4 000 postes d’enseignants supprimés en 2025 ?
Le Gouvernement prévoit de supprimer 4 000 postes d’enseignant à la rentrée prochaine. Une annonce justifiée par la baisse attendue du nombre d’élèves en 2025, mais qui suscite la colère dans la communauté éducative.
Ala rentrée 2024, selon les chiffres fournis par le ministère de l’Education nationale, on a dénombré une baisse de 81 000 élèves dans les effectifs (lire la note publiée en octobre par la DEPP – direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance). Pour la prochaine rentrée, selon les dernières projections, il est à nouveau prévu une baisse des effectifs de l’ordre de 97 000 élèves. En s’appuyant sur ces chiffres, dans une logique comptable – et dans un contexte de global de réduction des déficits –, le Gouvernement a annoncé, le 10 octobre, la suppression de 4 000 postes d’enseignant pour 2025.
Des suppressions… et des créations
Plus en détail, dans le PLF, projet de loi de finances, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, le premier degré public (maternelle et élémentaire) serait le plus touché avec une baisse de 3155 postes d’enseignant ; le second degré public (collèges et lycées) perdrait, lui, 180 postes – le reste des suppressions concernant l’enseignement privé.
A côté de ces suppressions, le budget prévoit, en revanche, la création de quelque 2 000 postes d’AESH, accompagnants d’élèves en situation de handicap.
Opposition aux suppressions
Il n’en reste pas moins que cette annonce de 4 000 suppression de postes d’enseignants a provoqué la colère des syndicats enseignants, qui ont dénoncé « une véritable saignée ». Sur les antennes de France Info, le 11 octobre, Isabelle Lafargue, secrétaire nationale de la PEEP, a également dénoncé ces suppressions de postes d’enseignant annoncées : « On va enlever des postes dans le premier degré, alors que depuis des années, nous réclamons qu’il faut justement mettre les moyens au primaire, car c’est là où se joue l’apprentissage des savoirs fondamentaux, c’est là où l’on détecte les élèves qui vont avoir des difficultés. Même si l’on peut comprendre la logique démographique, on ne peut que déplorer cette décision ».
Renoncements ?
Avec ces postes d’enseignants en moins, qu’adviendra-t-il des réformes engagées depuis la rentrée dans le cadre du « Choc des savoirs », en particulier la mise en œuvre – chaotique – des groupes de besoin en mathématiques et en français en 6e et 5e ? Anne Genetet, la ministre de l’Education nationale, a indiqué que les moyens mis en place à la rentrée 2024 pour ces groupes de besoin en classe de 6e et 5e « sont reconduits en 2025 ». En revanche, alors qu’il était prévu initialement que ces groupes de besoin soient étendus aux élèves de 4e et 3e à la rentrée 2025, rien n’est moins sûr. Auditionnée au Sénat le 22 octobre, Anne Genetet a indiqué que cette réforme pourrait être « repensée », et qu’elle annoncerait prochainement comment « adapter ce dispositif pour les classes de 4e et 3e ».
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ZOOM
Des taux d’encadrement en hausse
Le 10 octobre, dans sa communication concernant les suppressions de postes prévues en 2025, le ministère de l’Education nationale a mis en avant une amélioration des taux d’encadrement des élèves, en partie due à forte baisse démographique. Ainsi, en primaire, on constate une baisse de 2,2 élèves par classe en moyenne par rapport à 2016 ; aujourd’hui, le nombre d’élèves par classe s’établit, en moyenne, à 21,4.
Dans le second degré, le taux d’encadrement (exprimé en nombre moyen d’heures hebdomadaires d’enseignement délivrées par élève) continue de progresser depuis 2020.