DOSSIER

Quelle éducation artistique et culturelle à l’école ?

HD-437---ouv-dossierL’éducation artistique et culturelle est une composante de la formation générale de tous les élèves. De l’école jusqu’au lycée, le parcours d’éducation artistique et culturelle a pour ambition de donner accès à tous les élèves à une culture artistique personnelle. Ce parcours se construit avec les connaissances acquises par l’élève, les pratiques qu’il expérimente, les rencontres faites dans les domaines des arts et du patrimoine ; que ce soit dans le cadre des enseignements suivis, de projets spécifiques ou d’actions éducatives menés par les équipes pédagogiques, en lien avec différents acteurs : artistes et artisans des métiers d’art, structures et professionnels des arts, de la culture et du patrimoine, intervenants en milieu scolaire et associatif, etc.

Contribuant à l’épanouissement des aptitudes individuelles, l’éducation artistique et culturelle est l’affaire de tous les membres de la communauté éducative, à l’école et en dehors de l’école, et notamment des parents, qui ont un rôle moteur à jouer !

 

Enchantés ! Nathan et ses camarades de CM1 ont les yeux rivés – et les oreilles grandes ouvertes ! – devant Marion. Sur l’estrade, pendant une heure, en interaction avec les enfants, celle-ci va tour à tour chanter, leur faire découvrir des univers musicaux inédits pour eux, jouer des morceaux de guitare, leur faire une démonstration de beatbox (imiter des instruments de musique uniquement avec sa bouche)… Toute une palette de pratiques musicales qui va subjuguer son jeune auditoire.

Marion est musicienne intervenante en milieu scolaire (autrement appelé « Dumiste ») en région Bretagne, et participe à l’éducation culturelle et artistique des élèves en lien avec les équipes pédagogiques des école primaires. « Je ne dirais pas que les enseignants sont incapables en musique, loin de là ! J’en ai rencontré qui faisaient des activités musicales innovantes et très intéressantes, mais la plupart sont démunis face à cette matière : « je chante faux », « je n’ose pas chanter devant les enfants de peur d’être jugé »…

 

Une éducation qui repose sur 3 piliers

HD-437---dossier-museeCe recours à des intervenants extérieurs pour participer à l’éducation musicale des élèves s’inscrit dans le projet pédagogique de la classe, qui découle des objectifs définis dans le projet d’école. Il s’agit ici d’un des vecteurs de l’éducation artistique et culturelle dont doivent bénéficier les élèves tout au long de leur scolarité, de la maternelle au lycée. Ce PEAC, parcours d’éducation artistique et culturelle, repose en effet sur trois grands piliers : connaissances, pratiques et rencontres (avec des œuvres, des lieux, des professionnels de l’art et de la culture), déclinés dans une charte qui doit être affichée dans toutes les écoles et tous les établissements scolaires.

– La connaissance : l’éducation artistique et culturelle permet aux élèves de s’approprier des repères culturels formels, historiques et esthétiques, de porter un jugement construit et étayé en matière d’art, et de développer leur esprit critique.

– La pratique artistique permet aux enfants d’accéder aux langages des arts, de prendre confiance en eux, de réaliser concrètement des projets, de développer leur créativité et leur intelligence sensible.

– La rencontre avec les œuvres et avec les artistes vise à faire l’expérience d’œuvres authentiques et de lieux de culture pour mieux se les approprier, à apprendre à partager le sensible, à développer sa curiosité.

 

Enseignements obligatoires

HD-437---dossier-dessinLes deux piliers « connaissances » et « pratiques » se fondent principalement par les enseignements obligatoires suivis par les élèves dans l’acquisition progressive du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, cycle par cycle.

Ainsi, à l’école élémentaire, tous les élèves bénéficient du CP au CM2 de deux heures d’enseignements artistiques. Les collégiens, quant à eux, suivent chaque semaine une heure d’éducation musicale et une heure d’arts plastiques. Au lycée, depuis la réforme, les enseignements artistiques constituent un enseignement de spécialité, donc au choix des élèves (lire l’encadré « L’enseignement artistique au lycée… optionnel ? »).

 

Un mot-clé : projets !

