EDUCATION

Redoublement : stop ou encore ?

411---redoublementDepuis deux ans, le redoublement fait son retour ! Quelles sont les nouvelles règles ? Comment contester cette décision ? 

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L’annonce avait fait grand bruit. En 2014, la ministre de l’Education de l’époque, Najat Vallaud-Belkacem, « interdisait » le redoublement. Plus précisément il ne pouvait principalement avoir lieu que pour « pallier une période importante de rupture des apprentissages scolaires » (une maladie par exemple) et avec l’accord écrit des représentants légaux de l’élève !

Depuis le 20 février 2018, et un décret, la donne a changé. « Il y a quelque chose d’absurde à laisser passer de classe en classe des élèves accumulant les retards » déplorait Jean-Michel Blanquer. De la parole aux actes, le nouveau texte relatif au redoublement étend les possibilités d’y recourir. Désormais, le redoublement peut être proposé « si l’élève rencontre des difficultés importantes d’apprentissage » .

A savoir : ces « propositions de redoublement » pourront avoir lieu à la fin de chaque année scolaire (et non pas seulement à la fin d’un cycle) ; et aucun redoublement ne peut intervenir à l’école maternelle.

Par ailleurs, le conseil des maîtres ne peut se prononcer que pour un seul redoublement durant toute la scolarité primaire d’un élève. Idem au collège, pour la durée du cycle 4, de la 5e à la 3e. Dans certains cas exceptionnels, en primaire, un deuxième redoublement peut avoir lieu après avis de l’inspecteur de l’Education nationale (IEN), ainsi qu’au collège, après l’accord préalable du directeur académique des services de l’Education nationale (DASEN).

 

Contester la décision

Que ce soit en primaire ou dans le secondaire, quand la décision de redoublement est notifiée, les parents disposent d’un délai de quinze jours pour former un recours. La décision prise par la commission d’appel vaut décision définitive. N’hésitez pas à demander un accompagnement dans vos démarches auprès de votre APE (association de parents d’élèves) locale.

 

De l’intérêt (ou non) du redoublement

Dans une étude de 2014, le Cnesco (Conseil national d’évaluation du système scolaire) pointait les effets négatifs du redoublement : « Au final, les effets du redoublement sur les performances scolaires et les indicateurs psychosociaux étudiés peuvent dans certains contextes scolaires apparaître positifs à court terme mais sont toujours négatifs sur le long terme ».

Pour inverser ces trajectoires négatives, le nouveau décret précise ainsi que « la mise en œuvre d’une décision de redoublement s’accompagne d’un dispositif d’accompagnement pédagogique spécifique de l’élève concerné, qui peut notamment prendre la forme d’un programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) ».

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ZOOM

Le redoublement en chiffres-clés

  • 22 % des élèves de 15 ans ont redoublé en France au moins une fois, le 5e taux le plus élevé dans les pays de l’OCDE. Un chiffre qui cache de fortes disparités entre les voies : il existe plus de redoublants en voie pro (CAP et seconde pro) qu’en voie générale et technologique. (Source Pisa 2015)
  • 5 500 euros : le coût d’une année scolaire supplémentaire pour un élève de primaire. (Evaluation par le Cnesco)
  • Il existe 2 fois plus de risque de redoubler pour un enfant dont le père est au chômage ou à temps partiel que pour un camarade dont le père travaille à plein temps. (Source Insee)

 

Rentrée 2019

Après la hausse des taux de redoublement en 2018 pour tous les niveaux de collège, ces derniers sont relativement stables en 2019. Ils sont de 0,8 % pour les 6es, de 0,6 % pour les 5es, 0,5 % pour les 4es et 2,3 % pour les 3es.

Le taux de redoublement diminue en seconde GT (générale et technologique) : parmi les élèves scolarisés en 2018 en seconde GT, 3,6 % redoublent à la rentrée 2019, contre 4,4 % à la rentrée 2018.

(source : note de la Depp novembre 2019)

 

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