EDUCATION

Langues vivantes : les progrès se font attendre

HD-385---langues-afpMême si des mesures ont été prises pour améliorer le niveau des élèves en langues vivantes étrangères, les résultats concrets sont encore nettement insuffisants.

-

Les années passent et la France reste l’un des pays où l’apprentissage des langues étrangères est le moins efficace. Des mesures fortes ont pourtant été prises pour inverser cette tendance récurrente. Depuis la loi d’orientation du 8 juillet 2013, l’enseignement d’une première langue vivante étrangère est obligatoire à partir du CP. Une sensibilisation doit même avoir lieu dès la maternelle. A partir du collège, le rythme est plus soutenu. En 6e, ce sont 4 heures hebdomadaires qui sont consacrées à une langue étrangère. Une deuxième langue est introduite en 4e (et bientôt en 5e, comme l’a annoncé la ministre le 11 mars), voire une 3e au lycée sous forme d’option. Les élèves de la série littéraire peuvent par ailleurs suivre des cours de littérature étrangère dispensés en anglais. Quant à ceux qui éprouvent des difficultés, ils peuvent bénéficier d’aide, qu’il s’agisse de « soutien » en primaire ou d’« anglais renforcé » au collège.

Certains établissements proposent également des sections spéciales qui mettent en avant les langues étrangères. Ainsi, les élèves des sections européennes bénéficient d’heures de cours de langue supplémentaires à partir de la 5e ou de la 4e. Dans les classes bilangues, ils apprennent deux langues étrangères dès la 6e. Et dans les sections internationales, des cours sont dispensés en anglais. Certains établissements proches de la frontière allemande offrent même la possibilité aux élèves germanistes de passer leur année de seconde dans un lycée d’outre-Rhin. Et en primaire, le programme Elco (Enseignement des langues et des cultures d’origine) permet aux élèves d’origine étrangère (tunisiens, turcs, espagnols, serbes…) de suivre des cours supplémentaires pour mieux maîtriser la langue de leur pays d’origine.

-

Les mêmes objectifs dans toute l’Europe

L’enseignement des langues vivantes étrangères en France s’inscrit désormais dans le cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL), un référentiel commun aux pays de l’Union européenne qui vise à harmoniser programmes, manuels et examens et à donner, pour chaque niveau, des objectifs à atteindre en matière de langue. Ainsi, les élèves doivent être capables, à la fin de l’élémentaire, d’utiliser les mots simples pour communiquer avec un interlocuteur parlant lentement (niveau A1). Pour décrocher leur diplôme national du brevet (DNB), ils doivent pouvoir, en fin de troisième, échanger sur des sujets familiers (niveau A2) puis, à la fin de leur scolarité obligatoire, se débrouiller dans la plupart des situations (niveau B1). Enfin, au moment de passer le baccalauréat, ils doivent être à l’aise avec la langue et s’exprimer de manière spontanée, que le sujet soit abstrait ou concret (niveau B2). Autant d’objectifs qui sont loin d’être atteints si l’on en croit les dernières études sur le sujet… (lire l’encadré plus bas).

HD-385---langues-2La part belle à l’oral

Pourtant, la manière d’enseigner les langues étrangères a évolué. Plus que jamais, la priorité est donnée à l’oral. De la présentation d’exposés devant la classe à la mise en place de jeux de rôle en passant par le décryptage des paroles de chansons, tous les moyens sont bons pour inciter les élèves à s’exprimer en classe. Les enseignants sont aussi de plus en plus nombreux à utiliser les tableaux numériques et les vidéoprojecteurs pour diffuser en classe des documents audiovisuels qu’ils trouvent sur différentes plates-formes mises à leur disposition (Englishforschools, par exemple). « Ces documents sont autant d’occasion d’entendre la langue, de chercher à la comprendre et d’engager un débat. Grâce à la vidéo, les élèves mémorisent mieux le vocabulaire et les phrases de la leçon sont remises dans leur contexte initial. Et comme ils peuvent revoir le document chez eux, chacun avance à son rythme », s’enthousiasme une enseignante de collège à Bordeaux.

Au lycée de la Montagne, sur l’île de la Réunion, les enseignants profitent des tablettes tactiles mises à la disposition des élèves pour leur demander de chercher des informations sur Internet puis de les présenter à la classe (en anglais bien sûr) en les projetant sur le mur via le vidéoprojecteur. Au collège Gérard Philipe de Cogolin, dans le Var, les élèves enregistrent leurs devoirs à l’oral sur des baladeurs MP3. « Certains élèves font vraiment un excellent travail et la plupart sont ravis de pouvoir être évalués de cette manière, et non par un test linguistique classique », souligne Christelle Derieuw, l’enseignante à l’origine du programme.

