DOSSIER

L’orientation, un chemin au long cours

LVDP-394---Orientation2Sur quelle voie s’engager à la fin de la 3e ? En fin de seconde, comment choisir entre la voie technologique ou générale ? Comment s’y retrouver parmi le large panel de formations post-bac ? Autant de questions qui se posent tout au long du parcours d’un élève. Pour bien préparer son orientation, différents outils sont à sa disposition, déployés par l’Education nationale et par de nombreux acteurs de l’orientation. Souvent source de stress pour les parents, l’orientation est un parcours au long cours, a fortiori aujourd’hui, où rares sont ceux qui font carrière au même poste et dans la même entreprise, la formation étant un droit tout au long de la vie ! Dans ce dédale de l’orientation, de nombreuses options existent, avec des voies professionnelles, des formations généralistes, d’autres prodiguées en alternance… L’avantage de ce large panel tient aux nombreuses passerelles créées chaque année entre ces différents chemins ! Chaque jeune peut ainsi construire un parcours individualisé, en fonction de son projet professionnel, de ses capacités… Parcours qui pourra évoluer au gré des opportunités créées lors des stages comme des rencontres professionnelles.

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Dès la classe de 3e, les élèves doivent amorcer un premier virage afin de choisir entre voie générale et technologique ou voie professionnelle. Cette dernière offre deux choix : le CAP, qui conduit à un métier précis, et la seconde professionnelle, qui prépare l’élève en trois ans au bac professionnel, après lequel il pourra poursuivre jusqu’en BTS, IUT, licence professionnelle, voire intégrer une école d’ingénieur !

En orientation, tous les chemins sont possibles, dès lors que la motivation et les résultats sont au rendez-vous. « Il faut anticiper en 3e, dès que l’on voit que le jeune a du mal à avoir de bonnes notes, pour commencer à envisager une orientation vers le CAP ou vers une seconde professionnelle. J’explique bien les exigences de la filière générale, puis la différence entre CAP et seconde professionnelle et j’imprime la liste des formations afin de vérifier si l’une des filières pourrait lui convenir. Souvent c’est un facteur déclenchant pour l’élève, qui donne un coup d’accélérateur au 3e trimestre. D’autres, au contraire, sont passionnés par la pâtisserie par exemple, et ce sont leurs parents qui veulent que leur enfant reste dans la voie générale ! », relate Sophie Laborde-Balen, qui a fondé le réseau d’orientation scolaire Tonavenir.net suite aux manques de réponses pratiques aux questions de ses propres enfants. Pour cette conseillère d’orientation, la principale erreur des familles consiste à « se tromper entre ce que l’élève est capable de faire et ce que l’élève souhaite faire ! L’orientation est très affective, les parents se projettent ».

 

HD-394---dossier-2Se faire accompagner par un professionnel

L’orientation étant également pour les familles « source d’anxiété », comme en témoigne Anne-Marie d’Argentré (lire en encadré ci-dessous), il s’avère judicieux de bénéficier du regard neutre d’une tierce personne. Et tous les professionnels s’accordent à rappeler combien il est important de commencer le plus tôt possible à construire son projet, en s’aidant des nombreux outils à disposition comme au CIO, au CIDJ et d’être accompagné dans cette réflexion par des conseillers d’orientation psychologues (COP). Le rôle de ces COP a été renforcé depuis la mise en place l’an passé pour les élèves de la 6e à la terminale, du parcours Avenir (parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel). Ce parcours, qui a pour objectif de découvrir le monde du travail tout en élaborant un projet d’orientation, s’appuie sur ces COP, qui conduisent, avec le professeur principal, des entretiens personnalisés avec l’élève et sa famille, à chaque fin de cycle (en 3e, 1re et terminale).

Ce dispositif, déployé par l’Education nationale dont les ambitions sont louables, est parfois limité par le nombre de COP exerçant pour plusieurs établissements. Pour Sophie Laborde-Balen, ce système est perfectible : « D’une part, les COP sont souvent en sous-effectif pour dispenser des conseils sur mesure et personnalisés à tous les jeunes. D’autre part, il ne relève pas des compétences des professeurs de connaître les filières. Légitimement leur avis académique se base essentiellement sur les notes. Notre expérience nous montre que dans l’accompagnement des élèves, il est peu fait cas de l’adéquation entre le profil du jeune et la voie qu’il a choisie », précise la conseillère. Un constat appuyé par les données du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : parmi les 52 % d’étudiants de première année d’université qui ne passent pas en 2e année, 30 % redoublent, 16 % se réorientent et 6 % abandonnent.

