DOSSIER

DOSSIER – Les nouveautés de la rentrée 2013

Avant le collège, à propos duquel des évolutions ne pourront être arrêtées qu’en 2014, et le lycée, peut-être par la suite – après un bilan de la réforme engagée en 2009 –, c’est bien en primaire que les principales nouveautés de cette rentrée 2013 sont attendues. Avec notamment la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires, ardemment défendue par le ministre Vincent Peillon, mais qui ne concernera finalement qu’environ un élève sur cinq (22 % précisément) pour cette année scolaire 2013-2014, avant une application globale en septembre 2014.

Quant aux grandes mesures structurelles – avec en particulier de nouveaux cycles articulés avec de nouveaux programmes –, issues de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole adoptée définitivement en juin, elles seront dévoilées très prochainement, pour une application progressive dès la rentrée 2014.

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Changements de rythmes en primaire

4 000. Tel est le nombre de communes qui vont expérimenter les nouveaux rythmes scolaires à la rentrée. Un peu plus d’un cinquième des élèves de primaire vont donc retrouver les bancs de l’école le mercredi matin (seules 28 communes – 96 écoles – ont décidé d’opter pour le samedi matin travaillé). Rappelons que la réforme des rythmes ne modifie pas le nombre d’heures d’enseignement – fixé toujours à 24 heures hebdomadaires – mais modifie la journée de l’élève. Les heures d’enseignement sont ainsi organisées sur quatre journées et demi à raison de 5 h 30 maximum par jour et de 3 h 30 maximum par demi-journée.

On observera que la majorité des écoles qui appliqueront la réforme des rythmes dès cette rentrée ont opté pour une journée d’école composée d’environ 3 h d’enseignement le matin et 2 h l’après-midi. Après la fin des cours, les élèves pourront accéder à des activités périscolaires proposées par les communes. Des activités non obligatoires, gratuites… ou payantes, dont la mise en place soulève un bon nombre d’interrogations chez les enseignants, les élus locaux… et les parents ! Comme le soulignait Valérie Marty, présidente nationale de la PEEP, début mars, « les collectivités territoriales se retrouvent à devoir réorganiser la journée des écoliers en tenant compte au mieux du temps scolaire et des contraintes professionnelles des parents, dans un contexte budgétaire contraint ». Face à une situation complexe, un report d’un an était demandé par la PEEP pour laisser le temps à une véritable « concertation sur le plan local, en sollicitant systématiquement les conseils d’école ». Quelque 4 000 communes en ont décidé autrement. « Couacs » en vue ? Premiers éléments de réponse dans quelques semaines. Un dossier sur lequel nous reviendrons bien entendu dans nos prochains numéros.

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Encadrement pédagogique

Outre cette réforme des rythmes en deux temps – toutes les écoles devront l’avoir adoptée à la rentrée 2014 –, le primaire verra également la mise en œuvre de plusieurs mesures nouvelles, telles que le dispositif « Plus de maîtres que de classes » (dont l’objectif est d’améliorer l’encadrement pédagogique dans les écoles « difficiles ») ou encore le développement de la scolarisation avant l’âge de trois ans (lire pages 8 à 10). Deux nouveautés qui s’accompagneront de la création de 3 000 postes dès cette rentrée.

D’autre réformes, plus profondes, sont en préparation. Elles découleront de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, votée définitivement le 25 juin dernier. Réécriture des programmes de l’enseignement élémentaire par le nouveau Conseil supérieur des programmes, redéfinition des missions de l’école maternelle, nouveaux dispositifs d’évaluation, nouvelle définition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, révision de l’architecture des cycles, avec la création d’un cycle unique qui associera les classes de CM2 et de 6e afin de faciliter la liaison école-collège… Toutes ces nouvelles dispositions structurelles seront progressivement mises en place, à partir de 2014.

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Dans le second degré : une année de transition

Le collège, grand oublié de la loi d’orientation, comme le regrettait Valérie Marty dans son discours d’ouverture du congrès de la PEEP le 8 mai à Dijon, « Rien sur le collège, lieu où se cristallise toute violence institutionnelle », ne verra aucun changement marquant pour cette nouvelle année. Comme l’indique la circulaire d’orientation et de préparation de la rentrée 2013, « Pour le collège comme pour le lycée, l’année scolaire 2013-2014 sera une année de transition qui devra être mise à profit pour approfondir l’analyse des difficultés rencontrées et pour amorcer, de façon cohérente et concertée, les évolutions souhaitables ». On signalera néanmoins, la mise en place progressive d’un « parcours d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel », qui vient remplacer l’actuel « parcours de découverte des métiers et des formations ». Avant tout un changement de dénomination, car peu de changements sont a priori attendus sur le fond ; le contenu de ce parcours sera prochainement précisé dans une circulaire. Autre point à remarquer : toutes les formes d’alternance sont désormais proscrites pour les élèves de collège de moins de 15 ans.