 -

HD-385---langues-3Le chemin est encore long

Malheureusement, ce type d’action est encore loin d’être généralisé. Il dépend notamment des moyens financiers mis à disposition par les collectivités locales, de l’implication des équipes dirigeantes et de la motivation des enseignants. « Je vois bien parmi mes élèves de 6e ceux qui ont vraiment fait de l’anglais et les autres, constate Jean-Philippe, enseignant. En fonction de leur école d’origine, les élèves n’ont pas forcément reçu le même nombre d’heures d’anglais. Alors que certains en faisaient deux heures par semaine, d’autres devaient se contenter d’une demi-heure et une poignée d’entre eux n’a bénéficié que d’une initiation une fois de temps en temps. Quelques-uns ont eu des intervenants natifs alors que les autres ont dû se contenter de leur enseignant qui ne maîtrisait pas la langue, qui leur donnait une mauvaise prononciation voire laissait passer des erreurs de base que je dois corriger par la suite. Pour moi, l’enseignement de l’anglais à l’école primaire n’est rien d’autre que de la poudre aux yeux ».

Pour limiter ce décalage entre primaire et secondaire, le ministère invite les enseignants de chaque niveau à mieux se coordonner pour éviter au maximum que des élèves aient à revoir en sixième des notions censées avoir été apprises au primaire. Il préconise aussi la mise en place au collège de groupes de compétences qui permettent à chacun d’aborder spécifiquement les notions qui lui manquent. Certains établissements expérimentent aussi la globalisation des horaires de langue sur toute la durée du collège afin de mieux adapter les apprentissages aux besoins du moment. Les nouvelles technologies ont aussi leur rôle à jouer dans l’apprentissage de la langue. En octobre dernier, le ministère de l’Education nationale a pris la décision de financer le projet Linum qui vise à développer des ouvrages numériques intégrant de l’audio et de la vidéo pour apprendre les langues étrangères au premier degré. Il devrait voir le jour d’ici quelques mois.

-

L’environnement compte pour beaucoup

Améliorer le niveau des élèves ne sera possible qu’à condition de s’en donner réellement les moyens. « On peut faire beaucoup de choses, mais le problème, c’est que nous avons de moins en moins d’heures et que les classes sont surchargées. Mes classes de seconde et de première S sont à 35 élèves. Je ne vois pas comment je peux faire mon boulot correctement dans ces conditions », se désole une autre enseignante. A en croire les enquêtes internationales menées sur le sujet, la réussite passe aussi par une meilleure exposition des enfants aux langues étrangères en dehors des heures de classe, que ce soit au sein de la famille, par le biais de voyages ou du visionnage de films en version originale, par exemple. Lire des livres en anglais ou regarder des chaînes de télévision étrangères contribue aussi à cet apprentissage.

Malgré tout, en dépit de la volonté politique affichée, des nouvelles mesures et autres initiatives, il faudra encore du temps pour que tous les jeunes Français maîtrisent au moins une langue étrangère à la fin de leur scolarité. « There is a long way to go », « le chemin est encore long »…

-

__________

ZOOM

Toujours en queue de peloton…

L’Etude sur les compétences en langues (ESCL) publiée en 2012 par la Commission européenne montre que le niveau des jeunes Français reste l’un des plus faibles d’Europe. Alors que la majorité des jeunes Suédois parlent couramment l’anglais, les Français, eux, n’en maîtrisent que les bases. Alors que dans 6 pays européens, la majorité des élèves atteint les niveaux B1 ou B2 du cadre européen de référence, en France, la majorité des élèves n’arrive pas au niveau A2 et, selon l’activité langagière évaluée, environ un tiers des élèves n’atteint même pas le niveau A1 (utiliser les mots simples pour communiquer avec un interlocuteur parlant lentement) !

 

La visioconférence a la cote

Parce que rien ne vaut les échanges directs avec des locuteurs natifs, le ministère de l’Education nationale encourage les enseignants à monter des partenariats avec des établissements étrangers. Grâce à la visioconférence, plus besoin de se déplacer. Un tableau blanc interactif, une webcam et un micro suffisent pour se voir et s’entendre.

De plus en plus d’établissements y ont recours. Les séances durent en général entre 30 et 60 minutes pendant lesquelles les élèves, tour à tour, posent des questions et répondent aux interrogations de leurs interlocuteurs sur un thème défini à l’avance. Ces échanges sont des opportunités inespérées pour appliquer les règles de grammaire et le vocabulaire appris en classe et entendre la langue qu’ils étudient de manière plus interactive qu’avec une simple bande-son.