 

HD-394---dossier-1De nombreuses passerelles

Pour autant, « il n’y a pas d’échec en orientation : seulement des ajustements et bifurcations ! » rappelle Michel Quéré, directeur de l’Onisep, qui propose un outil Folios en complément de ce parcours Avenir (lire son interview ci-dessous). En cas de difficulté, il faut réagir le plus rapidement possible pour se réorienter, grâce aux nombreuses passerelles existantes. « Nous regardons si c’est la filière ou le domaine qui n’a pas convenu. Si, par exemple, c’est la filière universitaire pour laquelle le jeune n‘était pas assez autonome, on regarde les formations en BTS, DUT (…). Si c’est le domaine (la matière), on cherche une autre voie et un établissement avec une rentrée décalée en janvier, ou bien l’on émet de nouveaux vœux sur APB », détaille Sophie Laborde-Balen.

L’important est de dédramatiser pour les familles ; « on ne décide pas de toute sa vie à 18 ans ! » rappelle Christelle Ménard, directrice du SUIO d’Angers (lire son interview plus bas). Il faut prendre le temps d’analyser son parcours et de construire un nouveau projet avant de faire de nouvelles candidatures, en se déplaçant sur les salons, les journées portes ouvertes. En outre, il est judicieux de mener des enquêtes « métier » en interrogeant ses proches comme des professionnels concernant la voie envisagée. Le SUIO d’Angers propose le dispositif Transver’Sup. « Ce dispositif intègre un accompagnement individuel à la définition de projet, des ateliers sur le thème « préparer son changement d’orientation » et des mini-stages de découverte en entreprise pour définir un nouveau projet », détaille Christelle Ménard.

La clé de l’orientation réside avant tout dans le dialogue. « Ce n’est pas un sujet tabou, il faut être proactif, en parler avec ses proches, professeurs (…) et rencontrer des professionnels de l’orientation ! Il ne faut pas subir son parcours scolaire… en remettant à plus tard la construction de son orientation », conclut Michel Quéré.

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TEMOIGNAGES

« La voie la plus adaptée à mon ambition comme à ma personnalité ! »

« Dans le cadre de mon BTS Management des Unités Commerciales, j’ai pu bénéficier d’un accompagnement personnalisé concernant mon orientation scolaire post-BTS. Etant indécise, l’accompagnement par une COP m’a permis de prendre connaissance des opportunités de poursuites d’études qui s’offraient à moi. Et ma décision d’intégrer une école de commerce m’est alors apparue comme la voie la plus adaptée tant à mon ambition, qu’à ma personnalité ! »

Pauline Hesse, lycéenne en Terminale ST2S au lycée Georges de la Tour à Metz

 

« Une réorientation réussie »

En 2e année de BTS de communication, mon fils Romain souhaitait se réorienter mais était dans le doute quant au choix de la filière. Nous avons fait appel à une conseillère d’orientation psychologue sur la recommandation d’une amie et ses conseils judicieux et avisés ont permis à Romain d’y voir plus clair. Il a finalement opté pour rejoindre une ESC via les concours Passerelle et va bientôt intégrer le BBA international de Sup de Co La Rochelle !

Joëlle Boyer, Bussy-Saint-Georges (77)

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itw-394---suioINTERVIEW

Christelle Ménard, directrice du SUIO (service universitaire d’information et d’orientation) d’Angers (49), a répondu avec toute son équipe de conseillers d’orientation psychologues (COP) à nos questions

Quels conseils donner à un jeune pour bien s’orienter après le bac ?

Il est tout d’abord important que le jeune s’interroge sur ce qu’il aime faire au lycée ou hors du lycée, qu’il définisse ses envies, son rêve mais également ce qu’il ne veut pas faire. Nous lui conseillons de prendre rendez-vous avec un COP de son lycée, du CIO ou du SUIO. Le COP définira avec lui la stratégie la plus pertinente à mettre en place sur APB pour bien réussir son entrée dans le supérieur. Nous conseillons également aux jeunes de première de profiter des salons de l’orientation (lire en encadré) pour découvrir le spectre des possibles et des portes ouvertes pour poser toutes les questions concernant la formation, les compétences requises, l’insertion professionnelle…

 

Comment peuvent-ils construire un projet professionnel et choisir un métier qui va leur correspondre ?

Le jeune a le droit de ne pas savoir lors de son entrée à l’université, par exemple. En effet, la licence reste relativement généraliste les deux premières années. L’étudiant doit durant sa licence travailler sur son 3PE (Projet Professionnel Personnel de l’Etudiant) afin de construire son projet. Il sera alors accompagné d’un enseignant référent et des COP du SUIO-IP pour l’aider dans sa démarche. Il pourra s’aider des interventions de plus en plus nombreuses de professionnels et des stages.

