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La lecture, un goût qui s’apprend et se travaille !

HD-403---lecture-2Il est parfois difficile de demander aux enfants d’éteindre la télévision ou de lâcher leur tablette pour prendre un livre. La lecture doit être mise en avant pour devenir un plaisir à part entière.

 

 

Gabriel, 8 ans, reçoit une lettre d’un royaume lointain. Il y découvre un message de Bellegadar, la grande magicienne qui lui annonce qu’il est devenu roi et que tous les sujets attendent ses instructions. Le garçon va pouvoir donner des ordres à Castagnolle, le général des armées ou à Mordau, le chevalier de la couronne. Il répond à Bellegadar et, quelques jours plus tard, une nouvelle lettre arrive pour raconter à l’enfant tous les événements du royaume survenus en fonction de ses décisions. L’enfant est plongé dans une histoire qui lui est personnelle : l’acte de lire devient un jeu. C’est sur ce principe que repose Epopia, une PME qui crée des livres personnalisés où l’enfant participe à l’histoire. Pour son créateur, Rémy Perla, tout repose sur l’imaginaire. « L’objectif est de faire rêver l’enfant. À partir du moment où l’enfant rêve, tout devient facile et lire ne devient plus qu’une formalité », assure-t-il.

Cette approche offre aux enfants une autre vision de la lecture, plus active et plus ludique. Et face à l’omniprésence des écrans dans le quotidien des enfants, c’est un atout gagnant. Il faut savoir ré-éveiller l’intérêt des enfants pour les mots, surtout à une période où les écrans envahissent notre quotidien et celui de nos enfants.

 

Ecrans : un usage à nuancer

Francis Eustache, neuropsychologue et directeur de recherche Inserm à l’Université de Caen, préconise de trouver un « équilibre » entre les temps d’écran et les temps sans, où l’enfant peut développer son imagination. C’est ce même équilibre que défend Sonia de Leusse-Le Guillou, directrice de l’association Lecture Jeunesse. Selon elle, les écrans ne sont pas forcément incompatibles avec la lecture. « Opposer la lecture aux écrans est contre-productif, car il est tout à fait possible d’accéder à la lecture via un écran, confirme-t-elle. Lire sur Internet est aussi une forme de lecture et les fictions sont accessibles aussi bien sur papier que sur écran. »

De plus, en ce qui concerne la fiction, de nombreuses passerelles existent entre les livres et les écrans. C’est le cas par exemple des séries ou des films qui découlent d’un roman. « Le trans-média a du sens : il permet d’inclure le livre dans un ensemble culturel. Évidemment, il y a malheureusement une concurrence du temps et des activités. Mais une grande part de ce que les enfants font sur les écrans peut être consacré à la lecture et pour cela il faut s’intéresser à ce qu’ils visionnent sur les écrans », poursuit Sonia de Leusse-Le Guillou. Refuser l’écran et demander à l’enfant de prendre un livre à la place, c’est l’échec assuré. La lecture sera alors associée à une activité rébarbative.

La lecture doit avant tout être un plaisir. Pour la rendre plus attractive aux yeux des enfants, il existe des innovations comme celles proposées par Epopia ou encore la Fée des Mots (lire ci-dessus). Le ministère de l’Education nationale, lui, a lancé en 2017 une grande campagne pour faire de la France une nation de lecteurs. Par exemple, les élèves de CM2 sont invités chaque année à mettre en avant leurs talents de lecteurs oraux lors du concours des Petits Champions de la Lecture, dont la finale se tient au sein même de la Comédie Française, en juin. Mais ouvrir ses enfants à la lecture, c’est aussi quelques règles de bon sens qui trouvent leur origine au sein du foyer.

 

La lecture, une histoire de famille

La première d’entre elles ? Etre vu par ses enfants en train de lire. « Souvent les parents incitent leurs enfants à lire alors qu’eux-mêmes, ils passent leurs journées sur leur téléphone. Il s’agit de montrer le bon exemple, notamment en laissant traîner des livres ou des revues à la maison », préconise Sonia de Leusse-Le Guillou. C’est d’ailleurs la démarche qu’a adoptée Jérôme, papa de deux enfants de 7 et 11 ans. « Avec leur mère, nous leur faisons souvent la guerre pour ranger leurs jouets. Pour les livres, c’est différent. S’ils traînent sur la table basse, cela ne nous pose aucun problème. Nous leur avons même installé une petite bibliothèque rien qu’à eux, à côté du canapé. Comme ça, ils peuvent toujours avoir un livre à portée de main », partage-t-il.

Inciter à lire, c’est aussi accepter tous les genres de lecture sans les hiérarchiser. Une bande-dessinée peut par exemple très bien convenir à un enfant que les gros romans effraient. « Il faut reconnaître les goûts des jeunes, ne pas dénigrer ce qu’ils vont lire, même si c’est un manga. Le manga est un livre à part entière », rappelle Sonia de Leusse-Le Guillou. Et forcément, face à une offre pléthorique, il est parfois difficile de s’y retrouver en tant que parents. Mieux vaut alors demander l’aide et les conseils de professionnels comme les bibliothécaires ou les libraires. D’ailleurs, emmener régulièrement ses enfants à la bibliothèque ou dans des librairies jeunesse dès leur plus jeune âge leur permettra d’intégrer ces lieux à leur environnement familier.

« La lecture fait partie d’une routine instaurée avec les parents, souligne Rémy Perla. En créant un attachement fort, on leur permet de mieux se projeter dans la lecture. » Aussi, même si l’enfant sait lire, il faut parfois continuer à lui lire des histoires.

Pour être appréciée, la lecture ne doit être vécue ni comme une sanction ni comme une contrainte. C’est pourquoi, il est important aussi de dire à l’enfant qu’il peut détester un livre et le reposer. Comme ses parents, il n’est pas obligé d’aimer tous les livres !

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ZOOM

Les adolescents et la lecture

  • 86 % des jeunes entre 15-25 ans ont lu au moins un livre au cours des 12 derniers mois.
  • 83 % continuent de lire des livres imprimés.
  • 45 % lisent pour le plaisir, 44 % pour se détendre, 41 % pour s’évader.
  • 28 % empruntent des livres en bibliothèque.

Source : Centre national du Livre (CNL) – Ipsos, 2018.

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Christian Darré, co-fondateur et gérant de La Fée des Mots

« Le plaisir de lire, c’est la transformation de mots en représentations dans sa tête. »

Qu’est-ce que la Fée des Mots ?

La Fée des Mots est une petite maison d’édition qui s’est construite sur le principe de la lecture autonome. L’objectif est de mettre en avant les mots, pour ne pas se réfugier dans les images. La définition du plaisir de lire, c’est la transformation de mots en représentations dans sa tête. Cela provoque une jubilation cérébrale intime. Les zones du cerveau ne sont pas sollicitées de la même manière avec des mots qu’avec des images.

 

Comment aider les enfants à bien lire ?

Notre offre se compose de grands classiques et il faut donner toutes les chances à l’enfant de bien comprendre ces textes. Cela passe d’abord par l’axe de la compréhension où il faut favoriser la compréhension linéaire, les phrases courtes et l’action. Nous réduisons aussi le nombre de personnages. Un autre axe que nous soignons est la fluidité. C’est un travail de mise en page, avec par exemple un changement d’encrage entre la narration et le dialogue.

Enfin, la personnalisation des romans permet de mettre l’enfant en situation, pour qu’il se projette encore plus facilement dans l’histoire.

 

Plus d’info sur La Fée des mots et sur l’opération spéciale de fin d’année en cliquant sur la « fée » ci-dessous.

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