DOSSIER

Prêts pour la rentrée !

HD-435---ouv-dossierAprès cinq années de gouvernance « Blanquer », marquées principalement par le dédoublement de classes en primaire et les réformes du lycée, du bac et de la voie professionnelle (une voie de formation qui devrait être à nouveau rénovée selon le souhait du président de la République), l’année scolaire qui s’annonce, la première pour le nouveau ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, ne comporte pas de changements de grande ampleur. S’il faut en attendre, ils interviendront après la « grande concertation », ou plutôt le « grand travail », selon les termes du président de la République, avec tous les membres de la communauté éducative, qui doit débuter dans quelques semaines et durer jusqu’à la fin de l’année civile. 

Néanmoins, comme chaque année, la nouvelle rentrée scolaire s’accompagne de la mise en œuvre de nouvelles mesures, à tous les niveaux de scolarité, comme par exemple le retour (facultatif) des maths dans le tronc commun au lycée ou encore les 30 minutes d’activités physiques par jour pour les élèves de primaire.

 

«Force est de constater que tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes. (…)  Force est de constater que le nombre d’élèves en difficulté en 10 ans a augmenté de 10 points, que 1 collégien sur 4 ne possède pas le niveau attendu à l’entrée en 6e aussi bien en lecture qu’en mathématiques. ». Tel est le constat – lucide – dressé par le président de la République sur l’état de l’école, une semaine avant la rentrée, en ouverture de la réunion de rentrée des recteurs d’académie réunis à la Sorbonne à Paris.

 

 

Un temps pour découvrir les métiers à partir de la 5e

Rappelant les réformes qu’il a engagées lors de son premier mandat, le chef de l’Etat a partagé sa « feuille de route » sur les grandes orientations qu’il souhaite mettre en œuvre dans les cinq prochaines années. A commencer par le difficile chantier de l’orientation, notamment au collège. Dans le cadre du « Parcours Avenir », parcours individuel, d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel, sera ainsi mise en place, à partir de la 5e, une demi-journée « Avenir » hebdomadaire. Un rendez-vous qui, selon le souhait d’Emmanuel Macron, « éveillera des vocations, favorisera une meilleure orientation en faisant découvrir aux élèves de nombreux métiers, notamment des métiers techniques, manuels, métiers relationnels mettant en valeur d’autres formes d’intelligence que le savoir académique. »

 

 

Voie professionnelle, « un gâchis collectif »

Le président de la République projette par ailleurs de « transformer » la voie professionnelle. Là aussi, Emmanuel Macron dresse un constat sévère mais juste : « En troisième, un collégien sur 3 s’oriente dans la voie professionnelle, un sur 3, mais c’est trop souvent sans l’avoir voulu. Les lycées professionnels comptent deux tiers des décrocheurs et accèdent plus difficilement à l’emploi – deux ans après l’obtention de leur diplôme, 41 %, simplement, des titulaires d’un CAP ont un emploi, et 53 % pour ceux qui ont un Bac Pro.. » Un « gâchis collectif » selon ses mots. Et, pour sortir de cette situation, il souhaite, entre autres, « développer les temps de stage d’au moins 50 %, en rémunérant de manière correcte ces stages » ; « l’écart qu’il y a entre les stages que nous connaissons en lycée pro et ce que touche un apprenti n’est pas soutenable, on va devoir aller vers une convergence de ces dispositifs », a assuré le chef de l’Etat.

 

 

HD-435---dossier-profNouvelles mesures à la rentrée

Les grandes orientations pour l’avenir de l’école dévoilées, Emmanuel Macron a confirmé les mesures annoncées avant l’été qui entreront en vigueur dès cette rentrée. Ainsi, au lycée, pour cette année scolaire 2022-2023, l’enseignement scientifique est complété, pour les élèves de première générale n’ayant pas choisi l’enseignement de spécialité mathématiques – et qui le souhaitent ! –, par un enseignement de mathématiques spécifique d’une durée hebdomadaire d’une heure trente. Un programme structuré autour de thématiques spécifiques (statistiques, probabilités…). Aujourd’hui facultatif, cet enseignement pourrait devenir obligatoire à la rentrée 2023.

 

 

Activité physique quotidienne

Au primaire, en prolongement des dédoublements de classes qui ont été généralisés pour les grandes sections de maternelle, CP et CE1 en éducation prioritaire, la circulaire de rentrée prévoit « le plafonnement hors éducation prioritaire des classes de grande section, CP et CE1 à 24 élèves », afin de permettre « d’améliorer les conditions d’apprentissage à un âge déterminant pour l’acquisition des savoirs fondamentaux ».

Pap Ndiaye, le ministre de l’Education nationale, a aussi indiqué que le taux d’encadrement en primaire sera amélioré dès le 1er septembre : « Le nombre moyen d’élèves par classe, qui est passé de 23 à la rentrée 2017 à 21,8 à la rentrée 2021 diminuera encore à la rentrée prochaine », a-t-il assuré.

