MAGAZINE

L’appendicite au microscope

L’appendicite est la plus classique des affections digestives chirurgicales. Si le traitement est bien connu, le diagnostic n’est pas toujours évident. Une histoire complexe entre l’abdomen et le médecin.

-

Rare avant l’âge de 5 ans, l’appendicite est une inflammation de l’appendice, une petite poche de tissu en forme de doigt située en bas à droite de l’abdomen. Bien qu’il se trouve au niveau de la partie débutante du côlon, l’appendice ne joue pas de rôle vital dans l’élimination des déchets digestifs. Néanmoins il peut être le siège d’une infection due aux bactéries présentes dans le tractus intestinal ou peut s’obstruer. Dans ces cas, l’appendice est gonflé, enflammé et occasionne une douleur extrêmement vive.
-
Des symptômes variables
Il n’existe pas de moyens de prévenir l’appendicite. L’alimentation ne semble notamment pas avoir d’impact particulier sur son apparition. Il faut alors être à l’écoute des symptômes, lesquels sont généralement des douleurs sur le côté droit du bas-ventre accompagnées d’une fièvre inconstante et modérée comprise entre 37,2 et 38,2° C.
D’autres signes fonctionnels peuvent apparaître tels que des vomissements, une constipation ou parfois une diarrhée. Mais cela n’est pas toujours caractéristique d’une appendicite. Les médecins en cabinet doivent alors écarter d’autres diagnostics possibles, comme la gastro-entérite, l’infection urinaire, un kyste ovarien ou encore des coliques.
-
Appendicectomies blanches
Néanmoins les examens biologiques (taux de globules blancs et dosage de la protéine de l’inflammation) ainsi que l’imagerie médicale (échographie, radiographie, scanner…) tendent à améliorer les conclusions d’examens et à éviter les « appendicectomies blanches ». La Haute autorité de santé (HAS) estime à 34 % la diminution d’interventions de ce type depuis 1999 en France.
Enfin, certaines décisions opératoires sont parfois remises en question. C’est le cas souvent chez les enfants afin de ne pas intervenir inutilement sur ce qui pourrait n’être qu’un spasme intestinal ou une constipation. Une mise en observation permettant la réalisation d’un lavement évacuateur est alors la solution – parfois provisoire – adoptée.
-
Les cas d’urgences
La Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE) considère « aigus » les états comportant une atteinte macroscopiquement évidente de l’appendice. Plusieurs stades de gravité croissante sont distingués : la lésion inflammatoire de la muqueuse, la suppuration endoluminale, la nécrose pariétale partielle (pointe ou base) ou totale. Il existe aussi des complications telles que la péritonite plastique (appelée « plastron »), l’abcès péri-appendiculaire ou péritonite généralisée.
Egalement difficiles à diagnostiquer, ces syndromes nécessitent impérativement une appendicectomie, parfois associée à un drainage. L’intervention chirurgicale, qui se fait par cœlioscopie, engendre une incision peu importante. En outre, pour certaines situations, en cas d’abcès en particulier, une antibiothérapie complémentaire de courte durée peut être justifiée.

__________

TEMOIGNAGE
Doc Arnica, médecin à Strasbourg (Bas-Rhin), twitteuse et auteur d’un blog sur Rue89strasbourg.com

« A l’heure actuelle, on constate beaucoup moins d’opérations de l’appendicite. Au Centre hospitalier universitaire de Strasbourg, le nombre d’interventions de ce type a été réduit il y a une dizaine d’années déjà. Si le syndrome d’appendicite est avéré, il s’agit le plus souvent de mettre en place le protocole suivant : mise en place de perfusions avec antispasmodique (Spasfon injectable), lavement par voie rectale et surveillance avec bilans biologiques et échographie, voire scanner. »

Pas de commentaires pour le moment.

Donnez votre avis