DOSSIER

DOSSIER : Les grands parcours éducatifs

dessin-ouv-393Transversalité, pluridisciplinarité, progressivité… La manière dont les enseignements sont dispensés aux élèves prend de nouvelles formes. Quatre grands domaines d’apprentissages sont concernés et font désormais l’objet chacun d’un parcours éducatif spécifique, tout au long de la scolarité :

- le parcours Avenir, qui concerne l’orientation des élèves (dès l’entrée

au collège),

- le parcours Citoyen, construit notamment autour de l’EMC (enseignement moral et civique),

- le parcours Santé (éducation, protection et prévention),

- le parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC).

Principale innovation créée par ces parcours : la mobilisation de plusieurs disciplines, ce qui implique une nouvelle façon de travailler pour les enseignants, en équipe ou en lien plus serré, comme c’est le cas depuis la rentrée au collège avec la mise en place des EPI, enseignements pratiques interdisciplinaires.

Ces quatre parcours éducatifs fixent chacun des objectifs à atteindre, progressivement, avec différents paliers identifiés suivant le nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Quant à leur évaluation et l’information apportée aux parents, elles seront indiquées dans le cadre du nouveau livret scolaire unique, du CP à la 3e, en particulier les projets mis en place dans le cadre de ces parcours.

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Le parcours citoyen

 

hd-393-dossier-citoy-sipaLe « parcours éducatif et citoyen » est né de la « Grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » (lire plus bas), un plan de plusieurs mesures annoncé en janvier 2015, à la suite des attentats qui ont frappé notre pays. Ce parcours comprend principalement un enseignement « moral et civique » (300 heures de formation au total) ainsi qu’une éducation aux médias et à l’information.

Le programme d’enseignement moral et civique (EMC), dispensé de l’école élémentaire au lycée, se fonde sur les principes et les valeurs de la République, et notamment la laïcité. A raison d’une heure par semaine en primaire et de deux heures par mois pour les collégiens et les lycéens, le programme d’EMC est articulé autour de quatre « dimensions » : la sensibilité, qui vise à l’acquisition d’une conscience morale, la règle et le droit, pour comprendre le sens des règles du vivre ensemble, le jugement, et la notion d’engagement.

L’enseignement moral et civique a pour principaux objectifs « la transmission d’un socle de valeurs communes (la dignité, la liberté, l’égalité, la solidarité, la laïcité, l’égalité entre les femmes et les hommes, etc.), le développement du sens moral et de l’esprit critique, la préparation à l’exercice de la citoyenneté, et la sensibilisation à la responsabilité individuelle et collective ».

 

EMI

L’EMI, éducation aux médias et à l’information, s’intègre de manière transversale dans les différentes disciplines. Si dans de nombreux cas ce sont les professeurs documentalistes qui l’animent, l’encadrement de cette éducation peut également être assuré par des enseignants d’autres disciplines, comme par exemple l’histoire et l’anglais dans le second degré.

L’éducation aux médias et à l’information est nécessaire pour développer une connaissance critique de l’information, décrypter l’image et apprendre à se forger une opinion.

Un objectif également affiché chaque année, en mars, par l’opération nationale menée par le Clemi (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information), « la semaine de la presse et des médias dans l’école », qui concerne plusieurs millions d’élèves, du primaire au lycée. La 28e « Semaine » se déroulera du 20 au 25 mars 2017.

 

Un parcours, des projets

La circulaire du 20 juin 2016 qui précise les orientations éducatives et pédagogiques pour la mise en œuvre du parcours citoyen, met en avant la mise en œuvre de projets éducatifs, dans et hors l’école ou l’établissement pour « donner du sens aux apprentissages et rendre concrètes les valeurs de la citoyenneté démocratique ». Des projets qui peuvent notamment prendre la forme de rencontres avec différents acteurs de la société : professionnels de l’information, représentants des corps de la sécurité civile, de la police, de l’armée, élus, représentants syndicaux, etc.