Nous devons arrêter de penser que l’avenir professionnel se définit systématiquement après le bac, que le choix après bac est définitif. L’université travaille donc non seulement sur l’apprentissage des savoirs disciplinaires mais aussi sur le développement des « soft skills » (savoir être) et les méthodes de travail et d’analyse (savoir faire).

 

Comment savoir si le jeune doit s’engager sur des études courtes ou longues ?

Il n’est pas nécessaire de demander aux jeunes de choisir. Beaucoup d’étudiants de DUT continuent en licence (souvent en licence pro). Inversement, des étudiants de licence peuvent se professionnaliser en 3e année en s’orientant vers une licence pro et non un master.

 

Quels sont les secteurs porteurs et le jeune doit-il choisir son orientation en fonction de ce marché ?

Actuellement, les profils numérique, informatique, électronique, mathématique (statistique, big data) sont très recherchés. Mais de nombreux métiers de demain n’existent pas encore. Laissons nos jeunes les inventer. Le désir d’entreprendre des jeunes de 18 à 25 ans est en croissance depuis 12 ans : 24 % de nos jeunes sont tentés par l’aventure de l’entrepreneuriat. L’ambition de l’université d’Angers est de favoriser le passage de cette tentation à l’action. L’entrepreneuriat doit aussi être envisagé, et de plus en plus tôt dans le cursus, comme une autre voie d’insertion professionnelle choisie et réussie. L’étudiant a ainsi la possibilité pendant ses études de s’informer, de rencontrer des entrepreneurs, de tester ses idées, ses potentialités ou son projet de création d’entreprise. L’université d’Angers accompagne ses étudiants entrepreneurs, qui sont aussi de véritables défricheurs des nouvelles tendances du marché de l’emploi.

 

Quels sont les principaux critères à regarder pour choisir une formation ?

Il faut se renseigner sur le programme, les modalités de sélection dans la formation, les débouchés (emploi ou poursuite d’études possible) et les méthodes d’enseignement. Pour ce faire, il peut consulter les sites internet des écoles et des sites généralistes (Onisep, lesmetiers.net, CIDJ, Diplodata, Vocasciences… ). Mais il faut aussi questionner ses propres affinités. Un étudiant brillera toujours davantage dans une formation qu’il a choisie et construira plus efficacement son projet personnel s’il y trouve un intérêt concret !

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POINT DE VUE

itw-394-Anne-Marie-d'ArgAnne-Marie d’Argentré s’est rendue au salon Studyrama d’Angers avec son fils Loïc, élève en Terminale S, afin de l’aider dans ses choix d’orientation. Témoignage.

« Mère de trois enfants, pour mes deux aînés les choix d’orientation s’étaient faits facilement, ma fille visant médecine depuis la 5e, elle a eu la chance de passer le cap de la première année en deux ans et poursuit actuellement ses études. C’était un choix unique et réfléchi. Benjamin, mon fils cadet, s’est lui intéressé aux écoles d’ingénieur ; nous avons fait les journées portes ouvertes (JPO) des écoles qui lui ont permis de choisir sa spécialité : électronique biomédicale.

Se déplacer sur ces JPO donne vraiment beaucoup d’informations complémentaires. Cela permet de vérifier les spécialités proposées, de visiter l’école, les laboratoires, de discuter avec les élèves, de sonder l’ambiance… et de demander également le niveau requis en maths, physique-chimie pour bien postuler sur le portail APB. Ce sont des informations qu’on ne trouve pas dans une plaquette !

Pour mon fils Loïc, au profil plus polyvalent, j’ai fait appel à un coach en orientation car il s’intéresse à l’audiovisuel comme au dessin, aux sciences… Ce coach, qui travaille avec lui à l’aide de tests d’orientation et d’entretiens approfondis, permet de bénéficier d’un regard extérieur, qui n’est pas seulement celui des parents, souvent inquiet et qui a tendance à influencer sur la voie à choisir.

Nous sommes aujourd’hui au salon Studyrama d’Angers où nous avons pu rencontrer des responsables de prépas scientifiques et d’écoles d’ingénieur. Nous ferons ensuite les JPO pour continuer à affiner son projet ! J’essaye surtout de ne pas lui faire porter trop d’anxiété ! »

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ZOOM

Bien informé, bien orienté !

