EDUCATION

Réserve citoyenne : quand l’école s’ouvre aux bonnes volontés

HD-395---reserve-cityeLancée au lendemain des attentats de janvier 2015, la réserve citoyenne de l’Éducation nationale rapproche l’école et la société civile. L’objectif : contribuer à la transmission des valeurs républicaines.

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«Ouvrir l’école à la société civile ». Lancée en mai 2015, la Réserve citoyenne de l’Éducation nationale prend racine : près de 6000 personnes prêtes à intervenir en classe bénévolement ont déjà répondu à l’appel. Et certaines académies semblent particulièrement dynamiques. Ainsi, à Montpellier, on souligne « un véritable engouement », avec près de 400 réservistes, et une multiplication des interventions sur des sujets variés : droit, égalité, lutte contre le harcèlement, sciences…

Le recrutement se poursuit, et tous les profils sont les bienvenus : retraités, étudiants, actifs… Pour s’inscrire, il suffit de remplir un formulaire sur le site web lareservecitoyenne.fr. On indique son académie, sa zone d’intervention (rappel : les interventions ne sont pas défrayées), puis on sélectionne ses « champs d’expertise » : culture, numérique, histoire, valeurs de la République…

« Le candidat peut joindre un document permettant de comprendre son approche et son expérience », suggère Thierry Meslet, référent académique « réserve citoyenne » à Montpellier. Un « curriculum » utile : « lorsque l’enseignant va consulter le fichier pour un projet, il va rechercher un profil adapté ».

Les candidatures sont ensuite analysées par l’académie, puis validées par un courrier du recteur. « Notre démarche, c’est d’ouvrir l’école, précise Thierry Meslet. Dès lors que le candidat est dans une démarche de partage, il y a peu de raisons de ne pas l’intégrer à la réserve. »

 

Apporter un autre éclairage

Le « réserviste » sera susceptible d’être contacté directement par un enseignant pour élaborer un projet d’intervention. « En général, les interventions durent 1h15, explique Daniel Simon, proviseur retraité à Montpellier, sollicité sur le thème du harcèlement scolaire. « Cela commence par une vidéo, puis un échange avec les jeunes. C’est extraordinaire de leur donner la parole ! » Les bénévoles viennent également apporter un nouvel éclairage au programme, en sciences, en histoire… Certains réservistes sont même invités lors des colloques et des réunions du rectorat sur la pédagogie ou les programmes !

Que faire si l’on n’est pas contacté ? Thierry Meslet suggère de se manifester. « Ce n’est pas unilatéral : les réservistes peuvent demander à rencontrer les chefs d’établissement pour proposer leurs compétences. » Car le jeu en vaut la chandelle, selon Daniel Simon : « Notre présence permet de transmettre autrement les valeurs de la République. »

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itw-395-resrve-citoy-sarahTEMOIGNAGE

Sarah El Kahaz, psychanalyste et réserviste

« Comme le dit Victor Hugo, qui ouvre une école ferme une prison. Je me suis inscrite à la réserve citoyenne dès le début de l’opération. C’était une suite logique : lors de mes études, je donnais déjà des cours bénévolement. Ayant une double formation de juriste et psychanalyste, j’interviens plusieurs fois par mois dans le département de l’Aude sur divers sujets : les institutions, la lutte contre les discriminations et le harcèlement, l’égalité hommes/femmes… Il est important que l’école s’ouvre à la société civile. L’Éducation nationale est le ciment de notre République. Si on a des valeurs républicaines, c’est notre devoir à tous de nous impliquer. »

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