EDUCATION

Réussite scolaire : le rôle essentiel des parents

L’entretien de bonnes relations entre les parents et les enseignants contribue à la réussite des élèves. HD-402---parents-1---AfpL’Education nationale multiplie les initiatives pour rapprocher les familles de l’institution.

 

Pour qu’un enfant réussisse, il faut avant tout qu’il ait de bons enseignants et qu’il puisse étudier dans un environnement serein. Il faut aussi que ses parents s’investissent dans sa scolarité. C’est la raison pour laquelle l’Education nationale cherche, depuis plusieurs décennies, à renforcer les liens avec les parents, jusqu’à les reconnaître comme des « membres à part entière de la communauté éducative ». A ce titre, ils sont, tout au long de l’année, associés à la scolarité de leur enfant.

A la rentrée de septembre, ils sont invités par le chef d’établissement à assister à une réunion au cours de laquelle l’équipe leur est présentée, les règles en vigueur dans l’établissement leur sont expliquées et le projet exposé. Au moins deux rencontres parents/professeurs sont ensuite organisées, généralement à la fin de chaque trimestre. Ces entretiens individuels sont l’occasion de leur remettre le bulletin scolaire et de faire le point sur la situation de l’élève. En classes de troisième et de seconde, des réunions supplémentaires dédiées à l’orientation sont aussi prévues. Et bien sûr, les parents qui le souhaitent peuvent, à tout moment, demander à rencontrer un enseignant ou le chef d’établissement.

Les parents sont aussi destinataires de diverses informations tout au long de l’année, sur les activités mises en place, sur les résultats de leur enfant, sur son comportement… Ils peuvent même, en se connectant à leur espace en ligne, suivre les notes qu’il a obtenues, savoir le travail qu’il a à faire à la maison et même, dans certains cas, communiquer avec les enseignants par messagerie.

 

HD-402---parents-3Les parents de plus en plus sollicités

A côté de ces échanges formels, les enseignants peuvent aussi proposer aux parents de les aider à encadrer des sorties, à assister à un spectacle monté par des élèves ou à découvrir le compte-rendu du voyage scolaire auquel leur enfant a participé. Depuis la loi sur la refondation de l’école de 2013, chaque établissement est même tenu de dédier un espace à l’accueil des parents, un lieu convivial dans lequel peuvent se tenir des rencontres individuelles ou collectives, où ils peuvent organiser des expositions, des conférences ou des débats sur des sujets de société comme le décrochage scolaire ou le harcèlement, mais aussi où le parents peuvent se rencontrer pour discuter entre eux.

A Ivry-sur-Seine (94), le collège Molière a inauguré le sien récemment. Equipée de fauteuils et d’une table basse, la petite salle a déjà permis à des parents de rencontrer des enseignants et divers professionnels (assistante sociale, infirmière, etc.) dans un environnement plus accueillant qu’une banale salle de classe. Faute de place, l’école maternelle Edouard Herriot de Saint-Priest (69) transforme quant à elle son hall d’entrée en « espace parents ». Ce lieu d’accueil improvisé accueille, chaque jeudi matin, les parents qui le souhaitent afin qu’ils échangent leurs expériences autour d’un café ou d’un thé, mais aussi, avec l’aide d’une animatrice, qu’ils débattent de sujets aussi variés que l’égalité des genres ou la laïcité, ou bien découvrent les activités proposées par la commune ou les aides accordées par la Caisse d’allocations familiales.

 

Des parents qui représentent les autres parents

Enfin, les parents qui souhaitent s’investir encore plus dans la vie de l’établissement peuvent siéger au conseil d’école (primaire) ou au conseil d’administration (collège et lycée). Ces parents élus (lire en encadré) ne se contentent pas de faire le lien entre l’équipe enseignante et les parents. Ils agissent au quotidien, en adoptant le projet d’établissement, le budget et le règlement intérieur, en donnant leur avis sur les critères de choix des manuels et des outils pédagogiques ainsi que sur la création d’options et de sections, en proposant de nouvelles activités ou encore en délibérant sur les questions liées à l’accueil et à l’information des parents.

 

HD-402---parents-2---afpDes fossés qui se creusent

Si, sur le papier, les relations entre parents et enseignants n’ont jamais été aussi étroites, sur le terrain, la réalité est pourtant loin d’être idyllique. Dans un rapport remis en début d’année au ministre de l’Education nationale, les députées Aurore Bergé et Béatrice Descamps constataient que le fossé ne cessait de se creuser entre des enseignants peu au fait de la réalité des quartiers dans lesquels ils exercent et des parents pour la plupart très éloignés de l’institution.

En 2014, le spécialiste du climat scolaire, Georges Fotinos, affirmait quant à lui que 73 % des personnels de direction et 56 % des directeurs d’école avaient eu au moins un différend avec des parents au cours de l’année scolaire et qu’un tiers des personnels de direction et un quart des directeurs avaient fait l’objet de menaces ou d’insultes.