Profitez des nombreux salons d’information sur l’orientation et les métiers organisés par www.studyrama.com et letudiant.fr ainsi que des nombreuses journées portes ouvertes (JPO) des établissements. Sans oublier les initiatives locales menées par des associations. Un exemple : dans le Vaucluse, à Avignon, l’AFFC, Association forum formation carrières, organise chaque année (le dernier samedi du mois de janvier – le 28 janvier en 2017) une manifestation « Rencontres après bac », qui réunit quelque 130 exposants qui viennent présenter pas moins de 450 formations.

D’autres ressources sont précieuses en matière d’orientation :

- Le service public de l’orientation : orientation-pour-tous.fr et au 0811 70 39 39.

- monorientationenligne.fr et aussi par téléphone, où un conseiller répond au 01 7777 12 25, du lundi au vendredi, de 8 h à 20 h.

- L’Onisep. Cet organisme public met à disposition des documents d’information dans les CIO (centres d’information et d’orientation) et sur son site internet : onisep.fr.

- Le CIDJ, Centre d’Information et documentation jeunesse, informe sur tous les secteurs pros : métiers, études, stages… www.cidj.com.

- Les CARIF OREF, Centre animation ressources d’information sur la formation / Observatoire régional emploi formation : intercariforef.org.

 

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Portail Admission Post-Bac (APB) : le mode d’emploi

Leur bac en poche, les élèves peuvent étudier à l’université de la licence (bac + 3) jusqu’au doctorat (bac + 8) ou privilégier des filières courtes (BTS, DUT), des classes préparatoires aux grandes écoles de commerce, d’ingénieurs, ou encore opter pour des écoles à prépa intégrées et de nombreuses autres écoles spécialisées…

 

Les lycéens de terminale peuvent saisir jusqu’à 24 vœux de formation (12 par filière) sur le portail des admissions post-bac www.admission-postbac.fr à partir du 20 janvier jusqu’au 20 mars 2017. Attention, au-delà de cette date, vous ne pourrez plus ajouter de vœux. Évitez d’attendre le dernier moment pour vous connecter du fait des risques élevés de surcharge des serveurs ! « Pour le classement des vœux, seul compte le souhait du jeune. On doit mettre ce que l’on veut en premier. Car s’il met en premier vœu une filière non sélective, il sera automatiquement pris », conseille Christelle Ménard, du CIO d’Angers. Attention à prendre en compte tous les critères avant d’émettre vos vœux. « Il faut choisir selon ses envies… et aussi la réalité de ses bulletins de notes pour cibler par exemple, la classe préparatoire du niveau adéquat, complète Sophie Laborde-Balen. Et il faut être vigilant sur ses capacités à vivre seul, loin de ses amis (…) et se mettre dans chaque configuration pour être certain que si son premier vœu est accepté il trouve ça vraiment génial ! ». N’hésitez pas à anticiper vos choix, dès la classe de première, en fréquentant les salons d’orientation et les journées portes ouvertes.

Bon à Savoir : Depuis 2016, tous les futurs bacheliers doivent obligatoirement commencer la saisie de leurs vœux par une licence libre de leur académie. L’objectif : avoir au moins ce vœu accepté et ne pas se retrouver sans affectation. Pour toute demande de Licence 1 à « capacité limitée » ou encore « en tension », (pastilles jaunes et bleues) en Ile de France, le candidat doit obligatoirement émettre au moins 5 vœux supplémentaires de L1. Attention : il ne s’agit pas d’un simple conseil : si vous ne faites pas 6 voeux, l’algorithme d’APB fera passer votre candidature après les bacheliers ayant fait au moins 6 vœux.

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A SAVOIR

Contester une décision d’orientation

En cas de désaccord avec la proposition d’orientation du conseil de classe, vous pouvez faire appel.

  1. Première étape : prenez rendez-vous avec le chef d’établissement pour un entretien, et préparez votre argumentaire. S’il refuse de vous recevoir, c’est une cause d’annulation de la décision d’orientation.
  2. Si ce rendez-vous se solde par un échec, vous pouvez saisir la commission d’appel* dans un délai de 3 jours ouvrables à compter de la réception de la notification de la décision du chef d’établissement. Vous ne serez entendu que si vous en formulez la demande par écrit (notifiée et signée) avec la mention des motivations qui l’ont fondée.

Vous devez préparer votre audition devant la commission d’appel en venant avec un dossier complet. Contactez les représentants de votre APE PEEP pour vous conseiller ; ceux-ci pourront vous accompagner dans votre démarche.