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Réformes en vue ?

Pour le lycée, le ministère attend de dresser un bilan de la réforme lancée en 2009 par Luc Chatel qui vient de s’achever pour « envisager ensuite les axes sur lesquels la refondation devra porter ». Une refondation qui pourrait notamment concerner le baccalauréat, à propos duquel de nombreuses voix s’élèvent pour demander qu’il soit revu. Le 17 juin dernier, la PEEP soutenait ainsi que la réforme du bac est bien un sujet d’actualité, et qu’il est « devenu un examen lourd à organiser dont la valeur certificative est faible » (91,9 % de réussite au bac général cette année…).

Signalons enfin la réintroduction de l’histoire-géographie comme enseignement obligatoire en terminale S, alors qu’il était devenu facultatif. Ainsi, les élèves qui entreront en septembre prochain en 1re S ne passeront plus d’épreuve anticipée d’histoire-géographie, mais une épreuve terminale en juin 2015 (un examen de 3 heures, avec un coefficient 3).

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L’enseignement agricole vers sa réforme

Après l’Ecole et l’Enseignement supérieur, l’enseignement agricole aura lui aussi prochainement sa Loi. Plus précisément, un volet « enseignement agricole » sera intégré à la loi d’avenir pour l’agriculture, l’agroalimentaire et la forêt, attendue pour cette fin d’année 2013. A l’issue de la concertation pour l’avenir de l’enseignement agricole, qui s’est déroulée au printemps, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, a ainsi avancé plusieurs pistes de rénovation. Insistant notamment pour que « l’enseignement agricole soit mieux identifié comme une possible filière dans le service public de l’orientation ». Et une filière de réussite ! Comme l’a rappelé le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon,  le 29 mars dernier, lors du séminaire de lancement de la concertation pour l’avenir de l’enseignement agricole : « Le taux d’insertion professionnelle moyen [est] de 90 % dans l’enseignement agricole ».

D’ici la mise en œuvre de cette future loi d’Avenir, la rentrée 2013 dans l’enseignement agricole se profile sans changements majeurs dans l’organisation des cursus. Mais avec toujours une offre de parcours d’études très diversifiée, dès la fin de la 5e – avec les classes de 4e et de 3e de l’enseignement agricole que Stéphane Le Foll souhaite maintenir dans la future loi – jusqu’aux formations de l’enseignement supérieur (ingénieurs, vétérinaires…), dans des secteurs professionnels variés : de l’agriculture à la protection de l’environnement et à l’aménagement du territoire, en passant par l’agroalimentaire, les biotechnologies, les métiers de la forêt, etc.

Pour en savoir plus, retrouvez l’ensemble des formations proposées par l’enseignement agricole dans le hors série de La Voix des Parents, « La vie scolaire de A à Z », édition 2013.

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ZOOM

De l’AP à l’APC

La mise en œuvre de la réforme des rythmes signe la fin de l’aide personnalisée (AP) aux élèves, remplacée par des activités pédagogiques complémentaires (APC) – même pour les écoles qui n’ont pas choisi la semaine des quatre jours et demi pour 2013-2014. Ce dispositif de soutien aux élèves en difficulté reste soumis à l’accord des parents. Tous les enseignants sont tenus de consacrer chaque année 36 h à ces APC, soit une heure par semaine.

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L’INFO EN PLUS

10 000 postes supplémentaires

En plus de la création de 6 770 postes d’enseignants pour cette rentrée 2013 – dont près de la moitié pour l’école primaire –, comme le prévoit la loi « d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République » votée définitivement le 25 juin dernier, le ministre de l’Education a annoncé la création de 10 000 postes supplémentaires dans les collèges et lycées. « Pour faire qu’il y ait plus de sérénité, de sécurité, d’adultes dans nos établissements », a précisé Vincent Peillon.

