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Allergies printanières : traquez le coupable !

HD-396---allergiesGorge qui pique, crise d’éternuement, yeux rouges qui démangent… Le retour des beaux jours signe aussi la réapparition des allergies printanières, qui touchent de plus en plus d’enfants. Comment mieux vivre avec les pollens ?

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Plus de 25 % des Français sont atteints de pollinose, communément appelée « rhume des foins ». Si toutes les tranches d’âge sont touchées, on note une prédominance chez l’adolescent et le jeune adulte. Et les allergologues reçoivent des enfants de plus en plus jeunes : « Il est rare que les enfants soient allergiques avant 5 ans, temporise le Dr Payot, pédiatre allergologue. Il faut commencer par consulter son médecin traitant ou son pédiatre, car il faut faire un bilan avant de parler d’allergie ».

Les symptômes étant proches du rhume, attention aux confusions. « C’est un rhume un peu permanent, un enfant qui éternue, a le nez qui coule, gratte, avec souvent une conjonctivite associée, voire de la toux. Des symptômes aggravés lorsqu’il fait beau avec du vent alors qu’en cas de pluie ça s’améliore », résume-t-il. Le coupable est le pollen, cette partie mâle des fleurs, dont la petite taille ne permet pas d’être vu à l’œil nu mais qui peut, s’il a un potentiel allergisant, provoquer rhinites, yeux rouges et gêne respiratoire allant de la toux à la crise d’asthme.

 

Traitement et attitudes à adopter

« Toutes les espèces ont des périodes et des régions où elles pollinisent : à partir de février les arbres comme les cyprès, bouleaux puis les graminées au printemps et en août les herbacées, comme l’ambroisie sur la Vallée du Rhône », explique Gilles Oliver aérobiologiste au RNSA*. Ce réseau publie des bulletins d’information et étudie via des jardins les espèces allergisantes afin d’alerter la population dès les premières pollinisations sur leur secteur. « Ces informations permettent de débuter un traitement avant l’apparition des premiers symptômes ». Car si votre enfant est en pleine crise, mauvaise nouvelle, il est trop tard pour débuter une désensibilisation. « Il faudra attendre l’automne pour faire un bilan allergologique, en vue d’une désensibilisation », explique le Dr Payot, qui conseille d’obtenir un traitement adapté prescrit par son médecin. Sous forme de sirops, comprimés, spray nasaux ou collyres, les médicaments anti-histaminiques et corticoïdes locaux soulageront votre enfant, ainsi que les bronchodilatateurs en cas d’asthme.

Ensuite, suivez les conseils de l’OMS** qui consistent notamment à éviter de sortir durant les pics polliniques, de fuir les parcs où l’herbe est fraîchement tondue, de fermer ses fenêtres en voiture. « Et dès qu’on rentre, il faut laver ses yeux… comme ses vêtements et cheveux où les pollens peuvent rester », rappelle le Dr Payot, qui ajoute que le tabac et la pollution sont des facteurs aggravants. « La pollution abîme la paroi des pollens, ce qui accroît leur concentration et abaisse le seuil de sensibilité des personnes allergiques », confirme Gilles Oliver.

 

Notes

* RNSA Réseau national de surveillance aérobiologique : www.pollens.fr

Pollinarium Sentinelle : www.alertepollens.org

** Organisation Mondiale de la Santé

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CONSEILS

396---allergies-ori_PAYOT_FFrançois Payot, pédiatre allergologue à Lyon

« On peut débuter la désensibilisation à partir de 5 ans. Plus on commence tôt, plus on freine l’évolution de la marche allergique ! Le bilan allergologue traque les suspects pour trouver le(s) coupable(s). Une fois celui-ci identifié, on met en place une immunothérapie allergénique : cette désensibilisation ne se fait plus via des piqûres mais par voie sublinguale. Quatre mois avant la saison et pendant toute la période de pollinisation, on donne une petite dose que l’enfant garde 2 minutes sous la langue, ce qui provoque la fabrication d’anticorps et bloque la réaction allergique. Il faut de la coopération et être régulier mais c’est bien toléré par les enfants ! Pour les graminées, on a même des comprimés lyophilisés. Ces techniques sont à la fois simples et efficaces ! Pour beaucoup, c’est spectaculaire : ils sont guéris et l’effet perdure sur minimum 4-5 ans ».

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