Les psychologues de l’Education nationale
Oubliés les COPsy (conseillers d’orientation psychologues) et les psychologues scolaires, depuis la rentrée 2017 a été mis en place un corps unique de psychologues de l’Education nationale, dans le premier comme dans le second degré. A la clé, des missions traditionnelles préservées, avec un axe renforcé vers la coéducation, le bien-être à l’école et l’inclusion.
Depuis la 1er septembre 2017, il n’existe plus qu’un corps unique de psychologues de l’Education nationale (PsysEN), divisé en deux spécialités : « Education, développement et apprentissage », pour le premier degré ; « Education, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle », pour le second.
Coéducation, bienveillance et inclusion
Trois maîtres-mots dans les rôles de ces nouveaux PsysEN : coéducation, bienveillance et inclusion (des élèves malades ou porteurs de handicaps). « Dans le cadre de la co-éducation, nous pouvons contribuer à des réunions d’information à destination des parents ou des élèves (écrans, lutte contre le harcèlement, stéréotypes de genre…) », déclare Laurent Chazelas, président de l’AFPEN (Association Française des Psychologues de l’Éducation Nationale). Pour le reste, leurs missions n’ont pas changé. Ils peuvent aussi toujours recevoir, en entretien individuel, l’élève et/ou ses parents afin de rechercher les solutions à une problématique : difficultés d’adaptation, problèmes relationnels, questions d’ordre cognitif (difficultés d’apprentissage, sphère des « dys », hauts potentiels…), orientation scolaire…
En Rased ou en CIO
Dans les écoles, les PsysEN interviennent dans le cadre des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased). En collèges et lycées, les PsysEN sont rattachés à un Centre d’information et d’orientation (CIO). « Ils aident les jeunes à construire leur parcours scolaire ou professionnel, en les aidant à se mobiliser et en prenant en compte leurs éventuelles difficultés d’ordre psychologique. Ils s’attachent aussi à la prévention et à la remédiation du décrochage », expose Sylvie Amici, présidente de l’APsyEN (Association des anciens Conseillers d’orientation- Psychologues, qui couvre le second degré).
Les PsysEN travaillent en lien avec infirmières et médecins scolaires, assistantes sociales, conseillers principaux d’éducation et organismes extérieurs à l’école (services sociaux, centres médico-psychologiques, professionnels de la rééducation…).
Comment contacter le PsyEN ?
Premier degré : ses coordonnées peuvent être affichées dans l’école ou demandées au directeur ou à l’enseignant.
Second degré : le rendez-vous est à prendre via un agenda dédié, au CIO, à la vie scolaire, au CDI ou via le professeur principal. La plupart des CIO ont aussi un accueil assuré par un PsyEN accessible à tous sans rendez-vous.
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POINT DE VUE
Laurent Chazelas, président de l’AFPEN (Association Française des Psychologues de l’Éducation Nationale)
« La réforme de 2017 a conforté l’identité des psychologues par l’obtention d’un véritable statut à tous les PsysEN, et donné une reconnaissance accrue à la dimension psychique et psychologique, ce qui est important pour la réussite éducative des élèves et leur bien-être à l’école. L’amélioration qualitative est toutefois limitée par la stagnation quantitative. L’ouverture du concours commun n’a pas rimé avec création de postes, et à ce jour on compte un PsyEN pour 5 à 10 établissements dans le primaire et un pour trois dans le secondaire, ce qui est au-dessus de la moyenne européenne. A la clé, des délais d’attente de quelques jours à plusieurs semaines, selon les secteurs et les situations. Sans compter le nombre croissant de contractuels, parfois moins au fait des arcanes du système éducatif. S’ajoute à cela une demande de plus en plus forte, et de plus, souvent assortie de problématiques sociales. La présence d’assistants de service social dans les écoles serait bienvenue pour nous aider à réaliser autant d’axes de prévention que nous le souhaiterions. »
