, où l’enseignant repasse le programme, et donne des conseils permettant d’être efficace. Une autre option : internet. « Certains sites, comme lesbonsprofs.com, peuvent être utiles, certifie Isabelle Pailleau. Cela permet parfois de débloquer les choses, de comprendre autrement. »

 

HD-406---dossier-5Assurer le jour J

Pièce d’identité à présenter, salle inconnue, surveillants… Le cérémonial a tout pour renforcer l’anxiété ! « On voit des jeunes assez blancs, anxieux, qui n’ont visiblement pas dormi la veille, se désole David Boudeau. Certains pleurent en entrant dans la salle… » « Chaque année, la principale source de stress, c’est la pièce d’identité, se désespère Étienne Jurie. Il faut vraiment vérifier 5 fois la veille ! » L’autre angoisse, c’est l’effondrement, la perte de ses moyens. Un phénomène heureusement rare, selon nos interlocuteurs. Lors de la distribution des sujets, David Boudeau constate bien « 5 à 10 minutes de panique… Mais en général, une fois que le sujet est compris, l’anxiété descend. Les élèves prennent leur feuille de brouillon, et c’est parti. »

Après coup, beaucoup d’élèves se disent que finalement, ce n’était « pas si difficile… » « Ce n’est pas pour rien que plus de 80 % des candidats l’obtiennent », conclut Julien Brudieux. Les exigences ne sont pas les mêmes qu’en classe… Notons toutefois que les changements à venir – notamment la prise en compte du contrôle continu – pourraient changer la donne !

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ZOOM

Examens, mode d’emploi

  • Les épreuves du brevet (français, mathématiques, histoire-géographie-enseignement moral et civique et sciences) auront lieu les 27 et 28 juin. L’an passé, 834 688 candidats ont tenté l’examen (taux de réussite : 87,1 %). À noter : la moitié de la note dépend du contrôle continu (bilan global de l’acquisition du socle commun)
  • Les écrits du bac se dérouleront du 17 au 24 juin, en commençant par la philosophie (français pour les bacs pros). En 2018, l’ensemble des filières (général, technologique et professionnel) a réuni 753 148 candidats, pour 88,3 % d’admis.
  • Les résultats seront annoncés le 5 juillet pour le bac, et dans les jours suivants pour le brevet.

 

Concevoir des fiches intelligentes

Non, les fiches de révision ne doivent pas se résumer à un simple condensé de cours ! Les spécialistes comme Week-end Bac recommandent une approche mixte : croiser connaissances et conseils méthodologiques sur l’examen. En philo ou SES, la fiche mêlera ainsi éléments de cours et idées d’utilisation lors de l’examen : arguments, citations, plans… Une fiche de sciences pourra intégrer schémas, questions-types et comment y répondre… Pour en faire de véritables guides d’épreuve !

 

Attention à la méthodologie !

Pour réussir un examen, il ne suffit pas d’apprendre par cœur ! « Il ne faut pas tout savoir et tout balancer, mais sélectionner, et surtout montrer son cheminement intellectuel, certifie le professeur de SVT David Boudeau. Dans la notation du bac, le raisonnement est aussi important que les connaissances ! »En amont, il est donc indispensable de comprendre la méthodologie : la forme attendue des réponses, la structuration des démonstrations, l’organisation des arguments…

« Les correcteurs attendent que les élèves digèrent les connaissances, prennent position, détaille Josette Ripoll de Week-end Bac. En un mot, qu’ils soient capables de penser. » Une priorité lors des révisions !

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Les enseignements de spécialité

Isabelle Pailleau, psychologue du travail et des apprentissages, coauteur de « Keep calm et réussis tes exams » (éd. Eyrolles)

« Adapter sa préparation à l’examen ! »

 

Le Bac et le Brevet sont des sources d’angoisse…

C’est la même chose pour tous les examens : CAP, BTS… et même pour des adultes qui reprennent des études. Nous sommes dans la société de l’évaluation : on évalue tout le monde, tout le temps. La pression est constante : il faut être parfait, performant.

Qu’on soit clair : on ne prépare pas, ou pas assez, les enfants à ces grands examens. On oublie de leur donner des clés sur leur fonctionnement : pourquoi il est important de s’hydrater, s’oxygéner, d’avoir dormi…

 

L’angoisse est partagée par les parents !

