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Puberté : bien préparer nos enfants

HD-390---pubertePériode redoutée mais néanmoins incontournable, la puberté peut être un cap compliqué à franchir. Pour qu’elle se déroule au mieux, les parents peuvent préparer leurs pré-ados à ce grand passage.

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Hier c’était votre petit garçon ou votre petite fille et aujourd’hui c’est un pré-adolescent qui s’apprête à entrer dans le monde des pubères, ou poilus pour les latinistes ! Car le terme puberté provient du latin pubere qui signifie se couvrir de poils. La puberté est en effet une période de transition entre l’enfance et l’état adulte, qui s’accompagne de transformations somatiques, psychologiques, métaboliques et hormonales conduisant à la possibilité de procréer.

Etant donné le cortège de changements qui les attend, les parents ont un rôle crucial pour accompagner leur adolescent en devenir à vivre le mieux possible cette traversée de la puberté.

 

Trouver le bon compromis

Si le pré-requis est d’accepter de voir son enfant grandir, il faut aussi anticiper l’annonce de ces changements afin qu’il ne soit pas trop surpris par ce qui lui arrive. Car ce qu’observe le plus fréquemment le pédopsychiatre Gilles-Marie Valet, c’est que le jeune n’a pas très envie d’en parler spontanément à ses parents. « Il y a une culpabilité de ne plus être le petit enfant de ses parents et une vraie honte face à ces transformations physiques. C’est une période ambivalente car si le jeune attendait cette période pour passer à l’état adulte, cela nourrit dans le même temps des angoisses. Il faut trouver le bon compromis entre rassurer sans inquiéter. » C’est aux alentours de 10 ans pour les filles et de 12-13 ans pour les garçons que les transformations vont apparaître. Il devient donc important de respecter sa pudeur et son besoin d’intimité en s’assurant qu’il puisse s’enfermer dans une pièce comme la salle de bains, en frappant à sa porte avant d’entrer et en évitant de crier sur tous les toits ce qui relève de l’intimité de chacun.

 

Etapes de passage et rituels

Premier rasoir du fiston acheté avec papa, premier soutien gorge de la fille acheté avec maman ou un cadeau lors des premières règles, il peut être envisagé aussi de ritualiser ces grandes étapes de passage. Pour Gilles-Marie Valet, « cela dépend du mode de fonctionnement de la famille. Dans une famille attachée aux traditions, faire son entrée dans la puberté revêt une importance comme quelques années plus tôt la perte des dents de lait et le recours à la petite souris. De même, pour un pré-pubère anxieux, il peut être important de ritualiser. » Mais ce rituel ne doit pas être envahissant et rester quelque chose d’intime entre le ou les parents et leur enfant, devenu(e) une jeune fille ou un jeune homme…

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L’AVIS DU PRO

390-puberte-gilles-marie-vaDocteur Gilles-Marie Valet, pédopsychiatre. Auteur de « Les 101 règles d’or de l’éducation bienveillante » (Larousse Poche) et de « Comprendre son enfant de 6 à 11 ans » (Larousse)

« Trop anticiper une discussion avec son pré-adolescent pourrait être générateur d’angoisses. Dès qu’ils aperçoivent les premiers signes d’une transformation physique comme le duvet de la moustache chez le garçon ou l’amorce d’un mamelon chez la fille, les parents peuvent ainsi aborder le sujet de manière plus concrète. « J’ai remarqué que tu avais…, il y en a d’autres dans ta classe qui… ». Partir d’une observation comme point de départ n’apparaîtra pas comme intrusif. Il est important de rappeler qu’il s’agit d’un moment naturel par lequel tout le monde passe et de ne pas apporter une attention excessive à ces changements. »

 

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