En complément de ces enseignements, en particulier concernant le troisième pilier « Rencontres », les équipes pédagogiques des écoles et des établissements scolaires mettent en place des projets d’éducation artistique et culturelle (EAC). Spectacles, visites de musées ou d’expositions, projections de films, rencontres avec un musicien ou un écrivain… la palette est large, d’autant plus que notre pays dispose d’un patrimoine artistique et culturel d’une immense richesse, dans tous les territoires.

Selon une enquête conjointe des ministères de la Culture et de l’Education : 3 élèves sur 4 participent aujourd’hui à au moins une action d’EAC au cours de leur année scolaire ; et plus de 3 écoles sur 4 et 9 collèges sur 10 ont un partenariat avec une structure culturelle.

On le voit, pour qu’elle soit la plus complète possible, l’éducation artistique et culturelle dépend pour une grande partie de l’investissement des équipes pédagogiques des écoles et des établissements scolaires. Les parents d’élèves ont aussi un rôle à jouer, en particulier dans les conseils d’école (primaire) et d’administration (collège et lycée) où sont adoptés respectivement les projets d’école et d’établissement, qui peuvent prévoir des actions dans les domaines artistiques et culturels.

 

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A SAVOIR

Histoire des arts

Outre la pratique artistique (musique, arts plastiques), les élèves reçoivent une éducation en histoire des arts. Un enseignement obligatoire depuis 2018, du CP au lycée, fondé sur une approche pluridisciplinaire et transversale des œuvres d’art, qui s’articule autour de six domaines artistiques : les arts de l’espace (architecture…), les arts du langage (littérature, poésie…), les arts du quotidien (objets d’art, mobilier…), les arts du son (musique, chanson…), les arts du spectacle vivant (théâtre, chorégraphie, cirque…), et les arts visuels (cinéma, photographie…).

L’enseignement d’histoire des arts peut faire l’objet d’une évaluation dans le cadre du DNB, diplôme national du brevet, pour l’épreuve orale : les élèves passent en effet un oral de 15 minutes, soit sur un EPI qu’il ont mené, soit sur l’histoire des arts, soit sur une activité menée lors d’un parcours éducatif (Avenir, Santé, Éducation artistique et culturelle, Citoyen).  Cette épreuve, qui compte pour 100 points, peut se dérouler dès avril.

 

Label « 100 % EAC »

Lancé en décembre 2021 par le Haut Conseil de l’éducation artistique et culturelle (HCEAC), le label « 100 % EAC » récompense une collectivité qui a instauré une éducation artistique et culturelle de qualité pour l’ensemble des jeunes de son territoire sur la totalité de leurs temps de vie (scolaire, périscolaire, postscolaire).

La ville de Reims est l’une des première à être labellisée ville « 100% éducation artistique et culturelle ».

 

Les nouveautés du pass culture

Le pass Culture octroie aux jeunes de 18 ans une somme de 300 euros, à dépenser dans des offres culturelles, via une application, qui géolocalise les « possibilités culturelles à proximité ».

L’argent disponible peut être dépensé en billets de cinéma, de concert, de spectacle, musée, etc., en biens culturels (livres, disques, instruments, abonnement à journaux…) ou encore en services numériques (jeux vidéo, musique en ligne…). Notons que le crédit de 300 euros est utilisable pendant 24 mois !

Depuis le début 2022, le dispositif « Pass culture » a été étendu. Ainsi, un volet « pass culture scolaire » a été mis en place pour les collégiens, 25 e par élève en 4e et 25 e par élève en 3e peuvent être consacrés à des projets collectifs avec la classe en lien avec la culture. Quant aux lycéens (ou encore collégiens), ils peuvent bénéficier dès leurs 15 ans d’une cagnotte individuelle pour leurs sorties ou leurs achats culturels : 20 e l’année des 15 ans, 30 l’année des 16 et 17 ans. Informations sur le site dédié : pass.culture.fr.

 

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POINT DE VUE

Séverine Braud, présidente, et les membres de Polychrome-edu, Association nationale des professeurs d’arts plastiques

« Le cours d’arts plastiques est un moment intense mobilisant sensibilité, savoir-faire, connaissances, autonomie, verbalisation »

 

En quelques mots, en quoi consiste concrètement l’enseignement d’arts plastiques que vous dispensez aux collégiens ?