 

Lire l’actu… gratuitement

Lancée il y a quelques semaines, la plateforme LireLactu met gratuitement à disposition des collégiens et des lycéens la presse quotidienne nationale (La Croix, Les Échos, Le Figaro, L’Humanité, Libération, Le Monde, Le Parisien) ainsi que des magazines (Challenges, Courrier International et Sciences et Avenir). Un nouvel outil qui permettra aux élèves de voir « qu’il existe des points communs entre les titres de presse, comme la vérification de l’information, même s’ils peuvent traiter la même information différemment, suivant leur identité éditoriale », a insisté Najat Vallaud-Belkacem lors du lancement de ce dispositif. Reste maintenant à voir les modalités pratiques pour l’accès à ce service par les élèves, l’équipement informatique faisant encore défaut dans de nombreux établissements scolaires…

 

« Grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République »

Outre la mise en place d’un parcours citoyen, le plan issu de la « Grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » prévoit entre autres :

– l’installation d’une journée de la laïcité, tous les 9 décembre, anniversaire de la loi de 1905,

– la mise en place de formateurs à la laïcité et à l’enseignement moral et civique, chargés d’aider les enseignants à aborder avec les élèves les questions relatives à la citoyenneté, à la laïcité et à la lutte contre les préjugés,

– la participation des élèves à la semaine de lutte contre le racisme et l’antisémitisme,

– la valorisation des rites républicains (hymne national, drapeau, devise nationale).

 

 

Le Parcours de santé

 

hd-393-dossier-santePrévu par la loi du 8 juillet 2013, un parcours éducatif de santé est « proposé » à chaque élève, « en fonction de ses besoins ». Mis en place depuis cette rentrée, ce parcours vise à structurer la présentation des dispositifs qui concernent à la fois la protection de la santé des élèves, les activités éducatives liées à la prévention des conduites à risques et les activités pédagogiques mises en place dans les enseignements en référence aux programmes scolaires. La circulaire du 28 janvier 2016 précise le contenu de ce « parcours » en trois grands axes : éducation à la santé, prévention et protection de la santé.

- Education à la santé

Dès la maternelle et pour chaque cycle sont décrites les acquisitions visées et les activités de classe effectuées par les enseignants. Celles-ci sont basées sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture et les programmes scolaires.

- Prévention

Cet axe présente les actions centrées sur une ou plusieurs problématiques de santé prioritaires ayant des dimensions éducatives et sociales : conduites addictives, alimentation et activité physique, vaccination, contraception, protection de l’enfance, etc. Dans le secondaire, c’est au sein du CESC (comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté), où siègent des représentants de parents d’élèves, que sont coordonnées ces actions.

- Protection de la santé

Cet axe comprend l’ensemble des démarches liées à la protection de la santé des élèves à mettre en œuvre dans l’école, le collège ou le lycée, « dans le but d’offrir aux élèves l’environnement le plus favorable possible à leur santé et à leur bien-être ». Il peut s’agir d’actions sur le climat scolaire, la restauration scolaire, les questions d’ergonomie, les problèmes liés aux sanitaires… Des sujets qui sont abordés en particulier au conseil d’école (primaire) ou au conseil d’administration (secondaire), deux instances où les parents d’élèves sont représentés.

 

La santé scolaire, aussi une question de moyens

Si sur le fond et dans les objectifs affichés la mise en place d’un parcours éducatif de santé apparaît comme une avancée positive en matière de prévention et d’éducation à la santé pour les élèves, se pose néanmoins la question des moyens. En effet, ce parcours comporte des étapes pour lesquelles les moyens humains font défaut. Un exemple : le bilan médical obligatoire à l’âge de 6 ans. Obligatoire sur le papier, car concrètement, à cause d’une pénurie de médecins scolaires, il en est tout autrement… Aujourd’hui, on dénombre environ 1 médecin scolaire pour… 15 000 élèves. Pour le Syndicat national des médecins scolaires et universitaires SNMUS-UNSA, il en faudrait 1 pour 5 000.

Le 13 septembre 2016, par la voix de sa secrétaire générale Marianne Barré, le syndicat affirmait ainsi que, selon le bilan 2015-2016 réalisé par leurs soins, « la visite médicale obligatoire de 6 ans a été réalisée pour moins d’un quart de la population concernée » et que « le nombre d’élèves ayant bénéficié d’un bilan de dépistage infirmier et/ou d’une visite médicale était passé de 79,8 % en 2012-2013 (données Eduscol) à 57 % ». Une situation alarmante, qui creuse les inégalités territoriales et sociales.

