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De l’importance du petit-déjeuner

hd-393-petit-dejRepas le plus important de la journée, le petit-déjeuner rompt un jeûne de 10 à 13 h. Il est pourtant de plus en plus délaissé par les enfants par manque de sommeil ou de temps… avec des conséquences sur leur scolarité.

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« Repas essentiel pour les petits comme les grands, le petit-déjeuner doit couvrir 20 à 25 % des besoins nutritionnels journaliers », rappellent à l’unisson les acteurs de la santé. Et pourtant, selon une enquête du Crédoc, 3,4 élèves par classe arrivent le ventre vide de manière quasi quotidienne. Et dans l’enseignement prioritaire ce chiffre passe à 6 élèves par classe. « Ce chiffre est en augmentation depuis 5 ans, tout d’abord en raison de la crise. Car les familles en difficulté rognent sur ce repas pour tenter de préserver les autres », analyse Pascale Hébel, directrice du Département Consommation du Crédoc. Selon Sabine Mala, nutritionniste, « s’ils délaissent le petit déjeuner, c’est souvent dû au mode de vie familial. Par manque de temps, les enfants se lèvent à la dernière minute et zappent le petit-déjeuner ». Un manque d’habitude que constate aussi David, enseignant de primaire qui a participé à l’enquête : « Les parents travaillent, ils partent avant l’enfant. Ce dernier se retrouve seul et n’a pas le réflexe de prendre un petit-déjeuner ». Le rôle des parents est en effet primordial dans l’éducation nutritionnelle. « Il faut tout faire pour stimuler leur appétit afin que ce soit un repas plaisir ! », ajoute le Dr Mala, qui livre des astuces en ce sens (lire en encadré ci-dessous).

 

Apprendre le ventre plein

Ce phénomène inquiète d’autant plus que les enseignants interrogés constatent que 82 % de ces enfants sont fatigués, 83 % sont moins concentrés et moins attentifs et 61 % participent moins en classe. D’autres études ont mis en relation les performances cognitives et les capacités de création, diminuées en cas d’absence de petit-déjeuner.

« La nuit, le corps pompe dans ses réserves énergétiques et le matin il a quasiment épuisé celles en glucides. Si un enfant ne mange pas, son taux de glycémie chute vers 10 ou 11 h, ce qui provoque des troubles de la concentration et des difficultés de mémorisation », confirme Laurence Plumey (auteur du « Grand livre de l’alimentation », éd. Eyrolles). Autre conséquence, la tentation du grignotage dans la matinée. « Cet apport de graisses et de sucres peut entraîner une prise de poids », met en garde le Dr Mala. Les risques sur la santé sont importants, ces habitudes, ancrées petit, perdurent à l’âge adulte, et sont facteurs d’obésité notoires.

 

Eviter la routine

« Il n’existe pas de petit-déjeuner type mais une structure à privilégier », explique le Dr Mala. Au menu, un produit laitier (lait, yaourt, faisselle…) pour les apports de calcium, vitamines A, B2 et D ; un produit céréalier (tartines, pain complet ou céréales peu sucrées) ; avec le pain une fine couche de beurre ou de confiture ou de miel ; et un fruit ou un fruit pressé ; « préférez aux jus des vrais fruits qui ont plus de vitamines et moins de sucres », conseille la nutritionniste. Le Crédoc recommande surtout de varier la composition pour éviter la routine… et démarrer la journée en beauté, par un repas qui soit aussi l’occasion d’un moment convivial en famille !

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itw-393-sabinemalanutritionL’avis du pro

Dr Sabine Mala, médecin nutritionniste

« Le saut du petit-déjeuner peut venir d’un dîner la veille trop copieux ou trop tardif, qui nuit à la qualité du sommeil. L’enfant, fatigué, a plus de mal à se lever, moins d’appétit… Dès que l’on allège le dîner, on retrouve l’appétit au saut du lit, car le jeûne varie de 10 à 13 h selon leur âge. Or l’enfant en pleine croissance brûle 600 calories la nuit, il ne faut pas mésestimer ses besoins ! Il faut préserver le plaisir, ne pas stigmatiser les aliments mais diversifier. S’il faut être vigilant sur les céréales très sucrées et les viennoiseries, ne les interdisez pas mais réservez-les pour le week-end. Manque de temps ? Préparez la table la veille, pour n’avoir plus qu’à réchauffer, faites griller une tartine, son odeur ouvre l’appétit ! Et surtout évitez de les réveiller à la dernière minute, avancez l’heure du réveil comme du coucher, pour qu’ils prennent goût à ce premier repas : de bonnes habitudes pour toute leur vie ! »

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