L’enseignement d’arts plastiques, c’est un enseignement hybride destiné aux élèves afin de prendre en compte la culture artistique ; la construction de sa future culture artistique et consolidation de celle qu’il a déjà ; et la pratique ; sa capacité à répondre par des moyens plastiques acquis tout au long de sa scolarité (collège) puis poursuivis (au lycée et au supérieur) à des demandes spécifiques (sujets). L’articulation des deux, nécessite d’acquérir un certain nombre de compétences dont :

- être sensible à l’art, connaître des œuvres et des artistes, les maîtriser et les situer dans le temps et l’espace ;

- expérimenter, produire, créer à travers différentes techniques ;

- être curieux, autonome, développer son esprit critique.

 

L’enseignement d’arts plastiques ne se limite pas à l’apprentissage du dessin, de la peinture… ?

Non, les arts plastiques sont pluriels jusque dans la très grande diversité de ses formes et de ses pratiques. Le dessin, c’est la base, incontournable pour progresser et appréhender les autres techniques.

Il y a les techniques humides et sèches, les techniques relevant de la 2D, de la 3D et du numérique. La peinture certes, mais cela peut être aussi l’aquarelle (surtout si on manque de place ou de matériel), le travail à l’encre de Chine, noire ou en couleurs, voire sa variante le lavis. Le collage (avec des images, des matières, des matériaux, des objets…), la photographie, la sculpture ou des pratiques en volume, la pratique de l’in situ, de l’installation et bien d’autres. Cette diversité permet de toucher tous les élèves dans leur sensibilité et leur permet de découvrir qu’ils sont plus à l’aise en volume ou dans l’image ou dans le geste, outils numériques, etc. La maladresse et le savoir-faire sont questionnés, la prise de confiance est essentielle pour dépasser les conventions les plus souvent inhibantes.

 

Une heure de cours par semaine, c’est très peu…

Le constat est qu’une heure de cours par semaine, dispensée au collège est réduite très vite à seulement 40 minutes effectives de cours compte tenu du matériel qu’il faut déployer, sortir, nettoyer, ranger, mais aussi veiller à ce que la salle soit propre, les productions rangées pour accueillir aussitôt derrière une autre classe. C’est une contrainte matérielle certes, mais paradoxalement, c’est aussi sa richesse, pouvoir expérimenter et éprouver des matières, des techniques…

Nous serions favorables à des séances de 1 h 30 par semaine, mais il faudrait déjà s’assurer que tous les élèves ont bien cours toutes les semaines avec un enseignant de la discipline. Mais nous sommes défavorables à des séances par quinzaine, déstabilisant le rythme, tout comme le fonctionnement en semestre alterné. Il faut bien entendre que si l’augmentation horaire à 1 h 30 nous paraît souhaitable du seul point de vue pédagogique, elle ne doit surtout pas laisser penser que nous serions favorables à une optionnalisation au collège dont on sait qu’elle finirait à terme par marginaliser voire externaliser les enseignements artistiques du socle commun.

 

Ce temps limité est frustrant pour vous, pour vos élèves ?

À la base, le cours d’arts plastiques est un moment attendu par les élèves, car le cours magistral n’y a pas sa place. C’est un moment intense mobilisant sensibilité, savoir-faire, connaissances, autonomie, verbalisation. La mise en pratique est stimulante et donc, de ce fait, il y a parfois des frustrations temporelles et matérielles. L’élève est arrêté dans son processus créatif afin de respecter cet horaire. Il devra attendre une semaine pour se plonger à nouveau dans ce qu’il l’a mobilisé voire passionné.

Nous devons éviter « les dessins poubelles », terme emprunté à Daniel Lagoutte (chargé d’une mission d’inspection générale pour l’enseignement des arts plastiques à l’école primaire dans les années 1990). Il est important que les élèves soient fiers de leur travail, aient envie de le montrer, d’en parler voire de l’exposer.