 

Information aux parents

Inscrit dans le projet d’école ou d’établissement, le parcours éducatif de santé doit être concrètement explicité sous la forme d’un « document bref, intelligible par l’ensemble des parties prenantes, au premier rang desquelles les familles », comme le stipule la circulaire officielle. Visites médicales et de dépistage, examens systématiques et à la demande, suivi infirmier, accompagnement social, dispositifs locaux de prise en charge des enfants et adolescents… la description de toutes ces ressources disponibles pour les élèves et leurs familles en matière de santé doit ainsi être communiquée. Dans les faits, il semble que cette communication aux familles de ce nouveau parcours éducatif de santé, « dans un document bref et intelligible » prenne un peu de retard…

 

 

 

Le Parcours Avenir

 

hd-393-dossier-orien-sipaMis en place depuis l’an passé au collège et au lycée, le parcours Avenir (parcours individuel, d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel) a pour objectif de permettre à chaque élève de découvrir le monde économique et professionnel, de développer le sens de l’engagement et de l’initiative, et d’élaborer un projet d’orientation, scolaire et professionnel. Un parcours qui concerne tous les élèves, de la 6e à la terminale.

Ce parcours Avenir se fonde sur l’acquisition de compétences et de connaissances relatives au monde professionnel dans le cadre des enseignements, et notamment par le biais des EPI – enseignements pratiques interdisciplinaires – avec une des huit thématiques proposées (« Monde économique et professionnel »), mais aussi par le biais d’actions plus concrètes : visites d’entreprises, stages en milieu professionnel, conférences et débats, forums sur l’orientation, les métiers, etc. Un des poins d’orgue de ce parcours reste la « séquence d’observation en milieu professionnel », pour tous les élèves de 3e. Une première immersion en entreprise pour les collégiens d’une durée de 5 jours (lire ci-dessous).

 

Un parcours avec de nombreux acteurs

Le parcours Avenir mobilise l’ensemble de la communauté éducative. Et parmi tous ses acteurs, certains ont la charge spécifique de transmettre l’information sur l’orientation. Aux premiers rangs desquels les conseillers d’orientation psychologues (CoPsy), qui interviennent dans les classes, organisent des séances d’information, et reçoivent les élèves individuellement, à leur demande, notamment dans les CIO (centres d’information et d’orientation) où ils exercent (annuaire des quelque 500 CIO sur www.education.gouv.fr – cliquez ici).

Autre acteur à ne pas négliger : le professeur principal, qui connaît bien le profil de l’élève et le suit tout au long de l’année. A la fin de chaque cycle – en 3e, en 1re et en terminale – des entretiens personnalisés d’orientation conduits par ce dernier, en coopération avec les conseillers d’orientation-psychologues, doivent être proposés à l’élève et à sa famille.

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Trouver un stage en classe de 3e

Si c’est un passage obligé pour tous les élèves en fin de collège, trouver un stage tourne parfois au casse-tête pour les familles. En effet, chacun ne dispose pas du même réseau relationnel pour trouver une entreprise pouvant accueillir un jeune de 14-15 ans pendant une semaine pour « une séquence d’observation ». Des sites internet apporte aux jeunes des clés pour dénicher ce fameux stage : des conseils pour entrer en relation avec une entreprise, rédiger une lettre de motivation, savoir où chercher, etc. Association loi 1901 placée sous le haut patronage du Ministère de la Jeunesse et des Sports et « pour que tous les jeunes aient un accès égal à l’information nécessaire à leur autonomie », le CIDJ propose un dossier très complet à ce sujet : à découvrir ici.

