DOSSIER

DOSSIER : La loi de refondation de l’école à l’heure du bilan

Illustration---LVDP-395Pendant la campagne présidentielle de 2012, François Hollande annonçait vouloir mettre en place un « nouveau contrat entre l’école et la nation », un véritable « pacte éducatif » qui devait réformer l’école en profondeur. Cette promesse s’est concrétisée le 8 juillet 2013 avec le vote d’un des textes les plus ambitieux du quinquennat : la loi de refondation de l’école. Près de quatre ans plus tard, beaucoup a été fait. Des postes ont été créés, les programmes ont été repensés, les rythmes scolaires ont été modifiés, bouleversant avec eux la vie quotidienne des familles. Mais toutes les réformes promises ont-elles été menées au bout ? Surtout, ces mesures contribuent-elles à améliorer le niveau scolaire des élèves ? Quant à la place des parents à l’école, s’est-elle renforcée, comme le promettait le candidat Hollande ? Pour nous aider à y répondre, la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem est notre Grand témoin exceptionnel.

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A quelques semaines de la fin du quinquennat de François Hollande, l’heure est au bilan dans les ministères. Et dans celui de l’Education nationale plus que dans n’importe quel autre, tant les objectifs qui lui étaient assignés étaient ambitieux. Alors, depuis quelques semaines, la ministre Najat Vallaud-Belkacem assure le service après-vente. Que ce soit en mai 2016 lors d’une grande conférence-débat sur le sujet, lors de son allocution de rentrée scolaire, à l’occasion de ses diverses interventions dans les médias ou aujourd’hui dans La Voix des Parents, la ministre de l’Education nationale ne perd pas une occasion de rappeler ce qui a été fait pour l’école pendant les cinq années passées.

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HD-395---dossier-4Nouveaux programmes

Promesse-phare du candidat Hollande, la création de 54.000 postes dans l’Education nationale est en passe d’être tenue. A l’avenir, les enseignants seront plus nombreux, mais aussi mieux formés grâce à l’ouverture de 32 Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) permettant le rétablissement d’une véritable formation initiale des enseignants. Après ceux de maternelle à la rentrée 2015, les nouveaux programmes de l’école primaire et du collège sont entrés en application l’année suivante. Les cycles, notamment, ont été remaniés. Le premier, qui couvre les trois années de maternelle, permet aux élèves d’acquérir les « apprentissages premiers ». Le cycle des « apprentissages fondamentaux », qui s’étend du CP au CE2, leur donne des bases d’apprentissage solides, notamment en français et en mathématiques. Enfin, le cycle de consolidation, qui regroupe les deux dernières années de primaire (CM1 et CM2) et la classe de 6e, est censé préparer au mieux l’élève pour sa scolarité au collège.

La réforme du collège, elle, a modifié les contenus de certaines matières, mais aussi introduit pour tous les élèves un accompagnement personnalisé hebdomadaire destiné à leur inculquer de la méthodologie et à leur apprendre à travailler en autonomie. Les nouveaux programmes ont surtout introduit une dose supplémentaire d’interdisciplinarité. Dès la classe de 5e, chaque collégien doit désormais mener à bien deux Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) par an, des travaux réalisés seul ou en groupe, dont la particularité est de couvrir deux disciplines et qui, une fois achevés, font l’objet d’une présentation.

Le brevet du collège a fait aussi l’objet d’un lifting en profondeur. A partir de cette année, le contrôle continu ne se basera plus sur les notes obtenues au cours de l’année, mais sur une évaluation des compétences de chaque élève en fin de 3e. Quant aux épreuves finales, elles seront rallongées et évalueront les connaissances acquises dans un plus grand nombre de matières (lire à ce sujet notre article sur la rénovation du brevet, paru dans le numéro 394 de La Voix des Parents).

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La réduction des inégalités au cœur du dispositif

Autres nouveautés : l’apprentissage de la première langue vivante (LV1) a été avancé au CP et la LV2 est désormais enseignée dès la cinquième, une initiation au codage informatique a vu le jour et des cours d’Education morale et civique ont été intégrés au cycle 3 pour développer le sens de la citoyenneté et l’esprit critique des élèves.

