DOSSIER

Un nouvel élan pour le sport à l’école

HD-448---ouverturePour la plupart des élèves comme pour leurs parents, le sport a toujours eu une place à part à l’école ; entre temps de récréation et enseignement mineur. Pourtant, la pratique sportive est essentielle à bien des égards, que ce soit en matière de santé – une bonne santé physique permet de mieux apprendre –, mais également, de façon plus générale, dans l’apprentissage des valeurs de respect, de vivre ensemble, de discipline.

En phase avec les Jeux olympiques qui se tiendront à Paris en juillet prochain, la promotion de l’activité physique et sportive a été décrétée Grande cause nationale 2024 par le président de la République. Dans cette optique, un nouvel élan est ainsi donné à la pratique du sport à l’école. Au programme notamment la mise en place de 30 minutes d’activité physique quotidienne au primaire, le déploiement progressif de 2 heures de sport supplémentaires au collège, la création du Pass’sport, de nouvelles places de sport études, le développement des programmes « J’apprends à nager » et « Savoir rouler à vélo ».

 

Depuis plusieurs années maintenant, les professionnels de santé lancent un cri d’alarme sur l’évolution de la condition physique des enfants. « En 40 ans, nos collégiens ont perdu environ 25 % de leur capacité physique, se désole  François Carré, cardiologue au CHRU de Rennes et membre de la Fédération Française de Cardiologie. C’est-à-dire qu’ils courent moins vite et moins longtemps… ».

Une étude récente et de grande ampleur, menée en octobre 2022 par le Collectif « Pour une France en Forme » auprès de 9 000 collégiens de 6e, filles et garçons, de trois régions, Bretagne, Auvergne Rhône Alpes, Hauts de France, a amené au même constat : la capacité physique des pré-adolescents continue de baisser. Comme leur capital santé : en témoigne le nombre croissant de maladies de l’adulte, comme le diabète de type 2, observé année après année chez les adolescents.

C’est aussi un autre constat : l’inactivité physique et la sédentarité riment avec obésité, un problème de santé majeur qui s’accentue depuis de nombreuses années. Si les parents ont naturellement un rôle à jouer pour préserver l’hygiène de vie de leurs enfants, c’est aussi à l’école, où ils passent une grande partie de leur temps, que cette problématique peut trouver des solutions, en particulier pour tous les jeunes qui sont éloignés d’une pratique régulière d’un sport – à l’inverse de leur temps passé devant les écrans…

 

30 minutes quotidiennes d’activité physique au primaire

Plusieurs mesures sont ainsi mises en œuvre pour développer le temps d’activité physique dans le cadre scolaire – ou périscolaire (lire ci-dessous l’encadré sur le Pass’Sport). A commencer par l’instauration des 30 minutes d’activité physique quotidienne en primaire, un programme généralisé à la rentrée 2022 aux 36 250 écoles du pays.

Il est à noter que cette activité physique quotidienne est à différencier de l’éducation physique et sportive (EPS), discipline d’enseignement obligatoire. Comme le précise la circulaire du 12 janvier 2022, les formes que peuvent prendre ces « 30 minutes d’activité physique quotidienne » sont variées et doivent être adaptées au contexte de chaque école. Elles peuvent être fractionnées et combinées sur les différents temps scolaires (par exemple sous forme de pauses actives), mais aussi périscolaires.

Il est aussi précisé que « les temps de récréation peuvent aussi être investis pour amener les enfants à se dépenser davantage et lutter contre la sédentarité grâce à des pratiques ludiques ».

 

Application inégale

Si l’instauration de ces « 30 minutes d’activité physique quotidienne »  est une initiative bien entendu bénéfique pour la santé des enfants – ce que l’on ne peut que tous encourager –, on note toutefois que son application n’est malheurement pas correctement respectée. En effet, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, déplorait, quelques jours après la rentrée scolaire, que « de 10 à 15% des écoles primaires n’étaient pas entrées dans le dispositif », soulignant un déficit d’accompagnement des professeurs des écoles.

 

HD-448-dossier-page-12 heures supplémentaires au collège

C’est un autre constat : à l’entrée dans l’adolescence, quand ils entrent au collège, nombreux sont les jeunes à délaisser la pratique sportive en club, hors du cadre scolaire. C’est pourquoi, dans le prolongement du temps supplémentaire d’activité physique instauré au primaire, une expérimentation vient d’être mise en œuvre au collège avec deux heures hebdomadaires de sport en plus des cours d’EPS, éducation physique et sportive. Pour cette année scolaire, 700 collèges ont mis en œuvre ce dispositif, en lien avec les structures sportives locales. Une expérimentation, si elle est concluante, amenée à être bientôt généralisée.

 

Des tests en 6e

Autre initiative, dévoilée début septembre par Emmanuel Macron, la prochaine mise en place de « tests d’aptitudes physiques en 6e pour mieux évaluer l’évolution de la condition physique des jeunes ». Une mesure, dont les modalités restent à définir, qui, selon les mots du président de la République, permettra de « voir si un jeune a des problèmes de développement, qui peuvent être cognitifs, d’équilibre… ». Les vertus du sport sont innombrables !