C’est aussi l’occasion de découvrir la culture du pays, d’échanger sur leurs modes de vie respectifs, de partager sur des points d’intérêt communs… Avec la visioconférence, l’apprentissage d’une langue étrangère prend tout son sens.

-

__________

TEMOIGNAGE

Sophie, enseignante en CE2-CM1

« Je consacre 1 heure par semaine à l’anglais. C’est moins que les 1 h 45 prévues par les programmes, mais on a beaucoup d’autres choses à enseigner, alors il faut faire des choix. J’essaie de rendre les séances attractives en organisant des jeux ou en lisant des albums à mes élèves. Je leur faisais aussi écouter des chansons.

L’ennui, c’est que je ne parle pas bien anglais. Je n’ai reçu aucune formation initiale et mon habilitation à enseigner cette langue m’a été donnée au terme d’un stage d’une semaine, sans même avoir été évaluée. Lorsque j’étais en ZEP, une jeune fille canadienne était venue m’aider pendant 6 mois. Cela m’a permis de faire entendre aux enfants de l’anglais natif et de travailler par petits groupes. Mais cette année, je dois me débrouiller toute seule. En fait, il ne faut pas se leurrer : la qualité des séances dépend beaucoup de la motivation de l’enseignant. Alors que certains s’impliquent pleinement, d’autres font le strict minimum. Il faut dire que parfois, on se demande à quoi sert notre travail, surtout quand on voit que les professeurs de collège ne tiennent jamais compte des compétences acquises par les élèves en fin de CM2. »

-

__________

INNOVATION

bn-385---smoocComment mieux apprendre ?

Apporter les bases méthodologiques pour réussir les concours : tel est l’objectif du MOOC (cours en ligne ouverts à tous) lancé par le Cours Galien (établissement de préparation aux concours). Avec un contenu pédagogique basé sur les recherches en neurosciences, ces cours – gratuits – s’adressent aux jeunes qui préparent un concours ainsi qu’aux élèves de terminale qui préparent le bac.

 

Interview de Freddy GARCIA Directeur Exécutif du cours GALIEN qui nous fait découvrir le sMOOC dédié « à l’art d’apprendre ».

Le cours GALIEN, établissement reconnu dans la préparation aux concours en Médecine (1ère année et internat) et dans les filières paramédicales et sociales, a créé un sMOOC (short Massive Open Online Courses) avec Sophie Touzé Ingénieur- Expert auprès de l’Unesco qui a pour objectif de transmettre les bases méthodologiques pour réussir les concours. Il s’adresse aux lycéens, étudiants d’année supérieure mais aussi aux adultes en reconversion ou tout simplement curieux.

Son contenu pédagogique est basé sur les recherches en neurosciences et en sciences de l’Education. Comment mieux apprendre ?

Freddy GARCIA, Directeur Exécutif du cours GALIEN, nous accompagne dans la découverte de ce sMOOC.

Comment réussir son concours, voilà un objectif ambitieux! Pouvez-vous nous présenter la genèse de ce sMOOC?

L’idée était de se servir de l’expérience de notre groupe depuis près de 30 ans dans la préparation des concours (de fin de 1ere année de médecine, du concours de l’internat et de nombreux concours de l’enseignement supérieur ) pour donner une réelle stratégie de réussite. La réussite à un concours n’est pas du au hasard. Jamais à l’école primaire ou secondaire ou même à l’Université, on ne nous a vraiment appris à apprendre. C’est l’objectif de ce sMOOC !

L’idée est venue de mettre en commun nos connaissances terrains, notre expérience sur les concours les + sélectifs et la science et notamment les mécanismes du cerveau.

A qui s’adresse ce cours?

Ce cours s’adresse avant tout aux jeunes qui préparent un concours mais il s’adresse également aux élèves de terminales qui préparent le Bac ou simplement les curieux (adultes, adolescents …) qui veulent continuer à apprendre !

Quelle en est la durée?

La durée varie en fonction de l’apprenant, chaque apprenant travaille à son rythme. Il faut compter un minimum de 2h pour réaliser les 7 chapitres nécessaires à l’obtention du certificat de formation. Des exercices créatifs et des QCM de connaissances viennent valider les contenus pédagogiques. Nous conseillons de faire la totalité du SMOOC sur des séquences de 20 à 25 min pour respecter les cycles de mémorisation.

Par qui est animé ce MOOC?