Enfin, des mesures en faveur des quartiers prioritaires ont été prises : des campagnes de scolarisation des enfants de moins de trois ans y sont menées, des maîtres supplémentaires ont été affectés (dispositif Plus de maîtres que de classes) et 18 demi-journées remplacées ont été accordées aux enseignants afin de leur donner du temps pour se former et mieux coordonner leurs actions.

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HD-395---dossier-2Pour quels résultats ?

Si les réformes sont nombreuses et les avancées indéniables, la loi sur la refondation de l’école a-t-elle pour autant réussi à tirer le niveau des élèves vers le haut ? Il est encore trop tôt pour le dire. La dernière enquête Pisa date de 2015. Elle classait toujours le système scolaire français parmi les plus inégalitaires des pays de l’OCDE.

Pour ce qui est des remontées du terrain, elles sont mitigées. Si Claire Krepper, secrétaire nationale Education du syndicat d’enseignants SE-UNSA, dit avoir plutôt « des retours positifs » de ses adhérents, d’autres syndicats d’enseignants font preuve de moins d’enthousiasme. Il faut dire que certaines mesures n’ont pas eu les effets escomptés. On aurait pu croire, par exemple, que la création de 54 000 postes allait faire baisser le nombre d’enfants par classe. Il n’en est rien. Parmi les nouveaux titulaires, beaucoup ont été affectés dans les ESPE et au dispositif Plus de maîtres que de classes. D’autres sont venus renforcer les viviers de remplaçants, améliorer la formation continue dans les zones d’éducation prioritaire ou ont permis de faire face à la forte augmentation du nombre d’élèves entre 2013 et 2016. L’effectif moyen par classe, lui, n’a pas baissé.

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Des freins à la réforme perdurent

Quant aux nouveaux programmes, tous les enseignants ne se les approprient pas de la même manière. « On nous demande plus qu’avant de passer du temps sur des projets et d’amener les élèves à réfléchir, décrit Franck, enseignant en CM2 à Pontoise (95). Pour ma part, j’apprécie beaucoup cette manière d’enseigner, mais ce n’est pas le cas de tous mes collègues. Beaucoup d’entre eux n’acceptent pas de changer leur manière d’enseigner et persistent à transmettre les savoirs de manière verticale ».

Selon Franck, le manque d’échanges entre enseignants constitue aussi un frein important à la bonne application sur le terrain des consignes nationales. « Dans notre école, les collègues d’un même cycle ne s’entendent pas sur ce que chacun doit enseigner aux élèves. Résultat : des notions sont survolées en fin d’année alors qu’elles pourraient être abordées tranquillement l’année suivante. Ce n’est pas la meilleure façon d’aider les élèves en difficulté ».

Cette résistance d’une partie des enseignants, Michel, professeur d’histoire-géographie, la perçoit aussi dans son lycée de Rouen (76). « Je trouve très intéressant le fait de combiner des cours classiques avec un travail en projet, notamment dans le cadre des Travaux personnels encadrés (TPE). Cela donne du sens aux apprentissages et les élèves assimilent mieux. Mais tous mes collègues ne voient pas l’intérêt qu’ils peuvent en tirer et certains persistent dans leurs cours magistraux, encouragés parfois par des inspecteurs qui campent eux aussi sur de vieux schémas. Il faudra du temps pour que tout le monde s’y mette, en espérant que tout ne soit pas chamboulé d’ici là ».

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ZOOM

35 000 enseignants supplémentaires à pied d’oeuvre

A la rentrée 2016, 42 338 nouveaux postes avaient été créés selon le ministère de l’Education nationale, dont 19 328 postes d’enseignants dans le primaire et 16 749 dans le secondaire. Parmi eux, une bonne partie sont encore stagiaires. Ils partagent jusqu’à la fin de l’année leur temps entre l’enseignement en classe et leur formation en ESPE. Parmi les autres postes, on trouve 2 900 accompagnateurs d’élèves en situation de handicap, 2 150 assistants d’éducation et 760 conseillers principaux d’éducation, médecins, infirmiers et assistantes sociales. Le cap de 54 000 postes créés dans l’Education nationale devrait être atteint à la fin de cette année.

