DOSSIER

Dossier : les nouveautés de la rentrée 2015-2016

illus-cmjn_VdP_387Nouveaux cycles, nouveaux programmes, nouvelle définition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture (que chaque élève doit maîtriser à la fin de sa scolarité obligatoire)… Autant de nouveautés qui seront mises en œuvre à la rentrée… 2016 ! Pour autant, l’année scolaire qui s’annonce ne sera pas seulement une année de transition avant ces grands changements. En effet, la rentrée 2015 verra notamment l’application de nouveaux programmes à l’école maternelle, ainsi que la mise en place d’un enseignement moral et civique, organisé de l’école élémentaire à la terminale. Un enseignement qui fait partie des nombreuses mesures prises dans le cadre de la « Grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » : valorisation des rites républicains, création d’une « réserve citoyenne de l’Education nationale », installation d’une journée de la laïcité, mise en place dans les établissements scolaires de 1 000 formateurs à la laïcité et à l’enseignement moral et civique…

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En primaire, la rentrée 2015 sera marquée par la consolidation des dispositifs issus de la loi sur la refondation de l’école du 8 juillet 2013, notamment la scolarisation des enfants de moins de trois ans et le dispositif « Plus de maîtres que de classes ». Ces mesures seront renforcées dans les REP et les REP+, les zones identifiées par la nouvelle carte de l’éducation prioritaire. Ainsi, en septembre, la France comptera 1 089 réseaux (un collège et les écoles rattachées) d’éducation prioritaire (REP), dont 350 REP+, réseaux « super-prioritaires » (qui remplacent les ECLAIR). Notons que lors du comité interministériel Égalité et Citoyenneté du 6 mars 2015, concernant la scolarisation des enfants de moins de trois ans en REP+, un objectif de 50 % de scolarisation a été fixé. Concernant le dispositif « Plus de maîtres que de classes », l’effort portera prioritairement sur les classes du cycle 2, les premières années de l’école élémentaire.

 

HD-387---dossier-chaisesRythmes scolaires

Si ces deux mesures concernent environ 1 élève sur 5 du primaire (18 % des écoliers sont dans un établissement d’éducation prioritaire, comme 20 % des collégiens et 2% des lycéens, soit environ 1 700 000 élèves sur 11 800 000), il est une réforme qui concerne l’ensemble des élèves de maternelle et d’élémentaire : celle des rythmes scolaires, qui a été généralisée lors de la dernière rentrée. Pour beaucoup, et en particulier de nombreux parents, cette réforme a plus été une source de préoccupations que de satisfactions… Inégalités quant aux activités proposées, problèmes d’encadrement avec des animateurs peu ou pas formés.

Un constat relayé par Valérie Marty, présidente de la PEEP, devant la ministre de l’Education nationale, lors du congrès de Lille le 14 mai : « L’école maternelle est en difficulté avec ce nouvel aménagement du temps scolaire. Les élèves de maternelle peinent à s’adapter à ces nouveaux rythmes, fatigués, souvent désorientés avec la multiplication des adultes les encadrant. Pour la PEEP, les écoles maternelles doivent être exclues de cet aménagement. »

Comme il a été indiqué lors d’un point d’étape en juin sur cette réforme des rythmes, la souplesse devrait être de mise concernant la maternelle. La ministre Najat Vallaud-Belkacem a ainsi demandé qu’« une attention particulière soit apportée, en maternelle, au risque de fatigue des enfants et aux conditions dans lesquelles est organisée la sieste, afin que les besoins de repos des enfants soient pris en compte tout en préservant le temps d’apprentissage. »

Par ailleurs, afin de mieux informer les parents sur ces nouveaux aménagements des temps scolaires, le ministère a mis en ligne un site internet (education.gouv.fr/5matinees), qui permet de consulter les horaires de classes de ses enfants.