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ZOOM

Une réforme aussi dans le supérieur

Le 9 juillet dernier, quelques jours après le vote de la loi de refondation de l’Ecole, ce fut au tour de la loi pour l’Enseignement supérieur et la Recherche, présentée par la ministre Geneviève Fioraso, d’être définitivement adoptée par le Parlement. Un texte qui entend notamment inverser une situation préoccupante : la France ayant l’un des taux d’échec en licence les plus importants d’Europe depuis plusieurs années. Avant leur entrée dans l’enseignement supérieur, les futurs étudiants devront être « obligatoirement informés » des statistiques des établissements vers lesquels ils pourraient s’orienter : indicateurs de réussite, taux de poursuite d’études et d’insertion professionnelle, etc.

Quotas en formations courtes

Outre une spécialisation progressive en licence (avec des réorientations facilitées pendant le cursus), la loi instaure un droit d’accès prioritaire des bacheliers professionnels et technologiques pour entrer en STS et en IUT. Concrètement, pour l’accès à ces formations supérieures courtes, le recteur d’académie prévoit « un pourcentage minimal de bacheliers professionnels et un pourcentage minimal de bacheliers technologiques, ainsi que des critères appropriés de vérification de leurs aptitudes ». Bref des quotas, par filière et par académie… La loi prévoit également un rapprochement des classes préparatoires aux grandes écoles avec les universités (par des conventions) et garantit un meilleur encadrement des stages pendant les études – notamment pour éviter les dérives observées en la matière depuis de nombreuses années.

Côté effectif, 1 000 créations de postes par an sont prévues pour tout le quinquennat, « ciblées sur la réussite en 1er cycle », a rappelé Geneviève Fioraso dans son discours précédant le vote définitif de la loi au Parlement.

Suppression des bourses au mérite… pour plus tard ?

Après avoir annoncé en juin la suppression des bourses au mérite, une aide financière de 1 800 euros par an réservée aux étudiants boursiers ayant décroché une mention « très bien » au bac, et ce dès la rentrée 2013, la ministre de l’Enseignement supérieur a fait machine arrière. Au final, le 16 juillet, Geneviève Fioraso, a annoncé une réforme des bourses, en deux temps. Déjà, les bourses au mérite sont maintenues pour l’année à venir. Ensuite, plusieurs mesures prendront effet dès cette rentrée :

– une revalorisation de 15 % des bourses des 30 000 étudiants issus de familles aux revenus les plus faibles (ce qui correspond à une augmentation de 800 euros en moyenne sur un an du montant versé) ;

– la création de 55 000 bourses annuelles de 1 000 euros pour les étudiants des classes moyennes aux revenus modestes (étudiants dont les revenus des parents sont inférieurs à 33 100 euros par an et qui jusqu’alors ne percevaient pas de bourses) :

– la revalorisation de toutes les bourses de 1 % (rappelons que plus de 560 000 étudiants bénéficient d’une bourse).

Enfin, la ministre de l’Enseignement supérieur a précisé qu’un second train de mesures concernant les bourses serait prochainement annoncé pour une application à la rentrée 2014.

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REPERES

Des aides pour la rentrée

Outre les bourses pour les élèves de collège et de lycée accordées sous conditions de ressources (reportez-vous au numéro 372 de La Voix des Parents, rubrique « Parents d’élèves, mode d’emploi »), les familles dont les revenus ne dépassent pas certains plafonds bénéficient de l’allocation de rentrée scolaire (ARS) pour leurs enfants scolarisés âgés de 6 à 18 ans. Ainsi, pour la rentrée 2013, le plafond de ressources (revenus de 2011) ne doit pas dépasser 23 687 euros pour un enfant, 29 153 euros pour deux enfants, 34 619 euros pour trois enfants – il faut ajouter 5 466 euros par enfant supplémentaire.

Le montant de l’ARS dépend de l’âge de l’élève. Il s’élève pour cette rentrée à 360,47 euros pour les 6-10 ans, 380,36 euros pour les 11-14 ans, et 393,54 pour les 15-18 ans.

Si vous êtes allocataire de la Caisse d’allocations familiales (CAF), vous n’avez aucune démarche à effectuer. L’ARS vous sera versée automatiquement fin août. Sinon, rapprochez-vous de la CAF dont vous dépendez.

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L’INFO EN PLUS

LA CONFERENCE DE RENTREE DU MINISTRE DE L’EDUCATION




Conférence de presse de rentrée 2013 de Vincent… par EducationFrance

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