Conseils : insister

– sur les faits objectifs ayant empêché l’enfant d’être performant : maladie, problèmes familiaux, etc. ;

– sur les éventuels manquements de l’établissement : nombre insuffisant de contrôles, échanges difficiles avec le chef d’établissement et/ou le professeur principal, absences de professeurs non remplacés, etc. ;

– sur les éventuelles irrégularités de la décision d’orientation : absence de motivation, ou absence de rendez-vous avec le chef d’établissement, etc.

  1. Si la famille n’est toujours pas satisfaite du verdict de la commission d’appel, elle peut alors saisir le tribunal administratif. Le juge n’examinera pas le dossier de l’élève mais vérifiera qu’il n’y ait pas d’erreurs manifestes de droit dans le dossier.

 

Bon à savoir : Les établissements n’ont pas le droit de refuser un redoublement aux élèves de 6e, 3e et seconde si la famille n’est pas d’accord avec l’orientation proposée.

 

Pour aller plus loin : « Le Guide Piau : les droits des élèves et des parents d’élèves », par Valérie Piau, avocate en droit de l’éducation (Editions de l’Etudiant).

Les taux d’appel obtenant gain de cause atteignent un peu plus de la moitié des cas (51 % en troisième , idem en seconde selon les statistiques du ministère).

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itw394-Michel-QuereGRAND TEMOIN

Michel Quéré, directeur de l’ONISEP, Office national d’information sur les enseignements et les professions

Comment l’Onisep aide-t-il les jeunes et leur famille dans leurs choix d’orientation ?

Opérateur de l’Education Nationale, nous travaillons en étroite interaction avec le monde éducatif, les établissements et leurs acteurs afin d’être au plus près des jeunes dans la classe, faire vivre leurs projets d’orientation, parcours scolaires puis d’insertion. Nous les aidons par le biais des guides Onisep distribués gratuitement à tous les élèves aux moments clés : après la 3e, la 2e et après le bac. Nous préservons ce format papier, plus facile à prendre en main pour étayer la discussion du jeune avec ses parents, professeurs (…) que devant un écran. Si nous sommes engagés dans la transition numérique, le portail onisep.fr permettant une recherche fine, les deux formats restent complémentaires et indispensables.

Nous complétons cette offre par des collections, dont Parcours, qui permet d’approfondir leur réflexion vers un secteur, un métier. Et nous sommes organisateurs de salons et forums, qui ont pris une place importante dans la manière dont le jeune construit et mûrit son orientation au moment clé du début-fin d’année civile.

 

Vous avez ouvert cet été sur www.onisep.fr un nouvel espace dédié aux parents

Cet espace partagé est le fruit d’un travail de co-construction avec les associations des parents d’élèves, pour donner des clés aux familles afin qu’elles appréhendent mieux l’organisation du système éducatif, les formations, les dispositifs de suivi et d’accompagnement… Le choix d’entrée par niveau est important, car on ne se pose pas les mêmes questions au collège qu’au lycée !

De même, les vidéos pédagogiques expliquent l’école à différents niveaux et dans plusieurs langues, afin de lever les inquiétudes des parents.

Enfin, la « foire aux questions » qui balaye leurs principales interrogations, permet d’avoir une réponse courte ou plus complète avec des références aux textes.

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Quels conseils donneriez-vous à un jeune pour bien s’orienter ?

L’orientation se construit dans le temps, et n’est pas déterministe. Il faut donc commencer tôt, sensibiliser dès le collège les jeunes pour qu’ils débutent une réflexion… puis qu’ils ne l’arrêtent plus ! A l’appui du parcours Avenir, l’application Folios permet de conserver les traces de leurs apprentissages, de leurs expériences. Il faut qu’ils apprennent à bien se connaître, pour pouvoir se projeter.

Puis il faut dialoguer, ce n’est pas un sujet tabou, il faut être proactif, en parler avec ses proches, professeurs (…), ne pas hésiter à passer la porte des CIO et rencontrer des professionnels de l’orientation ! Il ne faut pas subir son parcours scolaire en remettant à plus tard la construction de son orientation. Il faut choisir dans quel domaine on veut se situer, puis avancer peu à peu au fil des découvertes, stages, rencontres.

Ensuite, il y a des passerelles tout au long de sa vie pour changer de trajectoire ! Il n’y a pas d’échec en orientation : seulement des ajustements et des bifurcations !

 

 

Biographie

Directeur de l’Onisep depuis le 31 mai 2016, Michel Quéré est docteur en sciences économiques, docteur en urbanisme et directeur de recherche au CNRS. Recteur de l’académie de Rennes de 2013 à 2016, Michel Quéré a dirigé la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) au ministère de l’Education nationale de 2009 à 2013, et le Céreq (Centre d’études et de recherche sur les qualifications) de 2006 à 2009.

 

 

 

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