DOSSIER

Rentrée 2017 : tout ce qui change

LVDP-397---Ca-change-tout-lRarement une rentrée scolaire n’aura autant été placée sous le signe de l’incertitude. Dès sa nomination en mai, le nouveau ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a décidé de lancer une série de chantiers. Entre la réforme des rythmes scolaires, le retour des classes bilangues ou la remise en cause des enseignements interdisciplinaires, le ministre est revenu sur un certain nombre de mesures qui venaient à peine d’entrer en vigueur. Il a également cherché à concrétiser dès cette année la promesse-phare du candidat Emmanuel Macron de plafonner à 12 élèves l’effectif des classes de CP et de CE1 dans les zones d’éducation prioritaire. Pour autant, quatre mois ont-ils suffi pour changer le visage de l’école ? Certainement pas. Et si certaines de ces mesures s’appliqueront dès septembre prochain, la plupart n’atteindront leur rythme de croisière qu’à partir de la rentrée 2018.

A l’occasion de sa première rentrée scolaire, le nouveau ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer est notre grand témoin exceptionnel.

-

C’était l’une des mesures emblématiques du gouvernement précédent. Mais à peine entrée en vigueur, la réforme des rythmes scolaires est déjà sérieusement remise en cause. Un décret autorisant les communes à revenir à la semaine de quatre jours dès la rentrée 2017 a été publié le 28 juin au journal officiel. Certaines d’entre elles ont sauté sur l’occasion. C’est le cas de Nice, Paimpol, Vannes ou encore Ermont dans le Val-d’Oise dont le maire annonçait en mai dernier l’abandon dès septembre de cette réforme qui « complique la vie des enfants et de leurs familles et génère un coût important pour les finances communales ». Le maire assure avoir consulté au préalable parents et enseignants et mis le sujet à l’ordre du jour du conseil d’école, comme l’exigeait le ministère.

D’autres communes ont profité de cette opportunité pour supprimer les activités périscolaires qu’elles avaient mises en place, sans pour autant revenir à la semaine de 4 jours, comme Garges-lès-Gonesse, près de Paris. La commune souhaite utiliser l’argent ainsi économisé (plus d’1 million d’euro par an) pour développer de nouvelles activités sur le temps scolaire. « En faisant cela, nous toucherons tous les élèves, contre 60 % dans le cadre des TAP, et l’action que nous mènerons sera plus cohérente avec ce qui se fait à l’école », se justifie Ahmed-Latif Glam, le conseiller municipal délégué à l’enfance. En échange, promet l’élu, le prix de l’accueil périscolaire baissera de 40 %.

 

 

1/3 des écoles repassent aux 4 jours !

HD-397---dossier-2Mardi 18 juillet, le ministère a annoncé que 31,8 % des écoles primaires (28,7 % des élèves) avaient opté pour le retour à la semaine de 4 jours, dès cette rentrée. Beaucoup de communes, elles, ont préféré prendre le temps d’étudier les conséquences de ce retour en arrière plutôt que de bouleverser leur organisation en urgence. Marseille devrait être l’une d’entre elles. Faute d’avoir pu consulter les parents d’élèves et les 446 conseils d’école de la ville, la mairie a reporté d’un an le retour à la semaine de 4 jours. « J’espère que d’ici là, nous aurons pu faire un bilan complet du système actuel afin que les parents fassent leur choix en toute connaissance de cause », souligne Claude Ferchat, le représentant de la PEEP locale.

 

 

12 élèves par classe en REP

Mesure-phare du programme éducation d’Emmanuel Macron, les premières classes à 12 élèves devraient voir le jour dès cette rentrée. Selon le ministre, environ 70 % des 2 300 classes de CP de REP+ (Réseaux d’éducation prioritaire renforcés) devraient être dédoublées dès septembre, avant une généralisation du dispositif à toutes les classes de CP et de CE1 de REP et de REP+ à la rentrée 2018. Néanmoins, des problèmes de locaux pourraient ici ou là retarder sa mise en place. Le ministre devra également trouver le personnel nécessaire. Il a annoncé pour cela son intention de puiser dans les 4 000 nouveaux postes prévus à la rentrée. Une grande partie d’entre eux devait à l’origine venir grossir le dispositif « Plus de maîtres que de classes » qui fait intervenir deux enseignants dans une même classe. En parallèle, le gouvernement a annoncé le lancement d’un système d’aide aux devoirs au collège. En fonction de l’accueil, le dispositif pourrait même être étendu au primaire.

