EDUCATION

Quelle mise en œuvre des « groupes de besoins » ?

HD-453---actuLes groupes de niveau, qu’il sera convenu d’appeler groupes « constitués en fonction des besoins des élèves », sont l’une des mesures les plus emblématiques du « choc des savoirs » de Gabriel Attal, dévoilé en fin d’année dernière. Un arrêté du 15 mars précise les contours de leur mise en œuvre à la prochaine rentrée, pour les élèves de 6e et de 5e.

 

S’ il est un sujet clivant qui agite la communauté éducative depuis plusieurs semaines, c’est bien celui de la mise en place des groupes de niveau prévue pour la rentrée prochaine pour les cours de maths et de français en 6e et en 5e. Etudes, témoignages et retours d’expérience s’opposent sur l’intérêt de cette mesure. Et depuis son annonce par Gabriel Attal, cette réforme suscite une forte opposition, en particulier chez nombre d’enseignants qui pointent le risque d’un « tri social » des élèves.

A la tête de l’Education nationale depuis le départ de Gabriel Attal à Matignon, Nicole Belloubet n’est pas restée sourde aux critiques et a tenté de rassurer les opposants à cette mesure, en insistant notamment sur la souplesse qui devait prévaloir dans la gestion de ces groupes.

Au final, pour encadrer la mise en place de ces groupes, c’est bien un texte de compromis qui a été rédigé – arrêté du 15 mars 2024.

 

Des groupes de… besoins

Déjà, sur la forme, exit les fameux groupes de niveau ; il conviendra de les appeler groupes « constitués en fonction des besoins des élèves » : « les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs. Les groupes des élèves les plus en difficulté bénéficient d’effectifs réduits », précise l’arrêté.

Ensuite, sur le fond, une souplesse sera bien de mise. La composition des groupes – et donc la possibilité d’en changer – sera « réexaminée au cours de l’année scolaire, notamment à l’occasion des regroupements, afin de tenir compte de la progression et des besoins des élèves ». Ces « regroupements » justement – quand tous les élèves sont réunis dans leur classe de départ – pourront avoir lieu jusqu’à dix semaines dans l’année.

 

Questions de moyens

Les « règles du jeu dévoilées » – qui laissent donc une certaine flexibilité dans la gestion pour les équipes enseignantes –, demeure l’épineuse question des moyens à mettre en place pour une mise en œuvre dans de bonnes conditions, qu’il s’agisse de moyens humains (il faut nécessairement plus d’enseignants) comme matériels (problèmes de locaux, de planning…).

Des inquiétudes dont la PEEP s’est fait l’écho dès l’annonce de cette réforme. Malgré les assurances ministérielles d’allouer des moyens supplémentaires, les DHG (dotations horaires globales) annoncées pour les collèges ne poussent pas à l’optimisme pour une mise en place efficace à la rentrée prochaine de ces groupes « constitués en fonction des besoins des élèves ».

Mot-clé:

Pas de commentaires pour le moment.

Donnez votre avis