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La réforme des rythmes scolaires contestée

Encore plus que la loi de la refondation de l’école, la refonte des rythmes scolaires est sans aucun doute la réforme qui aura le plus changé le visage de l’école primaire. Depuis la rentrée 2013 ou 2014, les apprentissages sont répartis sur 9 demi-journées au lieu de 8. Les 45 minutes quotidiennes ainsi libérées sont censées être mises à profit pour permettre aux élèves de participer à des activités périscolaires organisées par les mairies.

Dans la pratique, néanmoins, beaucoup de communes ont regroupé les temps périscolaires sur une ou deux demi-journées comme l’autorise le décret Hamon, leur permettant de faciliter le recrutement des animateurs et diminuer les coûts.

Trois ans après leur mise en place, les nouveaux rythmes scolaires sont loin de faire l’unanimité. Beaucoup d’enseignants et de parents (comme le montrent les différentes enquêtes menées par la Peep sur ce sujet) y voient surtout un allongement des périodes en collectivité et un surcroît de fatigue pour les enfants.

inégalités territoriales et financières

La réforme des rythmes scolaires a aussi contribué à générer de nouvelles inégalités entre les communes qui proposent des ateliers de qualité encadrés par des professionnels et celles qui, faute d’avoir mis les moyens nécessaires, se contentent d’une simple garderie. Qui plus est, alors que certains parents ne déboursent pas un centime, d’autres doivent payer pour que leur enfant participe à ces Temps d’activité périscolaires (TAP).

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POINTS DE VUE

Denis Meuret, chercheur à l’Institut de recherche sur l’Education (IREDU) de l’université de Bourgogne

« La loi sur la refondation de l’école a la particularité d’être la première à reconnaître la validité des résultats des enquêtes internationales et à se donner comme objectif de mieux y figurer. A mes yeux comme à ceux de l’OCDE, les mesures prises devraient permettre d’y parvenir. La priorité donnée au primaire et la création d’un Conseil national des programmes intégrant des chercheurs et des représentants de la société civile vont dans le bon sens.

La réforme des collèges et son aide individualisée, ses enseignements interdisciplinaires et la réduction du nombre de classes bilangues devrait aussi permettre de faire réussir un plus grand nombre d’élèves.

Je suis plus circonspect quant à l’efficacité du dispositif « Plus de maîtres que de classes » (lire en encadré page 23). Des études ont montré que l’intervention de deux enseignants en même temps pouvait générer des difficultés. Baisser le nombre d’élèves par classe dans les zones difficiles serait plus efficace et pas forcément plus coûteux. Je regrette par ailleurs que l’on n’ait pas profité de la réforme des rythmes scolaires pour augmenter le quota d’heures d’enseignement et renforcer le travail sur les apprentissages fondamentaux. Je préconise aussi de donner aux chefs d’établissement une plus grande autorité hiérarchique et de rétablir les évaluations des élèves en les accompagnant d’un processus de régulation. Dans les pays où un tel système a été mis en place, l’équité du système scolaire s’est améliorée ; or, c’est à cet égard que notre système est le plus en difficulté.

Même s’il est encore tôt, on constate que la proportion de décrocheurs a diminué et que les élèves des quartiers défavorisés trouvent que les enseignants leur apportent un meilleur soutien qu’avant. Il va néanmoins falloir attendre les résultats de la prochaine étude PISA en 2022 pour avoir la confirmation que la tendance est inversée. En tout cas, il est certain que si rien n’avait été fait, la situation aurait continué à se dégrader. »

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Isabelle Hourcadette, maître surnuméraire, Perpignan

C’est l’une des mesures-phares mises en place par le gouvernement pour réduire les inégalités entre établissements. Lancé à la rentrée 2013, le dispositif Plus de maîtres que de classes compte aujourd’hui 3 195 enseignants, selon les chiffres officiels de l’Education nationale.

