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La migraine chez l’enfant

HD-386-migraineComme les adultes, les enfants sont sujets aux crises de migraine. Mais il est impératif de bien la diagnostiquer pour bien la traiter.

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Votre enfant se plaint d’avoir mal à la tête ? Peut-être souffre-t-il de migraine. Ce mal, que l’on a tendance à n’attribuer qu’à l’adulte, est aussi très fréquent chez les plus jeunes. Il serait la principale cause de céphalée chez l’enfant et l’adolescent. La migraine chez l’enfant se caractérise avant tout par un mal de tête au niveau du front, le plus souvent des deux côtés du crâne. Cette douleur donne la sensation de « taper » sur le crâne. On dit qu’elle est « pulsatile ». La migraine se reconnaît aussi par la puissance élevée de la douleur et par le fait qu’elle nécessite de stopper toute activité jusqu’à ce qu’elle disparaisse, contrairement à un mal de tête classique.

La migraine peut être accompagnée dans certains cas de nausées et de vomissements, d’une pâleur, voire d’une intolérance à la lumière et au bruit. Elle est parfois précédée de troubles de la vision ou de l’audition appelés « aura » (impression de voir double, d’entendre des sifflements, etc.). En général, la crise est plus courte chez l’enfant de moins de 15 ans que chez l’adulte (entre 2 et 48 heures).

 

Conseils à suivre

La migraine ne doit pas être confondue avec d’autres formes de mal de tête, notamment la céphalée de tension qui survient plutôt en fin de journée et dont la douleur, non pulsatile, est localisée à l’arrière du crâne. Celle-ci est aussi moins intense que la migraine et n’oblige pas l’enfant à stopper ses activités. Elle ne doit pas non plus être confondue avec une hypertension crânienne qui, elle, nécessite une consultation en urgence. Cette dernière se caractérise par des maux de tête récurrents dont la fréquence et l’intensité augmentent avec le temps. Elle se déclenche généralement le matin au réveil et est accompagnée d’importants vomissements.

En cas de migraine, le premier réflexe est d’isoler l’enfant dans un endroit sombre et silencieux avant d’aller consulter son médecin traitant. En fonction de l’importance de la douleur, de la fréquence des crises et de leur impact sur les résultats scolaires, celui-ci vous dirigera peut-être vers un centre spécialisé dans le traitement de la migraine chez l’enfant (lire encadré). Des traitements de fond permettent d’espacer les crises ou de réduire leur intensité.

Un Projet d’accueil individualisé (PAI) peut aussi être mis en place avec l’école afin que l’enfant puisse avoir accès à son traitement et se repose dans une pièce sombre dès l’apparition des premiers symptômes.

 

Un mal bénin

Rassurer l’enfant sur le caractère bénin de la migraine et limiter l’exposition aux facteurs déclenchants tels que le stress, la chaleur, la forte luminosité ou la contrariété, permettent aussi de de réduire les risques de crise. Enfin, bonne nouvelle : une étude a montré que chez la plupart des individus, les migraines infantiles disparaissaient à l’âge adulte.

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L’AVIS DU PRO

Dr Silvia Romanello, médecin spécialiste à la clinique de la migraine de l’hôpital Robert-Debré à Paris (75)

« Entre l’école, les activités extrascolaires et les situations familiales parfois compliquées, les enfants sont de plus en plus sujets au stress et à l’anxiété, générant une augmentation du nombre de céphalées. Pour autant, la migraine n’est pas une fatalité. Après une série d’examens, nous présentons l’enfant à un psychologue qui l’aide à identifier les facteurs déclenchants.

Avant d’envisager un traitement médicamenteux, nous tentons d’autres approches. L’hypnose et la relaxation, notamment, ont montré leur efficacité dans le traitement des migraines. »

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