 

Maternelle : un seul cycle et un nouveau programme

Nouveauté de la prochaine rentrée, l’école maternelle (petite, moyenne et grande sections) sera désormais constituée d’un seul cycle, appelé cycle des apprentissages premiers (cycle 1). Cette refonte des cycles concernera progressivement les autres classes, jusqu’à la classe de 3e. Une nouvelle architecture qui se décomposera ainsi :

– le cycle 2, cycle des apprentissages fondamentaux, correspondant aux cours préparatoire, cours élémentaire première année (CE1) et cours élémentaire deuxième année (CE2) ;

– le cycle 3, cycle de consolidation, correspondant au cours moyen première année (CM1), au cours moyen deuxième année (CM2) et à la classe de sixième ;

– le cycle 4, cycle des approfondissements, qui correspond aux trois dernières années du collège : classes de cinquième, de quatrième et de troisième.

Cinq grands domaines d’apprentissage composeront le nouveau programme de l’école maternelle, applicable à la rentrée : « Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions » ; « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique » ; « Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques » ; « Construire les premiers outils pour structurer sa pensée » ; « Explorer le monde ». Comme nous l’a indiqué Michel Lussault, président du Conseil Supérieur des programmes (CSP), « De nombreuses recherches montrent que le jeu est essentiel pour apprendre ». En conséquence, le nouveau programme de maternelle sera davantage axé sur des activités en situation, des jeux, plutôt que sur des exercices formels.

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HD-387---dossier-primaireLangues vivantes

Etudes après études, l’apprentissage des langues vivantes reste toujours un des maillons faibles du système éducatif français. Pour inverser la tendance des classements internationaux en la matière, plusieurs mesures sont prises pour améliorer le niveau en langue des élèves.

Comme le prévoit la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, l’apprentissage d’une première langue vivante doit être mis en place dès le CP. Une initiation, qui privilégie l’oral, d’une durée annuelle de 54 heures. Cette mesure entrera en vigueur en 2016. Par ailleurs, dans le cadre de la réforme du collège, applicable en 2016 également, une deuxième langue vivante sera enseignée dès la 5e – l’apprentissage de cette seconde langue ne commençant à l’heure actuelle qu’en 4e. Enfin, comme la précise la circulaire de rentrée, une nouvelle carte des langues vivantes sera mise en place en décembre 2015. Pour chaque école et chaque collège, celle-ci présentera les langues offertes aux élèves et s’assurera de « la continuité de l’offre du CP jusqu’à la terminale, dans toutes les voies d’enseignement et séries ».

 

Collège : une réforme pour 2016

Avec un an de retard, les nouveaux programmes des trois cycles (2, 3 et 4) seront donc mis en œuvre à partir de la rentrée 2016, comme le nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture (décret n° 2015-372 du 31 mars 2015) . Ces nouveaux programmes concerneront le CP, le CM1 et la 5e, les premières années des nouveaux cycles.

La réforme des programmes du collège, et plus largement, l’organisation des enseignements, décidée au printemps 2015, a suscité de nombreuses polémiques, notamment concernant l’apprentissage du latin (et du grec) et le devenir des classes bilangues. Aujourd’hui, le latin est une option facultative, que les élèves peuvent choisir en 5e. La réforme prévoit que l’enseignement du latin soit proposé dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), censés « contribuer à la diversification et à l’individualisation des pratiques pédagogiques », ainsi que dans « un enseignement de complément », comme le précise la circulaire du 30 juin 2015.

Quant aux classes bilangues, il est bien prévu qu’elles soient supprimées. Répondant aux critiques, la ministre de l’Education oppose que les élèves de 5e étudieront tous une deuxième langue vivante étrangère… Nous reviendrons dans un prochain numéro de La Voix des Parents pour détailler l’ensemble des mesures qui dessineront le nouveau collège à la rentrée 2016, notamment les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), véritable clé de voûte de la nouvelle architecture du collège voulu par la ministre de l’Education nationale.

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ZOOM

Un nouveau Parcours d’éducation artistique et culturelle

Un arrêté publié au Journal officiel du 7 juillet dernier vient de redéfinir le parcours d’éducation artistique et culturelle que les élèves devront suivre au cours de leur scolarité. Un parcours détaillé cycle par cycle, qui se fonde sur 3 piliers : des rencontres avec des artistes et des œuvres, des pratiques individuelles et collectives dans différents domaines artistiques, et des connaissances qui permettent l’acquisition de repères culturels ainsi que le développement de la faculté de juger et de l’esprit critique.