Toujours au primaire, dans toutes les écoles, les élèves bénéficieront de trente minutes d’activité physique quotidienne dès cette année. Notons que ce temps est à différencier de l’éducation physique et sportive (EPS), discipline d’enseignement obligatoire. Comme le précise la circulaire du 12 janvier 2022, les formes que peuvent prendre ces « 30 minutes d’activité physique quotidienne » sont variées et doivent être adaptées au contexte de chaque école. Elles peuvent être fractionnées et combinées sur les différents temps scolaires (par exemple sous forme de pauses actives, lors des récréations…), mais aussi périscolaires.

 

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ZOOM

De la « grande concertation » au « grand travail »

Avant les vacances d’été, quelques jours après sa nomination surprise à la tête de l’Education nationale (lire La Voix des Parents de mai 2022), Pap Ndiaye annonçait la mise en œuvre d’une grande concertation autour de l’école. « Il s’agira vraiment d’un débat, d’échanges décentralisés, dans l’ensemble des établissements scolaires, de manière à ce que les professeurs, les parents d’élèves, les personnels administratifs et de direction et d’autres acteurs de la vie locale puissent réfléchir sur leur école », promettait le successeur de Jean-Michel Blanquer à la tête de l’Education nationale. Ce « débat » doit débuter en septembre et durer jusqu’à la fin de l’année 2022.

Pour le président de la République, comme il l’a indiqué lors de son discours à la Sorbonne le 25 août, plus qu’un débat, il doit s’agir d’un « grand travail, dont l’objectif est de bâtir un projet nouveau, école par école », « autour des directrices et directeurs d’établissement, avec les enseignants, avec aussi les parents d’élèves, avec les partenaires associatifs qui sont en charge du périscolaire, avec les élus locaux… ». Et, selon le chef de l’Etat, pour bâtir des projets au plus près des besoins des élèves, le mot-clé sera l’autonomie : « donner plus d’autonomie aux établissements dans leur organisation, dans les recrutements, plus de liberté aux professeurs, redonner aux équipes de nouvelles marges de manoeuvre pour faire mieux réussir nos enfants ».

Le « grand travail » reposera sur le volontariat : « On ne va pas dire à tous les établissements de France et de Navarre : « vous devez, à partir de tel jour de septembre, commencer à bâtir ce projet avec toutes les parties prenantes ». Non, s’il y a des gens qui ne veulent pas le faire, des établissements qui disent : « moi, je ne suis pas prêt, je n’ai pas envie, j’ai déjà trop de difficultés », cela doit être libre », a précisé Emmanuel Macron.

 

Langues anciennes

Afin de renforcer l’enseignement et l’attraction des langues anciennes, de plus en plus délaissées par les élèves, un parcours intitulé « Mare Nostrum » en collège et en lycée sera créé à la rentrée. Son principe : offrir aux élèves un temps spécifique d’une heure supplémentaire par semaine pendant lequel les professeurs de langue ancienne et d’une voire plusieurs langues vivantes étrangères ou régionales, peuvent croiser leurs enseignements autour de thématiques qu’ils auront définies.

 

Le pass culture sera étendu aux collégiens

Le pass culture, réservé jusqu’à présent aux jeunes de 15 à 18 ans, va être proposé à tous les élèves dès la 6e, a annoncé Emmanuel Macron, lors de la réunion de rentrée des recteurs d’académie à la Sorbonne le jeudi 25 août à Paris.

Aujourd’hui, les lycéens peuvent bénéficier de 20 à 30 euros par an « pour leur parcours culturel et artistique personnel » afin, par exemple, d’acheter des livres, des abonnements à la presse, à des plateformes de streaming musical. Un montant qui s’élève à 300 euros l’année de leurs 18 ans – avec deux ans pour utiliser leur crédit ! Renseignement et inscription sur le site dédié : pass.culture.fr

 

HD-435----dossier-examNouveautés pour les options au bac

Pour le baccalauréat technologique ou général, le lycéen peut présenter au maximum deux enseignements optionnels. Un choix entre deux modalités de passation de ces évaluations ponctuelles est proposé :

- une modalité de passation consistant en deux séries d’évaluations ponctuelles, une à la fin de l’année de première sur le programme de première, l’autre à la fin de l’année de terminale sur le programme de terminale ;

- une modalité de passation consistant en une unique série d’évaluations en terminale.

Attention ! les options choisies par les élèves peuvent apporter des points, mais aussi, c’est une nouveauté, en retirer ! C’est la moyenne de l’option qui sera prise en compte et non les points au-dessus de la moyenne. Les coefficients des options (14 au maximum) seront ajoutés au total des coefficients commun au bac (100).

 

 

Un protocole sanitaire, « au cas où »…

Plus qu’un mauvais souvenir ? Aux antipodes des deux dernières rentrées scolaires, celle qui s’annonce ne sera pas perturbée par la pandémie de covid-19. Si un protocole sanitaire a bien été prévu, « au cas où », la situation sanitaire actuelle autorise à la sérénité.

A la rentrée, nous serons au « niveau socle », le plus bas parmi les 4 niveaux de mesures prévus dans ce nouveau protocole. Une rentrée « normale » qui signifie donc un accueil en présentiel de tous les élèves, des activités physiques et sportives autorisées en intérieur et en extérieur sans restriction, pas de limitation du brassage entre groupes d’élèves, etc.

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