Depuis la rentrée 2015, Isabelle Hourcadette est l’un de ces maîtres surnuméraires chargés de venir en renfort des équipes sur place. Elle partage cette année son temps entre 5 écoles de Perpignan. « En fonction des besoins des équipes et du temps que je passe dans chaque école, soit j’interviens en même temps que l’enseignant titulaire sur une classe complète, soit je prends en charge un groupe d’élèves dans une autre salle. Il n’est pas rare non plus que ma présence soit l’occasion de travailler en ateliers, ce qui est compliqué à faire lorsque l’enseignant est seul. En tout cas, les besoins sont tellement importants que je suis toujours accueillie à bras ouverts. »

Le dispositif devrait encore passer à la vitesse supérieure l’année prochaine avec l’arrivée de 10 postes supplémentaires sur le département. « Nous allons pouvoir concentrer nos efforts sur certaines écoles et lancer de nouvelles choses », prédit Isabelle.

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395---NVB2GRAND TEMOIN

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche

Près de quatre ans après le vote de la loi d’orientation, estimez-vous avoir réussi à « refonder » l’école ?

Nous avons respecté l’engagement que François Hollande avait pris devant les Français, redonner la priorité à l’École, à travers la refondation. Nous avons créé les 60 000 postes dans l’Éducation, priorité budgétaire indispensable. À la rentrée 2017, ce seront encore 8 711 créations de postes d’enseignants. Nous avons fait porter l’essentiel des efforts sur l’école primaire, là où se joue l’essentiel, l’apprentissage des fondamentaux, mis en place de nouveaux programmes de la maternelle au collège, plus cohérents et progressifs, une nouvelle organisation du collège. Enfin, nous avons agi pour résorber les inégalités, dont tous les rapports internationaux pointent qu’il s’agit du défi prioritaire pour l’école française. C’est pourquoi nous avons mis en place une nouvelle éducation prioritaire, une allocation progressive des moyens, un plan pour la Seine-Saint-Denis, déployé un plan ambitieux de lutte contre le décrochage scolaire qui nous a permis de passer sous la barre des 100 000 décrocheurs, mis en œuvre un plan de lutte contre la grande pauvreté.

 

Certaines réformes, comme la refonte des programmes du collège ou l’aménagement des rythmes scolaires, font toujours l’objet de critiques. Selon vous, des aménagements seront-ils nécessaires ?

Ces réformes sont essentielles car elles portent sur les apprentissages des élèves. La France était loin derrière tous les pays en termes de nombre de jours d’école. Avec la réforme des rythmes, nous nous sommes rapprochés de nos voisins européens et nous avons donné une matinée de plus aux enfants pour mieux apprendre. Les programmes des neuf années de la scolarité obligatoire ont été écrits dans la logique du socle (que doit maîtriser tout élève à la fin de sa scolarité obligatoire) et nous avons renforcé pour chaque enseignement et pour chaque discipline la cohérence et la progressivité des programmes. Enfin au collège, grâce à la réforme, on consacre désormais plus de temps à accompagner véritablement les élèves, on leur fait comprendre et mettre en pratique leurs apprentissages, on les aide à préparer leur avenir en s’ouvrant davantage au monde professionnel, aux langues vivantes étrangères ou encore au numérique… Parce que ces réformes sont essentielles, il est important de leur donner du temps : j’ai veillé à ce que ces nouvelles réformes soient évaluées et accompagnées dans leur mise en œuvre, afin de pouvoir les juger en toute objectivité sur le long terme.

L’école est affaire de temps long et ne doit pas être rythmée par la vie politique. Nous avons fait preuve de cet esprit de responsabilité avec la réforme du lycée, qui n’avait que deux années en 2012 et à qui nous avons donné le temps de s’installer dans les pratiques des établissements et des professeurs.

 

Les mesures prises dans le cadre de la loi sur la refondation de l’école suffiront-elles à faire réussir tous les élèves ?

Ces mesures étaient nécessaires : donner plus à ceux qui ont moins ; insister sur les apprentissages fondamentaux. Mais pour que les résultats puissent être au rendez-vous, il faut absolument poursuivre ces efforts. Si, demain, les moyens venaient de nouveau à manquer dans l’Éducation, les résultats de nos politiques seraient bien évidemment annihilés. Si, au contraire, les créations de postes se poursuivent, les moyens sont prioritairement alloués à la réduction des inégalités, les réformes ne sont pas détricotées au gré des majorités, alors oui, les professeurs retrouveront les conditions d’exercice qui permettront de faire réussir tous les élèves.