Nous travaillons à flux tendus tout le temps : comment mobiliser les élèves suffisamment pour qu’ils puissent à la fois se saisir des enjeux d’apprentissages, du vocabulaire et de références artistiques tout en déployant des échanges oraux (sur les œuvres ou les productions des élèves) et avoir une pratique artistique en parallèle ? C’est tout l’art de notre travail pédagogique, un casse-tête chinois que seules des années d’expérience permettent. Quant à l’évaluation, pour obtenir une moyenne significative, voire certificative, il faut un nombre suffisant de notes, le passage systématique en semestre, laisserait plus d’amplitude à l’évaluation.

 

Ce temps restreint est-il un frein à l’approfondissement des connaissances et compétences que vous souhaitez transmettre ?

Il n’est pas directement un frein, mais cela nécessite une forme constante de gymnastique intellectuelle, pour faire rentrer dans cette heure de cours une diversité de gestes pédagogiques permettant les apprentissages.

Approfondissement, tout est relatif, qu’entend-on par ce terme ? Il ne nous est pas possible d’approfondir autant, car il faut s’assurer que le peu qui ait été posé en classe soit acquis. La vérification des acquis reste difficilement contrôlable sauf si nous parvenons à instaurer des évaluations de connaissances mais là encore chronophages car posées sur cette dite heure. Nous ne pourrons jamais tout transmettre, nous nous devons de faire des choix. Cette liberté pédagogique nous le permet au passage. Notre discipline par essence est très riche, mais parfois trop invisible dans la conscience des contenus et des savoir-faire qu’elle convoque.

 

Beaucoup d’élèves peuvent envisager les cours d’arts plastiques comme un temps récréatif. Est-ce difficile de les intéresser, de les faire travailler ?

Le terme de “temps récréatif” pourrait être perçu comme péjoratif. Le cours d’arts plastiques se doit d’être vivant et non figé, spontané dans l’interactivité. Dès lors que l’enseignant cherche à donner du sens à tout ce qui est fait et dit en classe, les élèves le suivent. C’est là la clé, donner du sens, les stimuler, mais aussi les écouter. La vocation est souvent motivée par la dimension humaniste du métier ; la prise en compte de leur singularité, de ce que les élèves sont comme sujet sensible est essentielle dans notre discipline.

Une des difficultés du métier, c’est avoir une grande disponibilité et une énergie sans faille (gestion du temps, déplacements pour le matériel, gestion des échanges oraux et modulation du bruit, excitation dans le travail, travail de groupe, déplacements…). Encore aujourd’hui trop de professeurs ne dispose que d’un lavabo en classe pour 30 élèves. Parfois, la salle n’est pas adaptée ou partagée avec une autre discipline, ce qui génère d’emblée des contraintes contre-productives à la pratique même des arts plastiques. Avoir une salle spécialisée avec le mobilier et le matériel adaptés pour une pratique d’atelier est la base pour motiver aussi les élèves. Cela leur permet une pratique dans un climat agréable, serein et sécure.

 

En primaire, les élèves sont censés être initiés aux arts par leurs enseignants, non spécialisés ; au lycée, l’enseignement artistique n’est qu’optionnel (lire en encadré)… Seuls les collégiens sont concernés. Le système scolaire actuel n’accorde pas une place de choix aux enseignements artistiques…

Rappelons que de la maternelle au collège, les arts plastiques font partie des enseignements obligatoires hebdomadaires à tous les élèves, comme la musique et relèvent du socle commun de connaissance, compétences et de culture.

Effectivement, en primaire les enseignants ne sont pas spécialistes, puisque les formations initiales et continues restent très insuffisantes pour mettre en œuvre les programmes qui restent ambitieux. Les professeurs des écoles sont souvent méritants dans ce sens. Une formation avec de réels moyens devrait leur être apportée si nous souhaitons qu’ils les enseignent avec pertinence. À Paris, il existe un concours pour les professeurs des écoles spécifique en EPS, musique et arts plastiques. Certains font appel à des intervenants extérieurs, des artistes pour des projets spécifiques.

 

Comment les parents peuvent-ils contribuer à l’éveil de leurs enfants aux arts plastiques ?

Les parents sont des alliés essentiels, en demandant une plus large place et moyens aux arts plastiques, en veillant à une répartition plus égalitaire sur le territoire, plus de places dans les spécialités en dédoublant les groupes dès lors qu’ils dépassent 30 élèves en classe. Ce, afin de donner une égalité des chances à chaque élève, en travaillant dans des conditions adaptées en pratique comme pour leurs camarades en sciences qui sont en petits groupes dans des salles spécialisées.