 

 

Les classes bilangues réhabilitées, les EPI menacés

La fermeture de classes bilangues l’année dernière avait été mal accueillie. Un certain nombre d’entre elles devraient être relancées. Le gouvernement a en effet décidé d’autoriser les collèges qui le souhaitent à rouvrir ces classes permettant aux élèves d’apprendre une deuxième langue vivante dès la 6e. En revanche, l’apprentissage pour tous les élèves d’une deuxième langue vivante dès la cinquième n’est pas remis en cause. S’ils restent optionnels, le latin et le grec retrouvent dès cette année leur volume horaire d’avant la réforme du collège. Le ministère permet aussi aux collèges de proposer l’enseignement d’une discipline dans une langue étrangère, jusqu’à la moitié du volume horaire consacré à cette matière. Ces « classes européennes » nouvelle formule pourront voir le jour « dans la mesure où les compétences des enseignants le permettent ».

Le gouvernement laisse aussi à la « libre appréciation » des principaux le maintien des Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). Plusieurs syndicats d’enseignants et de lycéens craignent que cet assouplissement n’aboutisse à la disparition de ces nouvelles formes d’enseignement, qui « permettent de traiter de questions essentielles pour former le citoyen de demain » et « redonnent du sens aux apprentissages ». Difficile de savoir combien d’établissements franchiront le pas. Les EPI devraient néanmoins être préservés cette année dans la mesure où ils figurent toujours au programme du brevet.

 

 

Remise à niveau et redoublement

HD-397---dossier-4Déjà existants pour les élèves de CM1 et CM2 (lire La Voix des Parents n° 396, « Pendant l’été, ils se remettent à niveau »), des stages de remise à niveau d’une semaine à l’attention des élèves de 6e doivent être mis en œuvre cet été. Basés sur le volontariat, ils visent principalement les zones d’éducation prioritaire.

Le nouveau ministre souhaite par ailleurs revenir sur la question – épineuse – du redoublement. Jugé inutile et coûteux, il était interdit depuis 2015, sauf à de très rares exceptions. Désormais, un élève pourra redoubler « si cela s’avère utile pour l’enfant » et à condition qu’il soit accompagné de mesures spécifiques. « Mon expérience montre que le redoublement n’est utile que si l’élève le demande. Dans le cas contraire, cela peut contribuer à le démotiver encore plus », prévient Cédric Garrigou, professeur d’anglais en Gironde (33).

 

 

Les derniers effets de la loi sur la refondation

A ces mesures de dernière minute s’ajoutent d’autres changements découlant de la loi sur la refondation de l’école de 2013. Ainsi, les cours de programmation sont généralisés, l’option Informatique et création numérique (ICN) est étendue aux terminales ES et L et un nouveau référentiel d’évaluation des compétences numériques des élèves est lancé. A terme, la plateforme PIX remplacera le B2i et le C2i.

Cette année, l’enseignement professionnel évolue. Le ministère promet le lancement de 500 nouvelles formations du CAP au BTS ciblées sur les métiers d’avenir et les secteurs en manque de main-d’œuvre, la création de 2 000 places en BTS réservées en priorité aux détenteurs d’un bac pro qui souhaitent poursuivre leurs études et l’expérimentation dans 5 académies d’un dispositif destiné à aider les titulaires d’un bac pro à intégrer une filière de technicien supérieur. Les lycéens professionnels devraient également pouvoir changer de voie plus facilement grâce à l’ « orientation réversible » et être mieux sensibilisés aux atouts de l’alternance. Enfin, le ministère a annoncé la mise en place de mesures pour inciter les collèges à se « jumeler » avec des lycées professionnels et avec des CFA afin d’assurer une meilleure transition entre ces deux univers.

 

 

L’évaluation poursuit sa mue

HD-397---dossier-1La rentrée 2017 sera aussi marquée par l’entrée en vigueur de mesures visant à améliorer le remplacement des enseignants absents, la revalorisation des bourses destinées aux collégiens d’origine modeste et le versement d’une aide de 1 000 euros aux élèves de 16 à 18 ans reprenant leurs études après une interruption scolaire d’au moins 5 mois. Un livret citoyen recensant les actions en lien avec la citoyenneté menées tout au long de la scolarité sera désormais remis à chaque collégien lors de la cérémonie républicaine de remise du diplôme du Brevet.

