EDUCATION

Fournitures scolaires : dépensez moins !

HD-387---fournitures-papaQui dit rentrée des classes, dit forcément liste de fournitures et les dépenses qui vont avec. Alors entre quête de rentabilité et achats groupés tout est bon pour faire baisser la note.

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« Un bon ouvrier a toujours de bons outils »… Quel parent n’a pas entendu cette phrase au cours de sa scolarité, qui pointait du doigt une trousse en manque de cartouche d’encre, l’absence d’une règle ou des défaillances techniques de taille crayon. La rentrée, c’est l’occasion toute trouvée de bien s’équiper pour l’année. Mais cela ne signifie pas forcément s’encombrer de choses superflues. Alors avant de se lancer, le caddie dans une main et la liste dans l’autre à l’assaut des rayons regorgeant de lots de cahiers, classeurs et autres stylos bille, il est important de pratiquer un inventaire précis des fournitures à même de prendre ou reprendre du service. Car la première des économies reste d’éviter une dépense. Et à ce jeu-là, Véronique, mère de quatre enfants, performe. « Avant de racheter, je fais le point de ce qui marche ou pas pour chaque enfant et je pioche ensuite dans ma caisse spéciale fournitures pour le réassort. » Une gestion efficace des stocks qui permet de belles économies. « Quand je vois le montant de l’allocation rentrée scolaire de plus de 300 euros, je n’ai jamais dépensé ça pour rééquiper chacun de mes enfants pour une rentrée. »

40, 120, 150 voire 250 euros… D’une famille à l’autre, les budgets diffèrent selon les impératifs et l’âge des enfants. Car les dépenses de rentrée ne se limitent pas aux stylos et autres cahiers, il faut aussi renflouer les armoires (notamment pour le sport) parfois même tous les ans dans les tranches d’âge où les enfants grandissent vite. En la matière, l’Insee a constaté une croissance de seulement 6 % des prix des vêtements et des chaussures depuis quinze ans contre + 27 % pour l’inflation d’ensemble. Une bonne nouvelle pour le porte-monnaie des parents car l’lnsee note dans son enquête Budget des familles que « parmi les dépenses moyennes de la rentrée (dépenses des ménages avec enfants en âge scolaire en août et septembre), les articles d’habillement et les chaussures comptent pour 60 %, les articles de papeterie pour 14 % et les stylos, crayons et encres pour 8 %. Viennent ensuite les livres scolaires et parascolaires, dictionnaires et encyclopédies (6 %), la maroquinerie et les autres articles de voyage (6 %), les autres produits pesant au total pour 6 %. »

 

Regroupez-vous !

Si pour certains, les traditionnels achats de fournitures constituent un mix entre chasse au trésor et course d’orientation dans une grande surface à la recherche d’un cahier petits carreaux à spirale 64 pages ou de copies double perforées sans marge, d’autres ont choisi une rentrée en mode croisière. Et ceci grâce aux associations de parents d’élèves et leurs opérations d’achats groupés. Autrement dit, vous passez commande, en ligne ou sur papier, des fournitures que vous voulez en vous reportant aux listes pré-établies par les établissements concernés pour chaque niveau et vous recevez ou allez chercher, avant la fin de l’année scolaire, un sac comprenant tous vos achats.

A Castres, la Peep propose ce mode de fonctionnement depuis deux ans grâce à l’association Scoléo qui s’occupe de tout et livre à domicile. « Via ce gros groupement d’achat, sont proposés des produits de qualités basiques, sans licence, pour des prix similaires aux grandes surfaces », détaille la présidente Caroline Debourge. « Et si trois familles se réunissent, les frais d’envoi sont gratuits. » Malgré des freins à la transmission de l’information dans les lycées, collèges et écoles concernés, l’initiative récolte de bons échos auprès des parents convertis à cette formule.

 

HD-387---fournitures-sacs-fDes prix 40 % moins chers

Du côté de la Peep de Bourg-en-Bresse, on préfère négocier les tarifs directement avec un fournisseur local. Eux aussi sont passés par Scoléo pour se mettre le pied à l’étrier, il y a quatre ans, mais ils ont voulu des prix plus attractifs en plus de la simplicité de réception. « Nos prix sont 40 % moins chers qu’en grande surface pour de bons produits. Résultat : 32 euros pour un pack complet d’entrée en 6e hormis agenda et stylo plume », assure l’association. Cette année nous nous sommes même groupés avec la Peep Rhône et la Peep de Villefranche pour peser au maximum dans la négociation soit une trentaine de collèges. Nous avons d’ailleurs obtenu du fournisseur qu’il confectionne lui-même les packs. » Au final, simplicité et économies sans aucune contrainte qui serait liée à des packs imposés. « Les parents ont la possibilité d’enlever certaines fournitures car l’objectif est aussi d’éviter tout gaspillage inutile. »

 

HD-387---fournitures-ciseauTendance durable

Si aujourd’hui les enseignants sont invités à fournir leur liste avant la fin de l’année scolaire pour permettre la mise en place des achats groupés, ils sont aussi encouragés par certains parents d’élèves à revoir leurs exigences pour faire baisser le poids du cartable. Malgré des débuts hésitants, « la récupération des listes en avril semble désormais se passer de manière plus naturelle dans les établissements concernés mais il est regrettable de constater qu’une fois les parents mobilisés partis, l’encombrant cahier de 180 pages refait surface », constate-t-on à la Peep de Bourg-en-Bresse.

