2021-2022 : ce qui attend les élèves
Si la pandémie de covid-19 a considérablement impacté la scolarité des élèves depuis mars 2020, le train des réformes, lui, ne s’arrête jamais, même s’il a été tout de même freiné par les effets de la crise sanitaire – on pensera en particulier à la réforme du baccalauréat, dont la nouvelle version (première session en 2021) a dû être aménagée à plusieurs reprises.
Outre des dispositifs de remise à niveau mis en place dès la rentrée pour tous les élèves le nécessitant, du primaire jusqu’au lycée, la nouvelle année scolaire comporte, comme tous les ans !, son lot de nouveautés. Entre autres, l’installation de nouveaux programmes pour les élèves de maternelle – les élèves de l’école élémentaire suivent eux également de nouveaux programmes depuis l’an passé –, le renforcement du dispositif « Devoirs faits » pour tous les collégiens volontaires, ou bien encore de nouveaux changements pour le « nouveau » bac avec la suppression des épreuves communes au profit du contrôle continu.
Comme un air de déjà-vu, auquel s’est ajouté un certain fatalisme ! Pour beaucoup d’élèves et de parents, la nouvelle année scolaire génère des sentiments mitigés. Pour les élèves, c’est notamment la lassitude face aux contraintes imposées par le protocole sanitaire, et en particulier l’obligation de porter le masque en intérieur (lire en page actu). Pour les parents, un autre sentiment peut dominer : l’inquiétude légitime née d’une potentielle baisse du niveau scolaire de leur enfant tant leur scolarité a été perturbée depuis mars 2020. Comme l’an passé, l’Ecole a justement prévu un temps, les premières semaines après la rentrée, pour une remise à niveau pour les élèves qui en auraient besoin avec des dispositifs de soutien renforcés.
Au primaire, les enseignants disposent ainsi d’outils de positionnement pour cerner les acquis et les lacunes des élèves afin d’adapter leur enseignement et prévoir la mise en place d’un soutien spécifique, qui peut par exemple entrer dans le cadre des APC, activités pédagogiques complémentaires.
Renforcement de « Devoirs faits »
Au collège également les enseignants ont à leur disposition des outils pour évaluer les élèves en début d’année et organiser si besoin une remise à niveau. Pour soutenir les élèves dans leur scolarité, le dispositif « Devoirs faits » est également renforcé avec des dotations horaires supplémentaires. Tous les collèges doivent proposer ce dispositif, qui permet aux élèves de faire leurs devoirs, avec un encadrement et un soutien, dans l’enceinte du collège ; un service gratuit, ouvert à tous les élèves volontaires, dont les modalités, la durée et l’horaire (matin ou soir) varient selon les choix du collège.
Quant aux lycées généralistes, technologiques et professionnels, là également des moyens supplémentaires ont été octroyés depuis la rentrée afin de mettre en place et de renforcer des dispositifs de soutien aux élèves ; un programme intitulé « Je réussis au lycée ».
Nouveaux programmes et dédoublements de classe
Outre cette priorité de « remise à niveau » affichée par le ministère, cette nouvelle année scolaire sera également marquée par la mise en œuvre de nouvelles mesures, comme l’application de nouveaux programmes en école maternelle, qui misent sur une pédagogie plus ludique, l’introduction en 6e d’une nouvelle option, « français et culture antique » (pour une première approche du latin et du grec), mais également par la poursuite de réformes déjà engagées, comme le dédoublement de classes qui s’étend depuis la rentrée 2021 aux grandes sections de maternelle de l’éducation prioritaire ; une mesure (12 élèves par classe au maximum) dont les effets bénéfiques ont été démontrés. Voulant poursuivre dans cette direction, le ministre de l’Education a d’ailleurs réaffirmé son ambition que toutes ces classes de grande section, CP, CE1 soient, « d’ici 2022 et sur tout le territoire, limitées à 24 élèves ». A suivre.
Compétences numériques
PIX sera généralisé pour cette nouvelle année scolaire 2021-2022 ! PIX ? Tel est le nom du dispositif en ligne pour tester, développer et certifier ses compétences numériques, réparties dans 5 domaines : information et données, communication et collaboration, création de contenus , protection et sécurité, environnement numérique. Des parcours PIX de rentrée seront ainsi organisés pour identifier le niveau et les besoins en matière de compétences numériques de tous les élèves de tous les niveaux d’enseignement du cycle 4 et du lycée (de la classe de 5e à celle de terminale). Notons enfin que la certification des compétences numériques sera obligatoire cette année pour tous les élèves des classes de 3e et de terminale.