Autres annonces : 1 351 accompagnants arriveront à la rentrée dans les écoles et les collèges pour aider les élèves en situation de handicap, les nouveaux programmes adaptés en langue des signes seront mis en œuvre et la nouvelle formation des enseignants spécialisés, qui met l’accent sur les pratiques inclusives, entrera en vigueur.

Enfin, le dispositif d’évaluation poursuit sa transformation. La capacité des élèves à maîtriser les 8 domaines de connaissances et de compétences obligatoires sera désormais évaluée selon 4 niveaux (insuffisant, fragile, satisfaisant ou très bon) à la fin de chaque cycle (en CE2, en 6e et en 3e).

Au-delà des annonces, reste à savoir dans quelle mesure ces nombreux changements verront concrètement le jour. A la veille du début des vacances d’été, des directeurs d’établissement craignaient ouvertement de ne pas avoir le temps de mettre en place toutes les mesures annoncées. Cette rentrée 2017 s’annonce donc plus incertaine que jamais.

-

__________

ZOOM

Une rentrée en musique ?

A côté des devoirs à l’école et des stages de remise à niveau, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer propose aussi de renforcer la place de l’éducation musicale, aussi bien en primaire que dans le secondaire. Le ministre appelle de ses vœux la création de chorales « dans toutes les écoles et collèges » et encourage « les pratiques instrumentales et les concerts ». Le ministre souhaite même que la rentrée se déroule « en musique » dans un maximum d’endroits dès cette année. Les chefs d’établissement pourront pour cela « mobiliser les élèves de l’année précédente ou des orchestres extérieurs ».

 

Créations de postes : objectif atteint

A en croire le ministère de l’Education nationale, les établissements scolaires se répartiront cette année 11 662 postes supplémentaires, dont plus de 8 000 enseignants.

Ces nouveaux postes permettront de respecter la promesse électorale de François Hollande de créer 54 000 postes dans l’Education nationale au terme de son quinquennat.

 

Une autonomie accrue pour les établissements

Dès son arrivée, le nouveau ministre a pris la décision d’accorder aux établissements scolaires plus d’autonomie, aussi bien dans leur organisation que dans leur approche pédagogique. Le choix de maintenir ou non les EPI, de créer des classes bilangues ou européennes ou de rétablir une option latin ou grec reviendra désormais à chaque chef d’établissement. L’arrêté du 16 juin dernier stipule notamment que la répartition entre les enseignements complémentaires est « fixée par le conseil d’administration, après avis du conseil pédagogique. »

Une telle mesure doit permettre, selon le ministère, de mieux adapter l’offre à la demande et aux besoins locaux. Le syndicat d’enseignants SNES craint de voir se développer une concurrence entre établissements et un enseignement à plusieurs vitesses.

Quant au Snu-Pden, son homologue des chefs d’établissement, il estime que l’Éducation nationale a surtout besoin « de plus de moyens financiers et humains ». Le ministère n’a pourtant pas caché sa volonté d’aller encore plus loin dans cette autonomie en donnant par exemple aux chefs d’établissement plus de possibilités pour procéder à des expérimentations et même raccourcir les vacances scolaires.

-

__________

dossier-397-BrunoZoppisPOINT DE VUE

Bruno Zoppis, directeur Education-Enfance de la ville d’Istres (13) qui revient à la semaine de 4 jours à la rentrée 2017

« Avant que la réforme n’entre en vigueur, notre système fonctionnait bien. Nous proposions de nombreuses activités à nos écoliers, notamment en matière de sport. Alors quand, en mai dernier, le nouveau ministre de l’Education nationale a évoqué la possibilité de revenir à la semaine de 4 jours, nous avons décidé d’interroger les usagers. Avant même que le décret ne soit publié au journal officiel, nous avons consulté les conseils d’école, les enseignants et les parents. Le résultat a été sans appel : 92 % des enseignants et 70 % des parents ayant répondu se sont dits favorables à un retour à la semaine de quatre jours. La plupart trouvaient les élèves plus fatigués qu’avant, notamment ceux de maternelle, et les difficultés de responsabilité et de partage des locaux scolaires étaient récurrentes. Nous avons donc mis en place pour la rentrée une nouvelle organisation qui tient compte de l’expérience acquise avec les TAP. Nous avons pour cela anticipé la réorganisation des agents encadrant ces activités périscolaires (animateurs, vacataires, ATSEM). Il a fallu faire vite de manière à ce que les familles puissent s’organiser, mais quoi qu’il en soit, dès la rentrée, les enfants pourront être pris en charge de 7 h 30 à 18 heures, comme nous le faisions jusqu’à présent, que ce soit par l’école ou par les services municipaux. »