« Le décalage est de plus en plus grand entre des parents angoissés par l’avenir de leurs enfants et des enseignants qui revendiquent d’être considérés comme des professionnels », constate aussi Marie, une enseignante qui a beaucoup réfléchi sur le sujet. Selon elle, le manque de communication serait notamment à l’origine de cette situation. « Parents et enseignants ne se comprennent pas toujours. Prenez la numération, par exemple. Pour les enseignants, savoir compter, c’est savoir dénombrer. Résultat : les parents ne comprendront pas si l’enseignant leur dit que leur enfant ne sait pas compter alors qu’il est capable de réciter les chiffres les uns à la suite des autres. Il conviendrait de mieux former les enseignants pour qu’ils apprennent à communiquer avec les parents ». « L’autre enjeu, poursuit Marie, c’est de réussir à faire venir dans les écoles les familles qui en sont les plus éloignées, et pas seulement celles qui en maîtrisent déjà les codes ».

Conscientes aussi de ce problème, les députées Bergé et Descamps proposent qu’une partie des représentants de parents soit désignée par le biais d’un tirage au sort. Une proposition que la Peep a dénoncée dans un communiqué de presse le 5 février dernier. D’ailleurs, outre le fait qu’il ne soit pas certain qu’une telle mesure pousse ces familles à plus s’impliquer, les deux députées oublient que tous les parents n’ont pas la possibilité de se libérer pour assister à des réunions dont les horaires sont imposés par l’administration.

Pour Marie, l’idéal serait que les enseignants reçoivent chaque année les parents en tête-à-tête pour leur demander de parler librement de leur enfant et de leur histoire personnelle. « Cela a déjà été testé dans certains établissements et ça fonctionne. Les parents se sentent écoutés et en confiance. Une telle initiative nécessite néanmoins beaucoup de temps que, pour l’instant, les enseignants n’ont pas. Mais une chose est sûre : contrairement à ce que peuvent penser certains, aucun parent ne se désintéresse de la scolarité de son enfant ».

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A SAVOIR

Les parents délégués bénéficient d’un statut spécifique qui les valorise et les protège. Ce statut a été défini par le décret n° 2016-1574 du 23 novembre 2016, relatif aux représentants des parents d’élèves siégeant dans les conseils départementaux, régionaux, académiques et nationaux. Il permet, par exemple, aux parents élus de déposer leurs congés de représentation 8 jours à l’avance au lieu de 15, certains frais de transports peuvent leur être remboursés et ils peuvent faire valoir leur bénévolat dans le cadre d’une validation des acquis de l’expérience (VAE).

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itw-402---ANeelTEMOIGNAGE

Alain Néel, président des PEEP Conflans-Sainte-Honorine et Yvelines (78)

« Je me suis porté volontaire à la présidence de la PEEP de Conflans en 2005, lorsque mon dernier fils est entré en maternelle. L’association avait besoin de bénévoles et les valeurs d’indépendance, de défense de l’école publique et de liberté de la PEEP m’ont séduit. Qui plus est, la scolarité d’une de mes filles dans un autre collège s’était très mal passée et je ne voulais pas que cela se reproduise. Ces derniers temps nous nous sommes beaucoup battus pour limiter la baisse des effectifs dans l’éducation prioritaire. Nous avons aussi travaillé avec la commune sur les rythmes scolaires et répondu aux interrogations des parents sur la réforme du collège puis sur Parcoursup. Nous intervenons aussi régulièrement auprès de l’Inspection académique pour que chaque classe dispose d’un enseignement de qualité et que tous les remplacements soient assurés. Cet engagement demande du temps et de l’investissement. Les retours ne sont pas toujours à la hauteur de ce que nous souhaiterions, mais nous savons que ce que l’on fait est utile ».

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ZOOM

Les atouts de l’assurance scolaire PEEP

Des lunettes qui se brisent, un cartable qui disparaît, des manuels scolaires qu’on ne retrouve pas… Pour limiter les conséquences de ces tracas, souscrire une assurance scolaire est fortement recommandé. Et même obligatoire dans le cadre des activités occasionnelles et facultatives proposées par l’école, comme une sortie scolaire.

Conçue avec son partenaire MMA, l’assurance scolaire proposée par la PEEP couvre les accidents provoqués ou subis par l’enfant dans la cour de récréation ou aux abords de l’école, y compris lors des sorties scolaires. Elle permet d’être remboursé si l’enfant se blesse seul et que la garantie responsabilité civile est insuffisante, ainsi qu’en cas de vol, y compris dans le cadre d’agression ou de racket sur le trajet de l’école.

L’assurance scolaire de la PEEP intègre également un service de remise à niveau des élèves, une protection juridique, une prise en charge psychologique en cas de harcèlement, d’agression ou de racket, elle garantit le vol de vélo ou trottinette et peut intervenir pour protéger l’e-réputation de l’enfant. Trois formules sont proposées à partir de 10 euros par an.

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Elisez vos représentants

Chaque année, au mois d’octobre (dans tous les cas avant la fin de la septième semaine de l’année scolaire), les parents d’élèves sont invités à élire ceux qui, parmi eux, les représenteront tout au long de l’année au conseil d’école ou au conseil d’administration. Tous les parents sont censés recevoir le matériel de vote au moins 6 jours avant le scrutin, par voie postale ou par le biais du carnet de correspondance. Ils peuvent voter sur place le jour du scrutin ou par correspondance.

Tous les parents d’élèves peuvent présenter leur candidature en s’inscrivant sur la liste d’une association de parents d’élèves ou en composant leur propre liste. Chaque année, près de 300 000 parents d’élèves sont élus. Ils sont, à ce titre, notamment amenés à se prononcer sur le fonctionnement de l’établissement, sur les activités proposées, sur le projet d’établissement ou encore sur le règlement intérieur.

Plus d’infos ICI.

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