Métier : professeur documentaliste

On résume souvent le professeur documentaliste à son rôle d’animation du CDI. Mais cet enseignant pas comme les autres a de multiples missions : apprentissage de la recherche, découverte d’internet, culture de l’information…

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Ne l’appelez pas bibliothécaire ! Même si le professeur documentaliste œuvre quotidiennement au Centre de documentation et d’information (CDI) des collèges et lycées, son rôle dépasse largement la gestion des livres. « Ce n’est pas un surveillant du CDI, mais un enseignant comme les autres, titulaire d’un Capes* », souligne Christine Bretton, professionnelle depuis 18 ans et membre du bureau l’APDEN, association nationale des « profs-doc’ ».

La grande différence avec les autres enseignants, c’est le volume horaire. « Nous sommes sur une base de 30 heures dans l’établissement, en permanence en présence des élèves. Car l’on part du principe que nous n’avons pas de copies à corriger, ni de cours à préparer. » Mais s’il ne donne pas de cours, le professeur documentaliste a des rôles très variés. « En fait, chaque journée est différente », résume Christine Bretton. Il y a les fondamentaux traditionnels, comme la gestion du CDI, du catalogue documentaire, la commande des livres, les événements autour de la lecture et de la culture… Et bien sûr, l’accompagnement des élèves dans leurs travaux de recherche.

Culture de l’information

Mais la mission a été élargie par la Loi d’orientation de 2013 et une circulaire du 30 mars 2017. « Nous devons désormais apporter aux élèves une culture de l’information, des médias. » Comprendre à quoi sert un moteur de recherche, identifier les sites web fiables et pertinents…

Dans certains CDI, des heures de cours sont prévues, et des enseignants banalisent même des créneaux horaires pour les faire intervenir. Mais tous les établissements ne sont pas logés à la même enseigne. « La situation est hétérogène au sein d’une même académie, signale Christine Bretton. Les interventions sont alors parcellaires, en fonction des situations, des demandes ponctuelles. Il serait intéressant de travailler sur une progression des élèves. » Car la mission semble essentielle : « développer l’esprit critique, former des citoyens responsables. A l’heure où l’utilisation du numérique va crescendo, les élèves ont besoin de repères. »

* Pour devenir professeur-documentaliste, il faut être titulaire du CAPES (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré) de documentation, après un Master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation, un niveau de formation à bac + 5, comme tous les enseignants. Plus d’information sur le concours et la formation sur le portail officiel : devenir enseignant.gouv.fr.

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INTERVIEW

Géraldine Gosselin, professeur documentaliste à Gallargues (Gard)

Comment intervenez-vous auprès des élèves ?

Déjà, je les reçois au fil de leurs besoins, et j’en profite pour les sensibiliser à la pratique de la recherche. Avec les 6e, une fois tous les quinze jours, une séquence a lieu au CDI, pour comprendre le lieu, découvrir ce qu’est un moteur de recherche… Certains enseignants me sollicitent pour construire des interventions sur un sujet précis : vérifier une information, protéger son identité numérique…

Comment forme-t-on les jeunes à Internet ?

On doit inventer notre approche, car les programmes ne prévoient pas de cours spécifique. On intervient pendant une recherche d’un élève, en faisant appel à son esprit critique sur la validité, la crédibilité des sources. On doit diffuser un message de prévention, sans être trop moralisateur.

Votre rôle est au cœur des enjeux actuels de société !

Oui, on doit être toujours à l’affût, au fait de l’actualité ! Mais parfois, c’est un peu difficile de concilier toutes nos missions. On est tout le temps en train de courir !