-

__________

HD-397---dossier-3A SAVOIR

Un nouveau bac pour 2021

Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre a confirmé le lancement dès la rentrée d’une consultation visant à modifier le baccalauréat en « resserrant les épreuves finales autour d’un plus petit nombre de matières ». Ce nouveau bac devrait être opérationnel à l’horizon 2021.

 

« Le tirage au sort, c’est fini ! »

Edouard Philippe a également annoncé un renforcement de la filière professionnelle et l’instauration d’un système de sélection à l’entrée à l’université avec la délivrance dès 2018 de « contrats de réussite étudiante » qui définiront les prérequis nécessaires pour entrer à l’université. Une concertation s’est ouverte lundi 17 juillet avec les différents acteurs de l’enseignement supérieur. Avec déjà une certitude : « Le tirage au sort, c’est fini en 2018 ! », s’est engagée la ministre Frédérique Vidal, qui a également pointé « l’énorme gâchis » concernant le système APB, admission post-bac, qui crée des « situations injustes » – à l’heure où nous bouclons ce numéro, quelque 87 000 bacheliers se trouvaient toujours sans affectation pour la prochaine rentrée…

-

__________

dossier-397-JeanMichelBlanqGRAND TEMOIN

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale

« L’importance des parents d’élèves dans l’école sera accrue »

 

Que ressentez-vous à l’idée de vivre votre première rentrée scolaire en tant que ministre de l’Education nationale ?

Le sentiment d’une grande responsabilité. Il y a beaucoup à faire, notamment pour les plus fragiles. Il faut agir en amont : la maîtrise par tous les enfants des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter et respecter autrui). Aujourd’hui deux enfants sur dix sont en difficulté en lecture, en écriture ou en calcul à la fin du CM2. C’est inacceptable ! Il faut aussi porter notre attention sur l’autre extrémité de la scolarité en améliorant l’articulation entre le lycée et les études supérieures, mais surtout en rénovant notre enseignement professionnel.

 

Quels sont, d’après vous, les points forts et les points faibles de l’école d’aujourd’hui ?

L’école française sait mener au plus haut niveau les élèves les plus motivés. Toutes les enquêtes internationales le montrent. Nos ingénieurs, nos techniciens sont recherchés. En revanche, l’École doit faire plus et mieux pour certains enfants issus de milieux défavorisés qu’elle a du mal, globalement, à mener à l’excellence. Et quand je parle d’excellence, je dis que chaque élève mérite que l’école l’aide à trouver et à développer ses talents. Il en va de même pour les enfants issus de milieux plus aisés qui ont du mal à s’adapter à la culture scolaire. C’est la condition de l’ « école de la confiance » que j’appelle de mes vœux. La confiance de la société en son école. C’est le marqueur commun de tous les systèmes qui réussissent.

 

Dès votre arrivée, vous avez remis en cause plusieurs mesures prises par votre prédécesseur dont certaines n’avaient pas montré tous leurs effets. En quoi ces changements précipités étaient-ils nécessaires ?

Il n’y a eu aucune précipitation ! Nous avons mis en œuvre des mesures annoncées tout au long de la campagne présidentielle. Personne ne doit en être surpris. L’inspiration commune à toutes ces mesures est de réparer ce qui a été abîmé et d’approfondir ce qui fonctionne.

Au collège, nous donnons la souplesse nécessaire pour l’adapter aux besoins des élèves. Surtout, nous enrichissons l’offre éducative en ouvrant à nouveau des classes bilangues, en réinstallant des classes européennes et un véritable enseignement de latin et de grec.

Sur les rythmes scolaires, la philosophie est la même. Nous ne créons pas une obligation ; nous proposons une liberté nouvelle. Chacun sait que la réforme des rythmes, si elle a été bien acceptée dans certains endroits, a aussi créé des difficultés dans d’autres endroits.