 

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ZOOM

Le Pass’Sport est utilisable jusqu’au 31 décembre

Une réduction de 50 euros pour une inscription dans un club sportif ou une salle de sport : tel est le principe du Pass’Sport. Il s’adresse aux jeunes qui sont : – nés entre le 16 septembre 2005 et le 31 décembre 2017 et qui bénéficient de l’allocation de rentrée scolaire ; – nés entre le 1er juin 2003 et le 31 décembre 2017 et qui bénéficient de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé. Si vous pensez être éligibles et que vous n’avez pas reçu par mail ou SMS votre code Pass’Sport, il est encore temps, car il est pris en compte jusqu’au 31 décembre 2023. Rendez-vous sur le site Pass.Sports.gouv.fr pour l’obtenir.

 

HD-448---dossier-piscineSavoir nager

La lutte contre les noyades et le développement de l’aisance aquatique sont des priorités de l’État en matière de prévention. Parce que trop d’inégalités subsistent en fonction de la répartition des équipements, de la distance entre l’école et la piscine, de la culture familiale ou encore des moyens financiers, un ensemble d’actions, réglementaires et pédagogiques, a été défini pour que le plus grand nombre d’élèves apprennent à nager en sécurité.

Cela se traduit d’ailleurs symboliquement dans un changement de dénomination : l’Attestation Scolaire du Savoir Nager (ASSN) est devenue Attestation du Savoir Nager en Sécurité (ASNS) – une attestation, généralement passée en fin de cycle 3, intégrée au livret scolaire de l’élève.

L’apprentissage de ce que l’on appelle l’aisance aquatique – première étape dans le parcours de formation du futur élève nageur – peut débuter dès l’école maternelle.

L’acquisition du savoir-nager se poursuit sur l’ensemble du cursus scolaire, prioritairement à partir du cycle 2, de la classe de cours préparatoire (CP) jusqu’à la classe de 6e.

Selon les données fournies par la ministère de l’Education nationale en février 2023, « 82 % des élèves évalués à l’entrée en 6e sont considérés comme nageurs ».

 

Savoir rouler à vélo

Le SRAV, Savoir rouler à vélo, constitue aujourd’hui un savoir sportif fondamental, consacré par la loi visant à démocratiser le sport du 24 février 2022. Cet apprentissage, destiné aux 6-11 ans, se développe progressivement  dans les écoles élémentaires – la Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé l’objectif de former l’ensemble d’une classe d’âge au SRAV, soit 850 000 enfants par an, à partir de 2027 – 120 000 jeunes ont été formés en 2022, et au moins 200 000 le seront en 2023.

Prévue sur une dizaine d’heures, cette formation apprend aux enfants à rouler en groupe, communiquer pour informer les autres d’une volonté de changer de direction, découvrir les panneaux du code de la route, etc., pour pouvoir rouler en autonomie et en sécurité sur la voie publique.

 

Initiation des élèves à l’escrime

Les JO de Paris 2024 sont un formidable accélérateur pour faire connaître et développer des disciplines sportives encore éloignées de l’école – à l’inverse de l’athlétisme, de la gymnastique et des sports de balle en salle (hand, basket et volley), principales activités de l’EPS. Ainsi, depuis 2 ans, la Fédération Française d’escrime s’est lancée dans un programme ambitieux de promotion et développement de l’escrime en milieu scolaire.

Depuis le mois de septembre 2023, cette initiative mobilise déjà plus de 1 300 établissements scolaires ! Les objectifs sont d’initier quelque 100 000 jeunes d’ici aux Jeux Olympiques de Paris 2024.

 

HD-448---dossier-athleDe nouveaux moyens pour la pratique du sport

L’Etat souhaite allouer plus de moyens à la pratique sportive en direction des jeunes. Le président de la République a annoncé le lancement d’un nouveau plan de 5 000 terrains de sport dans ou à proximité des établissements scolaires d’ici la fin 2026, ainsi qu’un accroissement progressif de 10 000 à 25 000 places en sport étude d’ici également 2026.

 

SOP : Semaine Olympique et Paralympique

La Semaine Olympique et Paralympique (SOP) est une semaine pour « promouvoir la pratique sportive chez les jeunes et mobiliser la communauté éducative autour des valeurs citoyennes et sportives inscrites dans l’ADN de l’Olympisme et du Paralympique ».

Cette opération nationale poursuit plusieurs objectifs :

- sensibiliser les jeunes aux valeurs olympiques et paralympiques en mobilisant des outils éducatifs et ludiques.

- Utiliser le sport comme outil pédagogique dans les enseignements.

- Découvrir des disciplines olympiques et paralympiques en collaboration avec le mouvement sportif, grâce à des ateliers de pratique sportive.

- Changer le regard sur le handicap en s’appuyant sur la découverte des parasports et en intégrant des rencontres de parasports ou sports partagés.

- Eveiller les jeunes à l’engagement bénévole et citoyen.

Pour sa 8e édition, la Semaine Olympique et Paralympique se tiendra du 2 au 6 avril 2024 sur l’ensemble du territoire. Concrètement, pour animer leur « SOP », les enseignants participants pourront, par exemple, utiliser l’histoire pour comprendre l’origine des Jeux et leur célébration, l’EPS pour découvrir les nouvelles disciplines olympiques et paralympiques ou encore les arts plastiques pour décorer la classe aux couleurs des Jeux de Paris 2024.

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