Quel encadrement pour les activités périscolaires ?
Comment proposer des activités périscolaires de qualité ? Dans un contexte de contrainte budgétaire, les communes s’adaptent, en s’appuyant sur leurs ressources internes et le tissu associatif local.
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« Les Tap, cela ne doit pas être de la garderie ! » Depuis la réforme des rythmes scolaires, les temps d’accueil périscolaires (TAP) imposent un défi aux élus : concilier contraintes locales et exigence de qualité. « Cela demande de nouvelles ressources humaines », explique Christian Couturier, maire des Sorinières, en Loire-Atlantique (lire son témoignage ci-dessous). Chaque commune imagine donc son modèle idéal…
À Nantes, la mairie subventionne ainsi une grande association, Nantes accueil périscolaire (Nap), pour gérer l’ensemble des activités périscolaires et extrascolaires de 20 000 écoliers. « L’expérience de Nap est reconnue, justifie Myriam Naël, élue en charge de l’Éducation. Ils savent comment recruter des animateurs, les former. » Nap emploie près de 780 personnes, et fait appel au tissu artistique et associatif, selon les besoins. Pour Myriam Naël, c’est un moyen de valoriser le métier d’animateur. « Ils souffrent trop souvent de précarité, avec de petits salaires, peu d’heures de travail. Nap leur permet de cumuler différentes missions. Fidéliser et professionnaliser l’encadrement, c’est une clé pour des activités de qualité. »
Dans une autre grande ville, à Strasbourg, la mairie a préféré « un appel d’offres exigeant ». 300 acteurs de terrain, associations reconnues et artistes indépendants, ont été sélectionnés pour animer les 1 000 ateliers hebdomadaires. L’objectif : offrir aux enfants un parcours de découverte varié dans la culture, le sport, les sciences… « Et ça marche, assure Françoise Buffet, élue à l’éducation : un enfant sur trois s’inscrit ensuite dans une association ! »
Formation des animateurs
Qu’en pensent justement les associations ? En Île-de-France, Les Petits Débrouillards, qui assurent des dizaines d’ateliers Tap autour des sciences, rappellent l’importance de « défendre une pédagogie forte, selon Cécile Langlois, directrice adjointe. Les Taps sont des séances courtes, face à un nombre important d’enfants. L’expérience et la maîtrise des outils feront la différence. » Pour savoir « mettre en scène les expériences », l’association mise beaucoup sur « la formation initiale et continue ». Or, elle constate une « grande hétérogénéité dans l’offre Tap. Les communes sous-estiment la formation des animateurs. On a l’impression que le Bafa suffira… » D’ailleurs, Les Petits Débrouillards proposent désormais de former les agents communaux. Mais Cécile Langlois prévient : être animateur, c’est surtout un état d’esprit. « Il faut un intérêt pour la transmission, le partage. La passion peut être un bon point de départ. »
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Christian Couturier, maire des Sorinières (44)
« Pour nous, cette réforme a du sens. On voulait donc la valoriser. On a préféré regrouper les Tap sur une après-midi, deux séances de 1h30, pour ne pas sacrifier la qualité des interventions. On fonctionne par séquences entre les vacances, autour de thèmes variés : sport, activités culturelles et artistiques, découverte de la nature… Lors des Tap, un animateur est seul face à un groupe de 14 enfants. Cela demande de l’expérience. On puise donc dans le vivier des animateurs confirmés, au centre aéré. Si l’on doit recruter, les personnes débutent au centre aéré, pour gagner en compétences en équipe. On fait également appel à des associations, notamment sportives. »