On en voit dire « on a eu notre bac », alors que c’est leur enfant qui l’a passé ! Ils contribuent à une pression indirecte. La tension est liée à l’image de l’examen dans la société : le bac est « tellement simple », on le donnerait à « tout le monde ». Dès lors, ceux qui n’obtiennent pas le bac, que sont-ils ? Même pour des personnes d’un certain âge, cet échec peut rester comme une blessure.

 

Quelle posture adopter pour soutenir ses enfants ?

Les parents apportent une hygiène de vie affective. Il faut veiller à ce que l’enfant ne s’épuise pas au travail. Lui faire les petits plats qu’il aime bien, être le plus doux et à l’écoute possible, l’inviter à sortir un peu. Les parents qui font réviser les enfants en permanence, ce n’est pas normal. Il faut arrêter de mettre la pression, et plutôt renforcer le sentiment de confiance. Sans tomber dans l’aveuglement : si l’enfant passe 6 heures par jour sur sa console de jeu, on ne va pas l’encourager !

 

Comment réduire la pression ?

Les patients que je rencontre ne savent pas ce qui est attendu d’eux. Ils vont donc à l’abattoir, sans savoir ! Or plus on adapte sa préparation selon l’examen, plus la pression diminue. L’élève doit faire sa partie, réviser, et accepter qu’il n’a pas la main sur les sujets, les évaluateurs.

 

Même ceux qui travaillent peuvent perdre leurs moyens…

Le rituel ne met pas dans des conditions favorables : la pièce d’identité, poser ses sacs contre le mur… C’est vrai, de bons élèves échouent aux examens. Mais il faut voir dans quel état ils sont ! Même s’ils ont beaucoup travaillé, le jour de l’examen, certains se rendent compte qu’ils n’ont pas le contrôle. Il se peut que des émotions fortes prennent le dessus. Il est important de les laisser s’exprimer. Accepter ces 5 minutes de panique absolue. Puis les laisser ensuite à côté de soi, et se mettre à travailler.

 

Est-il utile de consulter un psy ?

Un enfant qui révise tout le temps, refuse de prendre des pauses, ce n’est pas sain. Ce surinvestissement traduit sans doute un fort sentiment d’anxiété. À l’inverse, un enfant qui ne fait rien du tout, il faut voir ce qui se trame derrière : de la peur, une posture, des addictions…

Un psychologue spécialisé en pédagogie peut donner des trucs pour travailler sans s’épuiser et avoir des résultats. L’élève pourra comprendre comment fonctionne sa tête, sa mémoire, connaître son mode d’apprentissage. Et trouver des outils propres qui répondent à ses besoins.

 

Que dire à ceux qui n’ont pas assez révisé ?

Cela ne sert à rien d’angoisser ! Autant ne pas paniquer et y aller détendu : peut-être que l’on aura un coup de chance… Pour les parents, inutile de stresser : il faut renvoyer l’enfant vers sa responsabilité. Rappeler qu’il y a un minimum à faire. Le jeune n’est pas un petit de 4 ans. Il doit assumer.

 

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A SAVOIR

Stages : la méthode miracle ?

Et si en un week-end, on se remettait d’aplomb sur une matière ? Chaque printemps, les stages de révision proposent de revoir le programme et de découvrir les secrets de l’évaluation.

Partenaire de la Peep, Week-end Bac organise près de 100 stages par an, touchant plus de 2 000 élèves à Paris, Lyon, Nantes, Dijon, Annecy… « Ce sont des formations vivantes, dynamiques, qui visent à passionner les élèves, précise la directrice Josette Ripoll (photo ci-contre). Ils reçoivent des livrets qui les aideront dans leurs révisions. »

À Compiègne, l’union locale Peep « cartonne » avec ses stages assurés par leur partenaire Excelang. « On voit des élèves partir d’un niveau limite obtenir des 14 ou 15 », s’enthousiasment les organisateurs.

Chez Week-end Bac, on évoque un taux de réussite au bac de « plus de 95 % » pour les stagiaires. Le tout pour moins de 100 euros par session, avec des tarifs réduits pour les adhérents Peep. 

 

Et les cours particuliers ?

