DOSSIER

Parcoursup : comment bien les accompagner ?

410---dossier-parents-adoAvec le bac en point de mire, les élèves de terminale doivent déjà anticiper l’après. La poursuite des études dans l’enseignement supérieur passe en effet obligatoirement par Parcoursup, la plateforme d’inscription… à étapes ! Un processus qui peut présenter des écueils : difficultés techniques, incertitudes sur les choix à effectuer, stress face aux retours des formations demandées… Les parents ont un rôle d’accompagnement important à jouer dans ce processus. Avec trois maîtres-mots : dialogue, confiance et bienveillance.

 

 

« Parcoursup prend beaucoup de place en ce moment dans les discussions familiales, et dans la scolarité de façon globale », témoigne Habib Lamrani, dont le fils, en terminale, vise une prépa scientifique pour l’an prochain. La « période Parcoursup », qui s’étend, cette année, du 22 janvier (ouverture de la saisie des vœux d’orientation) au 11 septembre (fin de la procédure complémentaire), est vécue par de nombreux lycéens comme une phase d’incertitude et de stress. Remplissage d’éléments administratifs, choix des filières, attente des retours des établissements… Le tout, sur fond d’épreuves du bac à préparer.

 

S’informer et le pousser à le faire

Les parents ont un rôle d’accompagnement crucial à jouer tout au long de cette phase. D’abord, en se tenant informés du fonctionnement de la plateforme, des diverses formations postbac possibles et des dates-clés de la procédure. Pour ce faire, ne manquez pas les réunions d’information organisées par le lycée de votre enfant. Vous pouvez aussi l’inciter à se rendre dans les salons étudiants se tenant dans chaque ville, notamment en février et mars.

Surtout, lorsqu’il cible une filière en particulier, se rendre à la journée portes ouvertes de l’établissement est primordial. « Si vous l’y accompagnez, gardez toutefois en mémoire que c’est le jeune qui doit être en première ligne dans les échanges avec les enseignants et les étudiants », précise Muriel Saturnin Denot, conseillère en orientation.

 

Creuser son projet avec lui

Autre impératif : placer cette période sous le signe du dialogue avec votre enfant, sans chercher à l’influencer outre mesure. Ecoute, confiance et bienveillance doivent être vos maîtres-mots. Faites-lui savoir que vous êtes disponible si besoin, mais sans vous substituer à lui. S’il semble perdu face à l’ampleur des choix possibles, vous pouvez l’aider en recensant avec lui ses passions, en faisant le point sur ses forces et ses faiblesses en matière scolaire, en l’interrogeant sur le type d’études qu’il souhaite engager (plutôt littéraires ou scientifiques ? sélectives ou non ? sur un mode autonome ou cadré ?), ainsi que sur les sacrifices qu’il est prêt à faire (prendre un prêt étudiant ? travailler dur ? étudier loin de chez lui ?).

Si cela ne suffit pas, il peut être utile de faire appel à un conseiller d’orientation, dans le cadre du lycée, du CIO ou en libéral. Une voie choisie par Olivier Alazard, dont le fils est actuellement en terminale. « A partir d’une analyse approfondie de son profil et de ses aspirations, ces séances lui ont apporté des données concrètes et pragmatiques sur les filières possibles. On le sent nettement plus serein et sûr de lui », apprécie-t-il.

 

410---dossier-fille-ordiCoup de pouce formel bienvenu

Une fois ces éléments clairement calés dans sa tête, respectez ses choix et encouragez-le, en vérifiant juste qu’il a fait suffisamment de vœux pour assurer ses arrières. Un coup de pouce de votre part sera certainement bienvenu dans le cadre du « projet de formation motivé » requis par de nombreuses formations (notamment sélectives). « Si le premier jet doit être rédigé par le jeune, les parents seront précieux pour relire, vérifier orthographe et tournures de phrases. Mais aussi, sur le fond, pour l’aider à se présenter et à développer ses arguments, souligne Bruno Puygrenier, coach en orientation scolaire. Est-ce que je connais vraiment le parcours demandé ? Qu’est-ce qui me motive ? Qui suis-je, quelles sont mes qualités, pas seulement scolaires mais aussi de savoir-être (dynamisme, force de travail, adaptabilité, ténacité, esprit d’équipe, etc.) ? En illustrant, autant que possible, avec des exemples concrets : pratique d’un sport, expérience de petits jobs… ». Une méthode suivie par Vanessa Giraud-Sauveur, dont le fils Adrien a intégré une école d’ingénieurs à Lyon en 2019. « Nous l’avons également aidé pour certaines démarches peu évidentes pour lui, notamment pour préparer le dossier administratif demandé par l’école », ajoute-t-elle.

 

Faire preuve de souplesse

Lors de la phase d’admission, votre rôle doit être de rassurer et de rester positif, en particulier s’il est sur liste d’attente. Vous pouvez l’aider, le cas échéant, à choisir entre plusieurs propositions, en consultant ensemble les sites des établissements et en l’encourageant à récolter des avis divers (professeurs, entourage…). Quelles que soient les réponses obtenues, mettez-le à l’aise pour qu’il ose vous en parler. Et qu’il accepte, si besoin, que vous l’accompagniez de nouveau dans la recherche de plans B, lors de la phase complémentaire. Prenez soin de valoriser ces nouvelles options, afin de laisser intacte la motivation dont il aura besoin pour réussir dans cette première année d’études supérieures. ?