 

En quoi le plus grande autonomie des établissements, que vous appelez de vos vœux, peut-elle améliorer la qualité des apprentissages. Ne risque-t-elle pas de renforcer les inégalités entre les territoires ?

Les inégalités à l’école, c’est la situation actuelle de l’école française. Parler d’autonomie c’est parler de la liberté laissée aux acteurs de terrain pour mieux répondre aux besoins de leurs élèves. Je note qu’en matière éducative, les prescriptions autoritaires et uniformes ont créé de l’inégalité. Je crois au contraire que la liberté, inscrite dans un cadre national, est facteur d’égalité, d’égalité devant la réussite. Je veillerai toujours au respect de ce principe. Il nous faut par exemple nous assurer que les écoles et établissements ruraux bénéficient de tous les atouts. Je pense évidemment à la question du transport scolaire qui relève des régions. Je pense aussi à la qualité des réseaux numériques.

 

Comment voyez-vous l’école française dans 5 ou 10 ans ?

Une école qui inspire confiance parce qu’elle s’est imposée comme la garante de l’équité sociale. Une école plus tolérante aussi où chaque parcours, chaque profil a sa légitimité. Je souhaite qu’on puisse dire que l’école française est à l’avant-garde des systèmes scolaires des pays de l’OCDE grâce à l’innovation, aux expérimentations et à une approche plus rationnelle de la pédagogie et un traitement plus systématique de la difficulté scolaire.

 

Quel doit être le rôle de l’école dans la construction des futurs citoyens ?

L’école de la République est la fabrique du citoyen qui commence par le respect d’autrui, ce que je considère être l’une des compétences fondamentales au même titre que la lecture, l’écriture et le calcul. Les enseignements, le respect des règlements intérieurs des établissements, la vigilance aussi à l’égard de toutes les formes de harcèlement, la participation des collégiens et des lycéens à la vie des établissements participent à la formation du citoyen.

 

L’Education nationale a-t-elle les moyens de ses ambitions ?

Le Premier ministre a rappelé la nécessité de mieux utiliser la dépense publique. L’éducation est une priorité de ce gouvernement et nous disposerons des moyens nécessaires pour atteindre les ambitions fixées dans le projet présidentiel. Cela ne doit pas nous épargner une réflexion sur une meilleure gestion des fonds publics.

 

En quoi l’implication des parents est-elle importante dans la réussite des élèves ?

Les parents d’élèves vont avoir une importance accrue dans l’école. Toutes les études montrent, et nous le savons presque par bon sens, que les systèmes scolaires qui réussissent sont les systèmes scolaires qui associent les parents et l’école. Et cette association renforcée doit participer de la plus grande autonomie des établissements.

La mesure « Devoirs faits » va aussi dans le sens d’une aide apportée aux familles. Les devoirs sont indispensables mais on sait qu’ils peuvent être des facteurs d’inégalités sociales. Ils pèsent aussi souvent sur la vie des familles. Dès la rentrée 2017, les collégiens, dont les familles sont volontaires, pourront être encadrés grâce à des professeurs, des assistants d’éducation, des jeunes du service civique, et des dispositifs conçus avec les collectivités locales et les associations.

 

Comment comptez-vous renforcer la place des parents à l’école ?  

Il nous faut d’abord mieux associer les parents qui ne se sentent pas à l’aise avec l’institution scolaire. Quand j’étais recteur de Créteil, j’ai mis en place la mallette des parents afin de les aider à comprendre les enjeux de la scolarité de leur enfant. Dans bien des établissements, il y a des initiatives formidables comme des cours destinés aux parents, l’organisation de remise de bulletins autour de « cafés des parents ». Il faut encourager ces rencontres pour une raison simple : le soutien que les parents apportent à l’école contribue à la réussite des élèves.

 

Bio

Docteur en droit et diplômé de philosophie et d’études politiques, Jean-Michel Blanquer a enseigné le droit public avant de devenir recteur des académies de Guyane puis de Créteil. Après avoir été directeur général de l’enseignement scolaire de 2009 à 2012 puis directeur général de l’Essec, il est devenu, à 52 ans, ministre de l’Education nationale.

 

Conférence de rentrée

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a présenté l’année scolaire 2017-2018 lors d’une conférence de presse le mardi 29 août au ministère de l’Éducation nationale. 

Mot-clé:

Pas de commentaires pour le moment.

Donnez votre avis