En vue de l’examen, faut-il opter pour les coûteux cours particuliers ? « Attention : on trouve de tout », prévient le prof de maths Julien Brudieux. La clé pour choisir : « le cours doit être personnalisé selon le profil de l’élève, ses objectifs. Un lien de confiance doit s’établir avec

l’enseignant. »

Lui-même a déjà suivi un terminale ES. Un travail payant : il est passé de 2 en maths à 18 au bac ! « On a axé le travail sur la préparation à l’examen : les notions qui tombent souvent, les exercices classiques… Il n’y a pas de miracle : comme un instrument de musique, les maths demandent de l’entraînement. »

 

 Changements à venir pour le bac

Le nombre d’épreuves du bac sera réduit dans deux ans, et la note intégrera un contrôle continu en première et terminale. Un changement qui réjouit Josette Ripoll. « Le bac actuel n’est pas adapté au rythme des jeunes, à leur sommeil, à leur gestion du stress. »

La psychologue Isabelle Pailleau n’y voit que des avantages : « Enfin on va sortir du bac et ses « 4 jours de la mort » en juin ! Je trouve cela plus intéressant, dans le fonctionnement de l’adolescent. Le contrôle continu peut maintenir un investissement et une motivation en continu. »

Eric Boudeau estime que ce sera « plus en adéquation avec ce que les étudiants vivront dans le supérieur ».

 

Une correction… « bienveillante » !

Ce n’est pas qu’une rumeur : les correcteurs ont pour mission de se montrer magnanimes avec les candidats. Bien sûr, il faut un minimum : des connaissances sans organisation, une absence d’arguments ou des réponses trop courtes seront inévitablement sanctionnées.

La présentation compte : quand on sait que les correcteurs n’ont qu’une semaine pour près de 100 candidats, autant faire bonne impression tout de suite ! « On a l’écriture que l’on a, mais il faut faire un effort, atteste Julien Brudieux. Une copie sale ou avec des fautes fait perdre des points. En sciences, encadrer les résultats en fin de question, ce n’est pas grand-chose, mais cela valorise la copie. » Il suggère d’aérer ses réponses, de limiter les ratures… Sans exagérer : « une belle copie avec rien dedans sera une mauvaise copie », sourit David Boudeau. Et il ne faut pas sous-estimer le rôle du jury, qui réunit l’ensemble des correcteurs d’un groupe d’élèves. Les copies ne sont alors plus anonymes, et le dossier scolaire est analysé. Le jury n’hésitera pas, si le dossier est favorable, à bonifier les notes.

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Etre efficace le jour de l’examen

David Boudeau recommande, quelle que soit la matière, de « bien lire le sujet, en entier, y compris les titres de documents, les paragraphes de contexte… On y trouve énormément d’informations sur ce qui est attendu ! » Évidemment, la feuille de brouillon est précieuse. On peut y lister dès le départ toutes ses connaissances sur le sujet, tester ses démonstrations… « Le brouillon est utile pour poser les étapes, signale Julien Brudieux. On ne doit jamais oublier de montrer sa logique au correcteur. » Et de donner une information précieuse : sauf exception, il n’y a pas d’obligation à « faire les exercices dans l’ordre » ! Autant « assurer des points » : enchaîner d’abord les exercices dont on se sent capable, au lieu de se noyer devant une question impossible. Sans oublier de vérifier le barème : inutile de perdre une heure sur une question à 1 point !

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itw-406-bac--photo-prof-_daPOINT DU VUE

David Boudeau, professeur de SVT, secrétaire général de l’Association des Professeurs de Biologie et Géologie

« On contrôle avant tout si la tête est bien faite »

Peut-on parler d’une correction bienveillante au bac ?

Dans l’élaboration du sujet, dans les consignes aux correcteurs, le message est clair : il ne faut pas saquer les élèves. Un examen, ce n’est pas un concours. On essaye de porter une génération le plus possible vers le diplôme.

 

Qu’est-ce qu’une bonne copie ?

Celle qui s’adapte aux exercices demandés. On contrôle avant tout si la tête est bien faite, si la maîtrise des connaissances est adaptée… Il faut voir cela comme un entretien par papier interposé : l’élève doit chercher à séduire le correcteur ! Ce n’est pas la roulette russe : nous devons rendre des comptes.

 

Quel est le rôle du jury ?

C’est un peu la foire aux points ! On a accès au dossier scolaire de chaque candidat. Si toute l’année, un élève a eu 13 et des avis favorables, même si sa copie vaut 8, on peut décider de lui mettre 10 pour l’aider à avoir le bac ou une mention. Ce n’est pas systématique, mais les notes bougent régulièrement.

 

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