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410---Muriel-denot-2019INTERVIEW

Muriel Saturnin Denot, conseillère en orientation (peep-grenoble.com/bilan_orientation.htm)

« Un travail de dialogue et d’échange au long cours »

Faut-il avoir « peur » de Parcoursup ?

Non ! De tous temps, les lycéens ont eu des choix à faire en terminale. Parcoursup peut avoir un côté un peu anxiogène, mais il reste un outil qui rime aussi avec réelle avancée. Aujourd’hui, on n’a plus à envoyer de dossiers papier, tout est dématérialisé. La plateforme garantit aussi une équité de traitement entre tous les candidats et permet une forte transparence (contenu des formations, prérequis, critères de sélection, nombre de postulants l’an passé et jusqu’à quel niveau de la liste d’attente ils ont été pris, etc.). De plus, le nombre de vœux ouvre un vrai champ des possibles.

 

Comment placer le curseur entre trop ou pas assez d’investissement ?

L’idée, pour les parents, n’est pas de se « former » à Parcoursup, de devenir des experts de la plateforme : c’est d’accompagner leur enfant dans ses choix de formation. Il faut l’encourager à se prendre en main, à réfléchir à ce qui est bien pour lui et lui faire des retours, tout en restant humble. Il s’agit d’un travail de dialogue et d’échange qui doit avoir été amorcé bien avant l’ouverture du site.

 

Quelles sont les erreurs à éviter ?

Le parent ne doit pas influencer la décision du jeune, du genre « Va faire une école de commerce car tu auras du travail » ou « Fais médecine car c’est la tradition chez nous ».

Autre écueil : le dissuader de tenter une filière sélective en lui disant qu’il n’a aucune chance, ou au contraire le pousser à aller vers une classe préparatoire alors qu’il se sentirait mieux en BTS.

 

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ZOOM

Parcoursup, mode d’emploi

En 2020, l’inscription à la quasi-totalité des formations du supérieur passe par Parcoursup. La saisie des vœux est ouverte depuis le 22 janvier, et jusqu’au 12 mars (2 avril pour la validation des dossiers). Votre enfant peut formuler jusqu’à 10 vœux et 20 sous-vœux, sans les classer. Le dossier s’appuie sur les bulletins scolaires de première et de début de terminale, sur une Fiche Avenir renseignée par l’équipe éducative et sur un projet de formation motivé, à rédiger pour chacune des filières demandées.

Du 10 mai au 17 juillet (phase d’admission), votre enfant reçoit les réponses à ses vœux au fur et à mesure (oui ; oui si ; en attente ; non). Il devra répondre dans le délai imparti. Dès qu’il a accepté une proposition, les autres s’annulent, les vœux en attente pouvant être conservés.

La phase complémentaire va de fin juin au 11 septembre. S’il n’a pas eu satisfaction, il peut formuler de nouveaux vœux dans les formations disposant de places disponibles. À l’issue des résultats du bac, s’il n’a reçu aucune réponse positive, il pourra saisir la commission d’accès à l’enseignement supérieur, qui l’aidera à trouver une formation.

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410-_-Bruno-BobkiewiczTEMOIGNAGE

Bruno Bobkiewicz, proviseur de la cité scolaire Berlioz à Vincennes (Val-de-Marne)

« Un accompagnement resserré des élèves, tout au long de la procédure »

« Pour aider les élèves à affiner leurs choix, nous organisons, en décembre-janvier, un forum des anciens, qui viennent présenter leurs formations aux élèves actuels. La rencontre se double parfois d’un mini forum rassemblant des représentants de différentes filières. Par ailleurs, des entretiens individuels peuvent être mis en place avec les deux professeurs principaux de chaque terminale et/ou avec le psychologue de l’Education nationale chargé de l’orientation. L’information sur les échéances passe, elle, par les espaces numériques de travail (site du lycée, ENT). Pendant la fenêtre de deux semaines entre clôture des vœux et finalisation des dossiers, les enseignants peuvent aider certains élèves à peaufiner leurs projets motivés de formation. Ensuite, nous accompagnons spécifiquement les quelques élèves qui n’ont reçu aucune proposition et les conseillons pour aborder au mieux la procédure complémentaire. Puis, au dernier chef, pour solliciter la commission académique. »

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INITIATIVE

Isère : des ateliers pour accompagner les jeunes

L’Union locale PEEP Grenoble a mis en place, entre janvier et mars, plusieurs ateliers de préparation avec des professionnels de l’orientation et du coaching scolaire pour les élèves de première et de terminale : construction du parcours de formation motivé, atelier CV, lettre de motivation et entretien, entretien conseil et bilan d’orientation. Contribution en fonction du quotient familial.

Coordonnées : 04 76 87 23 35 ou peep38@gmail.com.

 

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