Des collectivités vont même plus loin pour aider les jeunes à trouver un stage : les conseils départementaux notamment. Un exemple, celui de la Seine-Saint-Denis, qui propose aux jeunes une plateforme où ils peuvent déposer leur demande et répondre à des offres de stages. Infos sur monstagede3e.seine-saint-denis.fr. Un service de « banques de stages » proposé par d’autres départements : Essonne, Saône-et-Loire, Seine-Maritime, Loire-Atlantique

 

Des outils pour préparer son orientation

Outre les salons d’information sur l’orientation et les métiers – et notamment le salon européen de l’Education qui se tient en novembre à Paris (www.salon-education.com) –, il existe aujourd’hui de nombreuses sources d’information en la matière pour les jeunes et leurs parents. Trois exemples :

  • le service public de l’orientation : orientation-pour-tous.fr et au 0811 70 39 39.
  • monorientationenligne.fr. Un dispositif qui permet aux élèves et à leurs parents d’obtenir des informations sur l’orientation scolaire et professionnelle et d’échanger en direct avec des conseillers d’orientation par messagerie instantanée.

Par téléphone, un conseiller répond aux demandes au 01 7777 12 25, du lundi au vendredi, de 8 h à 20 h.

  • L’Onisep. Cet organisme public met à disposition des documents d’information dans les CIO (centres d’information et d’orientation) et sur son site internet – onisep.fr – liste de façon exhaustive les formations disponibles et les établissements qui les proposent.

 

hd-393-dossier-artLe parcours d’éducation artistique et culturelle

 

La loi d’orientation du 8 juillet 2013 reconnaît l’éducation artistique et culturelle comme une composante de la formation générale de tous les élèves. Publié au Journal officiel le 7 juillet 2015, un parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC) est aujourd’hui mis en œuvre pour tous les élèves. Ce parcours, détaillé cycle par cycle, se fonde sur trois grands piliers :

– des rencontres avec des artistes et des œuvres,

– des pratiques individuelles et collectives dans différents domaines artistiques,

– des connaissances qui permettent l’acquisition de repères culturels ainsi que le développement de l’esprit critique.

 

Investissement et initiatives

Les enseignements obligatoires sont les principaux vecteurs de ce parcours : enseignements d’arts plastiques, d’éducation musicale et d’histoire des arts principalement, mais aussi d’autres disciplines telles le français, l’histoire-géographie… En plus de ces temps d’enseignements, des projets spécifiques portant sur les arts et le patrimoine doivent jalonner le parcours de chaque élève – des projets qui s’appuient sur la pluridisciplinarité et qui s’inscrivent dans le projet d’école ou d’établissement. Au collège, ces projets d’éducation artistique et culturelle sont développés dans le cadre des EPI (enseignement pratiques interdisciplinaires), notamment dans le thème « culture et création artistiques ».

Concrètement, la nature – et la qualité ! – de tous ces projets dépend en grande partie des enseignants et de leur capacité d’investissement et d’initiative. Spectacles, visites de musées ou d’expositions, projections de films, rencontres avec un musicien ou un écrivain… la palette est large, d’autant plus que notre pays peut s’enorgueillir d’un patrimoine très riche en matière artistique et culturelle !

La qualité des PEAC dépend également des ressources et des moyens mis à la disposition des équipes éducatives. Par exemple, cette année, l’académie de La Réunion et la direction des affaires culturelles ont financé une opération « Un artiste à l’école », des parcours d’éducation artistique et culturelle en arts visuels pour le premier degré. Des parcours thématiques déclinés suivant les 4 grands bassins d’éducation de La Réunion. Objectif : accroître les connaissances des élèves sur leur environnement culturel (faune et flore en particulier) grâce à l’intervention d’artistes plasticiens et de photographes professionnels.

 

Histoire des arts

Outre la pratique artistique (musique, arts plastiques), les élèves reçoivent une éducation en histoire des arts. Un enseignement obligatoire, du CP au lycée, fondé sur une approche pluridisciplinaire et transversale des œuvres d’art, qui s’articule autour de six domaines artistiques :

– les arts de l’espace (architecture…) ;

– les arts du langage (littérature, poésie…) ;

– les arts du quotidien (objets d’art, mobilier…) ;

– les arts du son (musique, chanson…) ;

– les arts du spectacle vivant (théâtre, chorégraphie, cirque…) ;

– les arts visuels (cinéma, photographie…).

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