Sophie TOUZE nous a aidé dans la réalisation de ce sMOOC, elle est ingénieur de formation, référent dans l’apprentissage en ligne, véritable spécialiste de l’apprentissage et des modes d’apprentissage. Notre collaboration était évidente, nous avions le même point de vue. De plus, nous voulions crédibiliser notre discours avec des références scientifiques telles que Carol Dweck -professeur de psychologie sociale à l’Université Stanford. Les intérêts de recherche principaux de Carol Dweck concernent la motivation, la personnalité, et le développement. Elle donne des cours sur le développement social et de la personnalité de même que sur la motivation à l‘Université Columbia, Harvard et de l’Illinois et Stanford. Sa principale contribution réside dans les théories de l‘intelligence, nous évoquons également Dr John Médina qui travaille sur le fonctionnement du cerveau et propose des pistes de réflexions sur notre manière de se former ou de travailler. Il donne les clés pour améliorer nos capacités intellectuelles dans le domaine de l’apprentissage, de l’attention, de la mémoire, du sommeil, du stress…

Comment est structuré le contenu pédagogique ? Pouvez donner des exemples de contenus / sujets sabordés ?

Le sMOOC est composé de 7 chapitres :

  • Choisir une stratégie de réussite : La réussite est un choix
  • Booster sa motivation: Un état d’esprit de développement
  • Comprendre le processus d’apprentissage : présence en cours, esprit focus,… ;
  • Réussir la prise de notes: Mind map et système Cornell ;
  • Le processus de mémorisation: Inverser la courbe de l’oubli ;
  • Veiller à un équilibre de vie : dormir – manger – bouger ;
  • Gérer l’émotionnel : la coopération attitude et le stress ;

Les futurs étudiants en médecine ou autres, vont pouvoir « apprendre à apprendre » (En effet ils doivent assimiler en quelques mois une masse d’information colossale pour passer le cap de la première année)?

Oui en tout cas, les étudiants auront les clés pour apprendre à apprendre et mettre en place une réelle stratégie de réussite. Mais cela va bien au delà. Nous souhaitions donner cette chance à tous, la réussite aux concours peut aussi être une réussite « à tout ». C’est aussi un sMOOC qui peut permettre de développer son impact personnel

Est-il gratuit?

Ce sMOOC est gratuit et ouvert à tous. Il est disponible sur notre site Internet www.cours-galien.fr Nous avons près de 15 000 vues en 20 jours d’ouverture. Preuve que la méthode pour la réussite est un facteur clé de succès !

 

Les publications à ce jour :

CAP CAMPUS :

http://www.capcampus.com/sante-461/reussir-au-concours-de-medecine-comment-mieux-apprendre-a33544.htm

EMPLOI FORMATION SANTE :

http://www.emploi-formation-sante.com/formation-initiale-1896/reussir-au-concours-de-medecine-comment-mieux-apprendre-a33544.htm

DIGISCHOOL

http://www.digischool.fr/mooc/cours-galien-113

-

__________

TEMOIGNAGE

photo-Dorian-Les-RochesDorian, élève à l’école Les Roches 

« Les Roches est une école de 1500 étudiants avec près de 100 nationalités différentes. Grâce à cela, chaque étudiant a la possibilité de découvrir de nouvelles cultures, coutumes et langues. Personnellement, grâce à mes amis et mon stage aux Îles Canaries, j¹ai eu la chance d¹apprendre couramment la langue espagnole et de la pratiquer. J¹ai aussi appris à m¹adapter aux différentes personnes et à m¹ouvrir à de nouvelles expériences. En venant aux Roches, vous n¹arrêterez jamais de grandir et d¹apprendre. Les Roches n¹est pas seulement une école, c¹est une façon de vivre. »

-
Préparez-vous à une carrière internationale en management hôtelier avec l’école Les Roches : En Suisse, en Espagne ou en Chine

. 60 ans d’expérience

. Parmi les 3 meilleures Ecole Hôtelière au monde

. Forme les leaders du monde de l’hospitalité de demain

. Une éducation internationale en anglais, 98 nationalités sur Campus

. Entreprenariat, Restauration, Hôtellerie, Tourisme, Evènementiel, Luxe, SPA

. 89% des étudiants ont une offre d’emploi le jour de la remise des diplômes

. 10% poursuivent vers un Master.

 

Pour plus d’informations :

www.lesroches.edu

informations@laureate.net

Véronique Martinet : 07 76 75 68 96

 

__________

pub-388-LANGUE-&-NATURE

Mot-clé:

Pas de commentaires pour le moment.

Donnez votre avis