La rentrée dans le supérieur
La ministre Frédérique Vidal s’en est – légitimement – réjouie à plusieurs reprises : la rentrée dans l’enseignement supérieur, et en particulier à l’université, s’est déroulée « 100 % en présentiel ». Une heureuse nouvelle pour les étudiants dont beaucoup ont pâti de l’enseignement à distance depuis un an et demi : décrochage dans les études, souffrance psychologique due à l’isolement, etc. D’ailleurs, le gouvernement a maintenu son dispositif de suivi psychologique gratuit et sans avance de frais (un forfait de trois séances de 45 minutes prises en charge, une fois renouvelable). Informations sur la plateforme nationale d’accompagnement psychologique à l’adresse : santepsy.etudiant.gouv.fr.
Nouveauté de cette rentrée dans le supérieur : le Bachelor universitaire de technologie (BUT) remplace le DUT, Diplôme universitaire de technologie. Si la formation se déroulera toujours au sein des IUT (qui dépendent des universités), elle durera non plus 2 mais 3 ans – ce qui permettra notamment de meilleures possibilités de poursuites d’études dans le cadre de l’architecture dite LMD (licence, master, doctorat) basée sur les paliers bac + 3, bac + 5, bac + 8.
Autre nouveauté à noter dans le supérieur cette année, la réforme de la licence professionnelle dont les conditions de formation se sont assouplies avec notamment une durée variable, de 1 à 3 ans. 173 mentions de licence pro existent et couvrent de nombreux secteurs professionnels : production industrielle, commerce, services à la personne…
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ZOOM
Le « nouveau » bac déjà réformé !
On ne pouvait pas dire que l’accouchement de la nouvelle version du baccalauréat, dont la première session a eu lieu cette année, s’était fait sans douleur. Si, dès le départ, cette nouvelle formule du bac, qui augmente significativement la part du contrôle continu, avait rencontré des oppositions, principalement de la part des élèves et des enseignants, la crise sanitaire a conduit à plusieurs changements, en particulier la suppression des épreuves communes, puis celle des épreuves écrites de spécialité. Au final, pour cette première édition du nouveau bac, la part du contrôle continu a compté pour 82 % de la note finale !
40 % de part de contrôle continu
Mais cet été, après cette « première » (qui a donné lieu à des taux de réussite exceptionnels, près de 94 % en moyenne), le ministre de l’Education a décidé d’un nouveau changement, appliquable dès cette année 2021-2022, celui de supprimer les épreuves communes ! Résultat, si les 5 épreuves terminales obligatoires sont elles maintenues et comptent toujours pour 60 % de la note (les épreuves anticipées de français – écrit et oral – en fin de première, l’épreuve de philosophie, les deux épreuves d’enseignement de spécialité et le « Grand Oral »), le contrôle continu, autrement dit les résultats obtenus en classe pendant les deux années du cycle terminal sur les autres enseignements (histoire-géographie, langues vivantes, etc.) comptera pour 40 % de la note finale.
Lire ICI les nouvelles modalités d’évaluation du bac 2022.
Apprentissage : les aides sont prolongées
Renforcer l’attractivité de l’enseignement professionnel. Depuis plusieurs années maintenant, c’est une priorité affichée par le ministère de l’Education nationale. Rappelons que l’enseignement professionnel est accessible par la voie scolaire en lycée professionnel, ou par la voie de l’apprentissage (alternance), le plus souvent en CFA (centre de formation des apprentis) et chez un employeur. Début septembre, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la prolongation jusqu’au 22 juin 2022 des aides à l’apprentissage mises en place dans le cadre du plan de relance. Ces aides à l’embauche, versées aux entreprises pour le recrutement d’un apprenti, s’élèvent à 5 000 euros pour un apprenti de moins de 18 ans et 8 000 euros pour un apprenti majeur pour un contrat préparant à un diplôme jusqu’au niveau master.
Aménagements dans l’enseignement professionnel
Notons par ailleurs que cette nouvelle année scolaire 2021-2022 marquera la dernière étape de la transformation de la voie professionnelle pour la session 2022 du nouveau bac pro, avec des aménagements concernant deux mesures déjà mises en place : la réalisation du chef d’œuvre, dont l’élaboration commence en classe de 1re, et la co-intervention, des séquences d’enseignement, organisées pour rendre les matières générales plus concrètes, qui sont assurées conjointement par le professeur enseignant la spécialité professionnelle et l’enseignant de français ou de mathématiques.