Être curieux, aller ensemble dans un musée de temps en temps, pousser la porte d’une galerie, ouvrir une revue d’art, regarder une vidéo ou un documentaire sur un artiste, pratiquer à la maison en mettant à disposition du matériel, les ouvrir aux arts par l’expérience. Certains projets d’arts plastiques mobilisent parfois toute la famille, dans les échanges et questions qu’ils suscitent, la mise en œuvre qui requièrent d’aller dans le garage, la cuisine, le grenier…

« L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art » nous dit Robert Filliou !

 

L’enseignement artistique au lycée… optionnel ?

« Attention, au lycée, l’enseignement des arts plastiques n’est pas que “optionnel”. Certes, des lycées ne proposent aucun enseignement artistique, d’autres ont noté l’importance de développer la créativité de leurs élèves en proposant des options en seconde, 1re et terminale. Parfois, faute de moyens, les trois heures réglementaires dans ces groupes ne sont pas respectées ou bien un seul groupe rassemble les premières et les terminales. Nous ne parlons même pas ici des contraintes d’emploi du temps ou le fait de mettre les arts plastiques le vendredi après-midi de 16 h à 18 h… À l’inverse, certains établissements proposent une coloration artistique (musique, danse, cinéma, audiovisuel, histoire des arts, théâtre, arts plastiques, arts du cirque…). Il faut savoir que les moyens alloués pour ces options sont pris en charge dans l’enveloppe de l’établissement, c’est donc lié à une politique d’établissement.

Le baccalauréat A7, puis A3, puis la série Littéraire avec la spécialité arts plastiques existent depuis longtemps mais, effectivement, pas dans tous les lycées. Appelée spécialité “rare” avec la réforme Blanquer, la difficulté aujourd’hui est de pouvoir s’inscrire dans un lycée qui l’offre. L’option n’est plus dérogatoire en 2de, et en 1re les élèves ne seront affectés que s’il reste des places dans les classes. Or, nous avons pu constater qu’avec la suppression des séries, beaucoup plus d’élèves souhaitent poursuivre les arts plastiques comme spécialité ou option, les effectifs ont quasiment doublé. En tant que parents, la préoccupation première aujourd’hui est de savoir comment faire pour accompagner son enfant et lui permettre d’avoir la spécialité de son choix y compris quand elle est “rare”.

Quant aux spécialités, apparues avec la réforme Blanquer au lycée, (à raison de 4 h en 1re et de 6 h en terminale), elles sont financées par les Rectorats, mais la création d’un second groupe, si les effectifs étaient trop importants, relèverait là aussi de l’enveloppe de l’établissement. Là, il sera toujours plus difficile de se voir affecter des heures pour un groupe supplémentaires en arts plastiques plutôt que dans une autre spécialité comme les mathématiques, les sciences ou SES ou autres. Les disciplines ne sont pas égalitaires à ce sujet. Le professeur d’arts plastiques devra se battre pour espérer être entendu. Mais attention, toute la faute ne revient pas aux proviseurs qui ont à cœur de faire fonctionner leur établissement et de mener chaque élève à la réussite. La réforme insinue indirectement une inégalité entre les disciplines, ne serait-ce aussi par sa représentation sur l’ensemble du territoire.

En effet, on peut conclure qu’au lycée, les élèves qui ont choisi cette voie se destinent majoritairement à une filière artistique contrairement aux collégiens dont l’heure est dans leur emploi du temps.

L’initiation à l’art par la culture et la pratique est indispensable, on le voit par le nombre de voeux croissant pour s’y inscrire, mais il faut que le ministère donne les moyens de réussir cette mission.

Sans doute que la réforme Blanquer n’avait pas envisagé que les arts plastiques seraient la matière artistique la plus choisie par les élèves en spécialité et au baccalauréat ! Ce sont les futurs acteurs de l’art, de la culture et de la communication de demain en France. Un rééquilibre des plateaux de la balance est nécessaire.

En revanche contrairement aux spécialités, on peut voir que les options, artistiques ou non, ont toutes été mal traitées : il n’y a plus de moyens horaires, plus d’épreuves, plus de points bonus. »

 

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