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De nouvelles zones et un nouveau calendrier scolaire

Le 17 avril dernier, le calendrier scolaire des trois prochaines années a été dévoilé. En conséquence de la réforme territoriale (regroupement de régions et diminution de leur nombre), la composition des 3 zones a été modifiée :

Zone A : Académies de Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon, Poitiers.

Zone B : Aix-Marseille, Amiens, Caen, Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice, Orléans-Tours, Reims, Rennes, Rouen, Strasbourg.

Zone C : Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse, Versailles.

Notons que la date de la rentrée scolaire pour les quelque 12 millions d’élèves, fixée initialement au 31 août, a finalement été repoussée au 1er septembre.

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Evaluations en primaire

CE1 et en CM2. Pour s’adapter au nouveau découpage des cycles, désormais une évaluation du niveau des élèves aura lieu au début de la classe de CE2 (dernière année du cycle 2). Cette évaluation, qui concernera le français et les mathématiques, a pour but de permettre aux enseignants « d’identifier les difficultés et de mettre en place une réponse adaptée aux besoins de chaque enfant. »

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A SAVOIR

Création d’une « réserve citoyenne »

« Permettre à l’École de trouver parmi les forces vives de la société civile des personnes qui s’engagent aux côtés des enseignants et des équipes éducatives pour la transmission des valeurs de la République » : tel est le sens de la création de la « Réserve citoyenne de l’éducation nationale », une des mesures-phares de la « Grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République », lancée à la suite des attentats qui ont endeuillé notre pays en janvier. Chacun peut s’inscrire à la réserve citoyenne, à partir du moment où son expérience et son vécu vont permettre, aux côtés des enseignants et à leur demande, de participer à la transmission des valeurs de la République. Parmi celles-ci : l’éducation à la citoyenneté et à la laïcité, l’éducation à l’égalité entre filles et garçons, la lutte contre toutes les formes de discriminations, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, ou encore l’éducation aux médias et à l’information.

Vous souhaitez prendre part, bénévolement, à cette action et devenir « réserviste », rendez-vous sur le site dédié, www.lareservecitoyenne.fr, où vous pourrez vous inscrire. Vous seront demandés vos champs de compétences et le périmètre géographique où vous souhaitez intervenir.

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Conserver ses notes au bac ?

Alors que depuis quelques années, les taux de réussite au baccalauréat atteignent des sommets (91,5 % de reçus dans les séries générales lors de la session 2015 !), une nouvelle mesure pourrait encore aider les élèves de terminale à décrocher le diplôme… En effet, un projet de décret, adopté début juillet par le Conseil supérieur de l’éducation, ouvre le droit aux élèves de l’enseignement général et technologique qui ont été recalés au bac de conserver leurs notes égales ou supérieures à 10 sur 20 lorsqu’ils se représenteront à l’examen. Une mesure qui pourrait être applicable dès la session 2015. Reste à savoir si les élèves devront ou non assister aux cours pour lesquels ils auront conservé leurs (bonnes) notes l’année précédente…

 

Nouveauté : une année de césure pour les étudiants

Les étudiants pourront mettre entre parenthèses leur cursus pendant une année grâce à la mise en place d’un nouveau dispositif appelé période d’expérience personnelle dite de « césure ». Les modalités sont définies dans la circulaire n° 2015-122 du 22 juillet 2015. La période « de césure » s’étend sur une durée maximale représentant une année universitaire « pendant laquelle un étudiant, inscrit dans une formation d’enseignement supérieur, la suspend temporairement dans le but d’acquérir une expérience personnelle ».

Attention : si la « césure » a un caractère bien entendu facultatif, l’étudiant doit néanmoins obtenir l’accord du chef d’établissement en lui exposant ses motivations ainsi que les modalités de réalisation de son projet. Un projet qui peut prendre la forme d’un engagement bénévole, d’une formation complémentaire (formation dans un domaine autre que celui de la scolarité principale) ou bien encore dans le but de préparer ou développer une activité professionnelle.

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