 

Les parents d’élèves peuvent-ils être certains, où qu’ils habitent et quelle que soit leur situation sociale, que tous les moyens sont mis œuvre pour que leur enfant réussisse ?

Tous les territoires fragiles ont fait l’objet d’attention : les territoires urbains avec la nouvelle carte de l’éducation prioritaire et les territoires ruraux défavorisés et isolés avec les conventions ruralité. Rappelons-le, la nouvelle carte des REP et REP+ a permis d’intégrer 206 nouveaux collèges et 1 547 nouvelles écoles dont la population scolaire est composée à 55 % de PCS défavorisées et à 44 % de boursiers. Elle a donné à ces établissements des moyens nouveaux très renforcés (352 millions d’euros) pour abaisser le nombre d’élèves par classe et soutenir les apprentissages par un investissement massif sur la formation des enseignants. Regardez aujourd’hui, certains des collèges qui ont bénéficié de ces moyens nouveaux et de cette réforme ont vu leur taux de réussite au brevet augmenter de près de 20 points en seulement 2 ans… Et les territoires ruraux ne sont plus les grands oubliés des politiques publiques. J’ai engagé en 2015 la réforme de l’allocation des moyens donnés à chaque académie. Les postes d’enseignants sont désormais répartis en fonction de l’évolution du nombre d’élèves mais aussi désormais de la difficulté sociale et de l’isolement géographique des territoires. Pour la première fois, à la rentrée 2016 et je l’ai reconduit pour la rentrée 2017, une dotation spécifique est prévue pour prendre en compte les territoires ruraux.

 

Selon vous, quelle doit être la place des parents à l’école et en quoi a-t-elle évolué depuis que vous êtes ministre ?

La réussite des élèves ne peut se faire qu’avec la participation des parents et c’est pour cela que j’ai voulu la création d’un « statut du parent délégué ». Ce statut, c’est l’ensemble des réponses qui permettent à la fois aux parents de s’impliquer dans la vie de l’école, et de rendre effectifs leurs droits. J’ai créé ainsi un dispositif similaire au congé de représentation pour les parents d’élèves non-salariés parce qu’il ne couvrait que les salariés. Il permet, par exemple, aujourd’hui à tous les parents de participer aux réunions des conseils départementaux de l’Education nationale. De même, dans les entreprises qui le souhaitent, une charte du parent délégué est diffusée depuis cette rentrée et un référentiel des activités du parent délégué, construit avec les fédérations de parents, permet d’identifier les compétences développées par les parents délégués et une validation des acquis de l’expérience.

Depuis que je suis ministre, j’ai veillé à ce que les parents puissent être véritablement impliqués dans la vie des écoles. J’ai généralisé les mallettes des parents en CP et en classe de 6e, cherché à rendre effectif les espaces parents dans les écoles et les collèges, soutenu l’implication des parents en permettant le recrutement de 10 000 jeunes en services civiques. Toutes ces réponses, elles permettent aux parents de mieux accompagner leurs enfants vers la réussite.

 

Quel est votre principal regret à la tête du ministère de l’Education nationale ? Quelle réforme auriez-vous aimé mener ou approfondir ?

Ce ne sont pas des regrets que je vais exprimer, mais la conviction qu’il faudra poursuivre les efforts entrepris dans deux domaines que nous n’avons pas encore abordés ensemble. La mixité sociale des établissements pour faire évoluer, en lien avec les collectivités territoriales, les périmètres de recrutement des collèges ainsi que des lycées. Le métier d’enseignant qui est un beau métier, un métier difficile, exigeant et dont il faudra poursuivre la revalorisation.

Propos recueillis par Cyril Brosset

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Bio

Najat Vallaud-Belkacem est née le 4 octobre 1977 à Beni Chiker, au Maroc. Après avoir notamment été adjointe au maire de Lyon, elle a été nommée ministre des Droits des femmes. Najat Vallaud-Belkacem est ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche depuis le 26 août 2014. Elle vient de publier « La vie a plus d’imagination que toi » (éd. Grasset).

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