De son côté, le ministère de l’Education nationale demande à ce que la liste des fournitures individuelles demandées par chaque enseignant soit impérativement limitée et fasse l’objet d’une concertation la plus large possible au sein des équipes pédagogiques, en relation avec les représentants élus des parents d’élèves. Il encourage d’ailleurs la mise en place de « commissions fournitures » pour faciliter les échanges des différents acteurs à ce sujet. Ainsi « les cahiers au format 24 x 32 cm, jugés trop lourds et encombrants, sont à éviter et ont été retirés de la liste-modèle depuis 2014. » Mais ce n’est pas tout car « l’attention des enseignants est aussi appelée sur le fait que tous les produits de la liste doivent être triables et recyclables ». La liste des fournitures scolaires publiée au Bulletin officiel de l’Education nationale du 18 juin 2015 s’en fait évidemment l’écho. Pour preuve, le retrait du cartable de la liste pour inciter les familles à le réutiliser d’une année sur l’autre. Et pour savoir quoi mettre dans son « cartable durable », rendez-vous par exemple sur le site www.cartable-sain-durable.fr pour penser à adopter des petits réflexes salutaires pour un achat éco-citoyen.

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ZOOM

Les coûts de la rentrée

L’association Familles de France publie comme chaque année, depuis 30 ans, son enquête sur le coût de la rentrée scolaire pour un enfant entrant en 6e. L’objectif est triple : surveiller l’évolution des prix, conseiller les familles et veiller au bon rapport qualité-prix des articles. Et pour la rentrée 2014/2015, il a été constaté une hausse de + 2,17 % pour un coût moyen de 189,09 euros. Ces dépenses concernent la papeterie, les fournitures non papetières et les vêtements de sport. Notons que l’augmentation est plus forte sur le poste « vêtements de sport » avec + 4,5 % en 1 an. 

Mais pour la plupart des parents, les dépenses de rentrée ce sont aussi les frais de cantine, l’inscription annuelle à une activité extrascolaire… Autant de charges qui pourront être atténuées par le versement de l’Ars, l’allocation de rentrée scolaire, quand on peut en bénéficier, car celle-ci est soumise à des conditions de ressources. Renseignez-vous auprès de votre Caf.

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A SAVOIR

- Un sac à dos en polyester de 3 kg émet, de sa fabrication à son élimination, environ 59 kg de CO2. Autrement dit, utiliser un cartable de l’année précédente au lieu d’en acheter un nouveau revient à éviter autant d’émissions de CO2 que ce qu’émet une voiture sur 370 km.

- La fabrication d’une feuille de papier A4 (80g/m2) nécessite environ 10 W/h, soit l’équivalent de près de 10 minutes d’éclairage avec une ampoule de 60 watts.

Source : Ademe

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Toujours pas « les essentiels de la rentrée »

Non reconduite à la rentrée 2011 après trois ans d’existence, l’opération « Les essentiels de la rentrée », grâce à laquelle les familles bénéficiaient d’une stabilité des prix de chacune des trois listes de fournitures scolaires essentielles (primaire, collège, lycée), n’est pas plus au programme de la rentrée 2015/2016. A l’époque le ministre Luc Chatel avait constaté avec regret l’impossibilité d’avoir trouvé un consensus entre l’association Familles de France, la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep), les enseignes de la grande distribution et de la distribution spécialisée. S’il est difficile de savoir si cette opération sera reconduite un jour, la ministre Najat Vallaud-Belkacem fait tout de même référence, dans la circulaire du 11 juin 2015 sur les fournitures scolaires, aux préconisations du rapport « Grande pauvreté et réussite scolaire », remis par Jean-Paul Delahaye, inspecteur général de l’Education nationale, pour la procédure d’élaboration de la liste des fournitures demandées aux élèves dans les écoles, collèges et lycées.

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387-fourniture-val-drouetteTEMOIGNAGE

PEEP Val Drouette (Eure-et-Loir)

Pour la 4e année consécutive, la PEEP Val Drouette (Eure-et-Loir) propose aux familles qui le souhaitent de faire les achats de fournitures scolaires à leur place. Résultat : du temps de gagné et des économies réalisées sur des produits de qualité (- 25%). C’est donc sans surprise que Dominique Bonnet, le responsable de l’association, constate une augmentation de 10 % par an du nombre de familles intéressées. « Cette année nous totalisons 200 familles dont la grosse moitié pour le collège présent sur le secteur et le reste pour les trois écoles. En tout ce sont 9 000 articles commandés ». Moyennant 2 euros pour couvrir les frais d’approvisionnement (coût des sacs, des impressions…) et un bon de commande complété par leurs soins, les familles ont donc la satisfaction de n’acheter que le nécessaire et de récupérer un sac « où tout est dedans ». « Il n’y a donc plus d’autres courses à faire pour préparer la rentrée sauf l’achat de l’agenda car nous estimons que c’est très personnel. »

Si la simplicité est la première des motivations, cette initiative a eu également des répercussions positives sur le poids du cartable au collège. « Nous avons agi à la source des listes de fournitures, c’est-à-dire auprès des enseignants, pour harmoniser les exigences par matière. Au total, en deux années, le poids du cartable (sur la base d’un cahier par matière), aura été allégé de 1,57 kg grâce au changement de format des cahiers de 96 à 48 pages. » Prochaine étape ? « La commande en ligne à l’étude pour l’an prochain ».

 

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